Entreprises | Val-de-Marne | 20/03/2012
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Les industriels du Val de Marne témoignent

Les industriels du Val de Marne témoignent

Comment investir et maintenir une industrie dans le Val de Marne? Et quelles attentes vis à vis des collectivités et pouvoirs publics locaux ? Telle est la question qui a été posée aux industriels du département hier soir, à l’occasion d’une table-ronde organisée par la Chambre de commerce et le préfet du Val de Marne, Pierre Dartout, dans le cadre de la seconde édition de la semaine nationale de l’Industrie. Les invités, exclusivement représentants de grands groupes industriels, ont répondu en témoignant de leur implication sur le terrain val de marnais, exigeant en contrepartie un accueil volontaire des territoires.

Patrick Gauchey, directeur adjoint de la direction qualité-sécurité-environnement et développement durable d’Air France Industries commence sa présentation. La filiale d’Air France a investi 86 millions d’euros dans le centre de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) entre 2000 et 2004 et emploie 3600 personnes à l’aéroport d’Orly, bien que sa clientèle soit mondiale. “Un tiers de nos clients sont étrangers, et pourtant, nous tenons à conserver cette attache avec Orly. En 2010, malgré la crise, nous avons construit un centre logistique neuf, spécialisé dans le traitement de vieux ou petits moteurs. Il a coûté 70 millions d’euros. Pour 2016, nous aimerions reconstruire le centre logistique de la zone de transit. Nous continuons également à renouveler notre flotte et nous misons sur l’investissement humain : nous avons embauché 198 apprentis en 2011“.

Claude Brignon, directeur des opérations monde d’Essilor, enchaîne et rappelle qu’Essilor a produit le premier verre optique plastique à Saint-Maur des Fossés. Malgré un chiffre d’affaires réalisé à 80% à l’étranger, et un investissement majoritaire dans les pays émergents, Essilor reste ancré dans le Val-de-Marne. Le siège social est toujours situé à Charenton-le-Pont et emploie 400 personnes, comme l’équipe informatique, basée à Vincennes. La plus grande partie de la structure du leader mondial du verre optique est situé dans le département. Aujourd’hui, l’entreprise souhaite investir 33 millions d’euros dans un pôle de recherches et développement à Créteil mais elle exige des garanties, comme la sécurité pour ses installations et ses employés, l’accessibilité à Paris et aux pôles de transports de la région, et encore l’accélération des procédures administratives. Essilor promet de rester attaché au département si les universités, les laboratoires et les pouvoirs publics suivent le mouvement.

Thierry Garot, directeur du centre de production de Vitry-sur-Seine du groupe Sanofi déclare attendre des garanties des pouvoirs publics pour que l’entreprise puisse continuer son investissement massif au sein du Val-de-Marne. “Le Val-de-Marne représente 10% de notre chiffre d’affaires, soit 2,8 milliards d’euros. 3000 personnes sont employées dans le Val-de-Marne, et bientôt nous serons 6000, car nous allons regrouper toutes les activités du siège à Gentilly. Avoir la recherche et le développement implantés sur le lieu de production permettra l’application immédiate des projets imaginés“.

Joël Gayssot, directeur général de l’agence de développement du Val-de-Marne, cite pour sa part d’autres réussites industrielles du département, à l’instar de L’Oréal, implanté en partie à Chevilly-Larue. Gilles Le Blanc , professeur d’économie au centre d’économie industrielle MINES ParisTech, insiste aussi sur l’atout que représente l’aéroport d’Orly et conseille de promouvoir l’image du département en Europe. Il rappelle aussi l’existence des PMI (Petites et moyennes industries): “Ce soir, ce sont des grandes entreprises qui ont illustré leurs actions. Mais elles doivent servir de porte-drapeaux pour les petites et moyennes entreprises”.

En guise de conclusion, Pierre Dartout, préfet du Val de Marne, insiste sur la nécessité de garder une activité de production et une industrie forte, même si “l’industrie change vite et en profondeur et que ce n’est plus celle qui a émergé massivement au XIXe siècle.” Reste à faire une place harmonieuse pour cette industrie, dans un paysage urbain de plus en plus dense où vivent des habitants toujours plus soucieux de l’équilibre environnemental. Pour cela, le préfet indique vouloir “organiser la cohabitation pour investir les bords de Seine, en privilégiant aussi la construction de logements, de transports et équipements.”

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