Politique | | 24/03/2013
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Le Rassemblement citoyen lancé à la Cartoucherie

Le Rassemblement citoyen lancé à la Cartoucherie

C’est au Théâtre du soleil d’Ariane Mnouchkine, dans le bois de Vincennes, que s’est tenu ce dimanche 24 mars le congrès fondateur du Rassemblement citoyen, une coopérative politique initiée par Corinne Lepage, qui entend essaimer dans toute la France et intervenir lors des élections municipales et européennes de 2014. Environ 200 personnes étaient présentes.

De l’initiative locale au mouvement politique

Investisseurs éthiques, coopératives d’acheteurs en circuit court, potagers partagés en ville, associations de troc, d’entraide, entrepreneurs soucieux du développement durable… les initiatives ne manquent pas ici et là pour tenter de changer la société en agissant concrètement et à sa propre mesure. On se méfie des grands discours et l’on se lasse de refaire le monde. Même les séances de brainstorming se veulent directement opérationnelles, à l’instar des forums ouverts du mouvement Colibris. Mais peut-on relier ces démarches dans un corpus de valeurs communes afin de les prolonger par un mouvement politique disposant d’élus ? Tel est le défi du Rassemblement citoyen. «La coopérative politique. Beaucoup en ont rêvé, vous allez le faire ! », lance, confiante, Corinne Lepage, en ce début de congrès. Un pari ardu alors que même les citoyens engagés témoignent de plus en plus souvent d’une méfiance farouche vis-à-vis des élus ou des partis, se déclarant apolitiques comme si ce terme était un gros mot.

Cette coopérative politique associant élus et personnalités de la société civile, démarre avec une cinquantaine de membres fondateurs. Aux côtés de l’avocate présidente de Cap 21, ont répondu à l’appel des personnalités comme Stéphane Guyot, président du parti du vote blanc, Jacques Krabal, député-maire PRG de Château –Thierry, Richard Hasselman, président de l’association Libr’acteurs, Elisabeth Belaubre, maire-adjointe de Toulouse et ex-EELV, Stéphane Gemmani, conseiller municipal de Grenoble, fondateur du Samu social de Grenoble et ex-Modem, Betrand Jabouley, maire adjoint de Lyon, Chantal Cutajar, directrice du GRASCO (Groupe de recherches approfondies sur la criminalité organisée, qui dépend de l’Université de Strasbourg), Emmanuel Druon, président de l’entreprise Pocheco, Antoine Héron, président de l’association Innovation Citoyenne et Développement Durable… Concernant les personnalités politiques, se trouvent aussi bien des ex Modem, ex EELV que sans étiquette ou présidents de petits partis.

Un tronc programmatique commun autour de quatre transitions

Pour rassembler les bonnes volontés, le parti propose des transitions. D’ordre politique avec le non-cumul des mandats, la promotion des référendums (notamment d’initiative populaire) et la reconnaissance du vote blanc. D’ordre économique en changeant de modèle énergétique (sortie progressive du nucléaire, décentralisation énergétique, méthanisation…), en promouvant le développement durable dans l’entreprise et en développant l’économie numérique. D’ordre social en veillant à la «sécurité humaine» sous toutes ses formes (dans la rue, l’assiette, l’air…). Et d’ordre géopolitique en travaillant à une Europe des citoyens.

Le fonctionnement du mouvement doit reposer sur des coopératives locales et thématiques, avec une règle de parité de pouvoir entre politiques et acteurs de la société civile. L’organisation concrète doit se mettre en place suite à ce congrès fondateur.

Salle Rassemblement Citoyen Cartoucherie 24 mars 2013
Parmi les 200 personnes présentes ce dimanche, les intentions sont variées. Quelques délégations sont venues de Toulouse ou de Lille, certains arborant un bonnet phrygien vert sur la tête, symbole de la révolution, la république, la liberté et le civisme. Plusieurs sont déjà en politique, entre deux partis ou entre deux mandats. D’autres sont venus en curieux, comme cette comédienne-coach intéressée par l’écologie relationnelle, prévenue par le réseau social Newmanity et venue exprès de Bruxelles. «J’ai trouvé des idées intéressantes et c’est enrichissant, même s’il y avait parfois un peu trop de blaba», témoigne-t-elle. Le lancement de la journée est en effet un peu laborieux, avec la prise de parole successive de dix fondateurs, dont seulement une femme, faisant suite à une intervention-accueil de l’adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo.

 

“Rassembler les rassembleurs autour de valeurs”

Table ronde Rassemblement Citoyen Cartoucherie 24 mars 2013
La table ronde qui suit, animée par Roland Cayrol, rentre dans le vif du sujet. «Pour réussir à donner du sens et de la cohérence, il faut passer du ‘lutter contre’ au ‘agir pour’, et travailler ensemble même si l’on n’est pas d’accord sur tout, afin d’éviter la multiplication des structures», plaide Victor Ferreira, président de Newmanity. «Attention à ne pas se réduire au small is beautifull», met aussi en garde Dominique Sopo, ancien président de SOS Racisme. «Le problème est qu’il y a beaucoup de rassemblements, il va aussi falloir rassembler les rassembleurs», résume Jean-Baptiste de Foucaud, ancien haut-fonctionnaire, fondateur de Solidarités nouvelles face au chômage et président-fondateur de Démocratie et spiritualité, qui appelle pour cela à la reconstruction d’une vision globale s’appuyant sur des valeurs précises, comme par exemple la sobriété. «La démocratie ne repose pas que sur des procédures mais aussi sur une vision du monde, spirituelle.»

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