Initiative | | 29/06/2012
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Eco-Sol : le premier centre commercial 100% en chantier d’insertion

Eco-Sol : le premier centre commercial 100% en chantier d’insertion

Une galerie marchande dont les commerces sont tous tenus par des personnes en contrat d’insertion, voilà une première! Cela se passe au coeur du quartier Saint Martin, à Limeil Brévannes, une cité classée en ZUS (Zone urbaine sensible) et qui disposait d’une petite galerie, le centre commercial des Tilleuls, dont les commerces fermaient les uns après les autres.

Le quartier, qui compte 1380 habitants, connait un taux de chômage de 16%, essentiellement de longue durée. C’est dans ce contexte que la régie de quartier Limeil Brévannes Services +, l’association en charge de créer du lien social et de favoriser l’insertion avec des emplois aidés, a décidé de redonner vie à la galerie en ouvrant, à la place des commerces fermés, des boutiques fonctionnant avec des contrats d’insertion et proposant aux habitants du quartier une offre alternative à celles des hard-discounters.

Deux magasins dépôt-vente de vêtements, l’un pour les adultes, l’autre pour les tout petits, ont ainsi ouvert, qui proposent dans un décor propre et bien agencé, des ensembles complets pour bébé à 3,5 euros, déjà portés mais de bonne qualité, et mieux mis en valeur qu’au sein d’un tas de fripes vendu sur un étal de marché. Les clients, eux, ne viennent pas que du quartier. “J’ai des personnes qui viennent des villes voisines et même de Champigny, pour déposer des vêtements et aussi en acheter“, indique la vendeuse en contrat d’insertion. Une blanchisserie a également pris place.

La prochaine étape, très attendue, sera l’ouverture d’une épicerie solidaire, qui ne vendra que des produits bio, produits de manière locale, notamment dans le Val de Marne, et directement fournis par les agriculteurs de manière à proposer un prix abordable. L’épicerie solidaire accueillera également une partie café et des ateliers cuisine. Un jardin solidaire de 2 hectares, cultivé à proximité, devrait contribuer à fournir le magasin. A l’instar des autres commerces du centre, elle fonctionnera aussi en chantier d’insertion.

Concrètement, les personnes qui travaillent dans les magasins de la galerie ont donc des contrats, à temps plein ou partiel, de deux ans. La régie de quartier s’engage néanmoins à les reclasser à l’issue de ces contrats aidés.

Au total, 7 à 8 magasins ou services devaient repeupler la galerie désertée. Le rythme des ouvertures est celui de de la mise en place des chantiers d’insertion. Il faut compter environ 6 mois entre chaque ouverture.  Après les deux dépôt-vente (le premier a ouvert en 2009), la blanchisserie et l’épicerie, devraient encore voir le jour un coiffeur solidaire et une auto-école sociale. La régie de quartier a aussi son siège au sein de la galerie. Au total, une trentaine d’emplois en contrat d’insertion seront générés pour tenir ce centre.

Au-delà de l’énergie de la régie de quartier et de sa marraine, la grand reporter à l’Express Florence Schaal, ce premier centre commercial 100 % réalisé en chantiers d’insertion repose sur la mise à disposition gratuite du foncier par le bailleur social Batigère IDF. Seules les charges sont facturées.

Autour de cette galerie à ciel ouvert, coincée entre les cités et régulièrement survolée des bruyants avions de l’aéroport d’Orly tout proche, les immeubles les plus vétustes doivent être démolis et reconvertis dans les mois qui viennent dans le cadre de l’ANRU.

L’objectif des porteurs de ce projet (associations, ville, etat, région, bailleurs sociaux…) est aussi d’inviter les habitants à s’approprier le centre. Beaucoup de plantations de fleurs ont d’ores et déjà été faîtes et tous les murs ont été recouverts de fresques, sans tags!

Pour la ville de Limeil Brévannes, ce projet s’inscrit dans le cadre d’une démarche de développement durable qui passe aussi par la construction du nouvel éco-quartier des Temps durables, sans voitures.

Lors de l’inauguration officielle qui s’est tenue jeudi 28 juin en présence de tous les protagonistes, un marché bio animait en plus les festivités, qui devrait venir prendre ses marques régulièrement, comme l’espère le président de la régie de quartier, Nourredine Boudouaïa.

 

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