Société | Val-de-Marne | 25/02/2011
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Le Val de Marne au secours de son service de chirurgie cardiaque

La remise en question du service de chirurgie cardiaque du CHU Henri Mondor, à Créteil, dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma régional d’organisation des soins (SROS) préconisée par l’ARS (Agence régionale de santé) a soulevé ces derniers jours un vif débat et rencontre une forte résistance dans le Val de Marne.

L’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile de France, dirigée par Claude Evin, justifie cette fermeture par une évolution des techniques de soin et de prise en charge des patients impliquant moins d’opérations, la difficulté croissante de recruter des chirurgiens, la haute technicité des plateaux techniques relatifs à cette spécialité et la nécessité de mutualiser les moyens. L’agence insiste également sur le fait que les opérations de chirurgie cardiaque se programment et que la question de l’accessibilité géographique ne se pose pas en Ile de France qui continuera d’accueillir 10 sites dédiés à la chirurgie cardiaque (dont 3 gérés par l’AP-HP, Assistance publique des Hôpitaux de Paris) au lieu de 14 auparavant.

Concernant la décision de fermer le service d’Henri Mondor, l’ARS indique que c’est à la AP-HP  de s’organiser pour rationaliser une activité actuellement déployée sur 4 hôpitaux (Mondor à Créteil, La Pitié Salpêtrière dans le 13ème, Bichat dans le 18ème et Georges Pompidou dans le 15ème) pour arriver à 3 sites. L’ARS souligne néanmoins que l’hôpital Henri Mondor est celui qui présente la plus faible activité en matière de chirurgie cardiaque. Pour l’ARS toujours, l’arrêt de la chirurgie ne remet pas en cause le maintien du reste de l’activité de cardiologie interventionnelle de l’hôpital (rythmologie, angioplastie…).

Pour les personnels soignants et de nombreux élus du Val de Marne, cette décision revient en revanche à sacrifier à nouveau l’Est parisien au profit de la capitale. Dans le cas d’une fermeture du service de chirurgie cardiaque de l’Hôpital Henri Mondor, les patients des hôpitaux publics de l’Est parisien (du Val de Marne à la Seine et Marne) devront en effet se rendre à la Pitié Salpêtrière, actuellement le premier centre français de chirurgie cardiaque. En termes économiques, la disparition de ce service qui pèse un tiers des recettes du centre hospitalier risque aussi d’avoir un impact sur son rayonnement et sa recherche universitaire. Elus et syndicats considèrent en outre que la concertation n’a pas été suffisante et réclament une analyse plus complète de la situation.

Le 19 janvier, à l’occasion de l’installation de la Conférence de territoire du Val de Marne, une instance qui réunit représentants d’hôpitaux privés, publics, d’associations, d’organismes sociaux, d’élus locaux… autour de la santé, un compromis a été trouvé pour créer un Institut de cardiologie commun entre Mondor et La Salpêtrière. Une solution qui pourrait permettre de conserver un plateau de chirurgie cardiaque à Créteil. Mais il reste à mettre en œuvre cette coopération, dont les modalités n’ont pas été détaillées.

En attendant, la mobilisation ne faiblit pas. Après une première manifestation de près de 300 personnes le 10 février, 600 opposants à la fermeture du service se sont rendus à Créteil le 22 février : personnels de l’hôpital, anciens patients ou parents de patients et encore élus locaux de gauche et de droite. Le Conseil général du Val de Marne a du reste adopté à l’unanimité un vœu pour le maintien de ce service lors de sa séance du 24 janvier. Au niveau des élus, le lobbying se poursuit désormais dans les couloirs des ministères et assemblées. Sur le terrain, une pétition a déjà recueilli plus de 10 000 signatures.

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