Milonga Bonneuil et Villiers, c’est bientôt fini. La chaîne de magasins de musique qui avait rejoint Cultura en 2008 a déposé son bilan et pourrait être mise en liquidation judiciaire la semaine prochaine. Salariés et direction sont en colère, reprochant à Cultura d’avoir pompé leur savoir-faire avant de les lâcher. Retour sur une belle histoire qui a mal tourné.
Lancés à l’aube des années 2000, les magasins de musique Milonga avaient apporté un vent de nouveauté dans la distribution d’instruments avec leurs larges allées et salles d’essai insonorisées, voulant se différencier des petites boutiques intimidantes et spécialisées.
Imaginé par Xavier Ouvrard, un cadre du groupe Aubert (puériculture), ce nouveau concept avait pu voir le jour grâce au soutien de son employeur, actionnaire initial de l’enseigne. Progressivement, la chaîne développe ses magasins dans les zones commerciales de périphérie, lance un site de vente en ligne, ouvre des écoles de musique intégrées. Et en 2008, c’est un réseau de 16 magasins dont la chaîne Cultura rachète la majorité du capital.
Les synergies entre les deux enseignes semblent évidentes. Cultura, lancée en 1998 par Philippe Van der Wees, membre par alliance de la puissante famille Mulliez, a aussi innové dans son genre en ouvrant des grandes surfaces conviviales de loisirs culturels dans les zones périphériques, avec des ateliers de loisirs créatifs sur place.
Mais la partition qui s’écrit alors se met à dissoner. Le modèle économique de la distribution de musique n’est pas facile et beaucoup de magasins Milonga sont déficitaires. Selon les Milonga, Cultura, qui ne publie pas ses comptes, manque de son côté de transparence dans ses chiffres et pompe le savoir-faire de l’enseigne musicale avant de laisser la coquille vide déposer le bilan ce 29 juillet 2013.
«La musique était un secteur qui manquait à la panoplie de Cultura mais il leur fallait du temps pour apprendre. Ils se sont formés à nos outils puis ont ouvert une école de musique dont l’offre est un copier-coller de la nôtre, ont racheté le stock d’instruments que nous avions mis des années à concevoir pour approvisionner leurs rayons, ont fermé notre site de vente en ligne d’instruments de musique et ouvert le leur. Mais au lieu d’assumer le coût social de ce transfert, Cultura nous laisse déposer le bilan», expose Serge Galloudec, directeur du magasin Milonga de Bonneuil-sur-Marne. «Nous étions pourtant l’un des seuls magasins rentables du réseau», note de son côté Xavier, responsable de l’univers percussion au Milonga de Villiers-sur-Marne.
Le verdict définitif doit être rendu par le Tribunal de commerce de Marseille mercredi 25 septembre, mais les employés sont pessimistes quant à l’éventualité d’un repreneur. «Nous n’avons plus de stock, qui pourrait-être intéressé ?», s’interroge Serge Galloudec.
Lire aussi la réponse de Cultura, envoyée par communiqué suite à la parution de cet article.
Dans le Val de Marne, Milonga compte deux magasins, l’un dans la zone de commerciale de Villiers-sur-Marne, à côté d’Ikea, l’autre dans la Zac du parc des Varennes, à Bonneuil-sur-Marne. Y travaillent environ 25 personnes (vendeurs et professeurs compris). Un peu plus de 700 élèves étaient également accueillis sur les deux sites. Un magasin avait aussi ouvert à Ivry Grand Ciel en 2001 mais a fermé il a y déjà plusieurs années.
Nous avons réglé en juin 2013 l’inscription de notre fille dans l’école de Bonneuil. Lorsque nous avons appris avec regret en septembre dernier la fermeture de l’école, nous avons fait les démarches auprès de Cultura pour obtenir un remboursement, notre courrier est resté lettre morte et nous avons eu du mal à obtenir les coordonnées du liquidateur judiciaire à Marseille. Le courrier que nous lui avons adressé est également resté sans réponse. Lors d’un appel téléphonique il nous informe qu’il n’y a pas assez d’actifs pour rembourser les créanciers…
D’autres élèves de Milonga sont-ils dans cette situation? Savez-vous quelle démarche peut-on mettre en oeuvre?
Ma première guitare, une Lâg a été achetée chez Milonga. J’ai pu en tester une dizaine avant de faire mon choix. Les vendeurs étaient vraiment sympas et accessibles. J’ai aussi toujours acheté mes cordes ici. C’est vrai que côté prix, il n’y a pas photo avec les magasins élitistes que l’on voit généralement. Et je ne vous parle pas de l’atelier lutherie ou les prix sont incomparables avec les luthiers traditionnels.
bref, je vais regretter ce magasin !
Ma première guitare achetée à Milonga Croix Blanche ainsi que la première batterie du fiston… Bonne ambiance et personel sympa… Dommage…
Serieusement, le personnel du magasin de Villiers etait franchement desagreable. Il faut dire les choses meme si je compatis avec leur situation.
C(est vraiment dommage, d’abord de laisser tout ces gens sur le carreau et j’allai surtout à Villiers où l’équipe
était super Sympa, Pierre tu as mon mail si tu penses donner des cours je suis preneur
quelle domage tous mes instruments vienne de milonga de villiers sur marne des gens tres prossur mes claviers yamahaj en suis ravis meme pur les cordes de guitar
C’est bien dommage tout ça, la dure loi de la réalité économique.
Je suis d’accord avec Niellu LECA lorsqu’elle parle de cet air dédaigneux qu’ont les experts dans les magasins où l’on ne se sent pas à notre aise. J’aimais m’arrêter chez Milonga à la Croix Blanche, où l’on me laissait tranquillement essayer les guitares sans qu’un “pro” se jette sur moi. Allez faire la même chose dans un magasin “classique”, le vendeur ne vous lâchera pas d’une semelle pour finaliser la vente …
Ce qui m’inquiète le plus, c’est le commentaire de Cultura dans son communiqué ” victime de la dégradation importante du marché de la musique ” qui voudrait dire qu’il y a moins en moins de musiciens.
Où allons-nous ?
Mais qui va bien pouvoir profiter le l’espace libre laissé par les magasins Milonga…. A Rennes par exemple, sans Milonga, il ne reste plus rien… tous juste un magasin ancien (DUROS) mais dont les prix laissent songeurs….
Milonga se raprochait des prix du net avec le conseil, la gentillesse et le studio d’essai en plus….
Ce qui m’épate c’est que le week-end, le magasin était vraiment bondé ??? Dans l’ouest, il reste Michenaud, mais là, pour essayer quelque chose, faut se lever de bonne heure, et puis le magasin est vraiment tout petit…
Quel dommage…
THOMANN………………….MILONGA AURAIT DU SE DIFFERENCIER DE TOUS LES AUTRES MAGASINS …!
Milonga Villiers n’était pas une “grande surface”; tout juste un lieu dédié aux musiciens un peu plus vaste que certains à Pigalle. J’y ai toujours été bien accueilli et conseillé et les vendeurs, pour la plupart musiciens n’arboraient pas cet air dédaigneux qu’affichent bien souvent les “experts” auto-proclamés de bien des magasins de musique qui prennent les clients pour des “blaireaux” juste bon à les importuner.
Propriétaire d’un magasin de musique depuis 29 ans , je dirais que pour une fois que la grande distribution “dérouille” finalement ça leur apprendra qu’on ne peut pas être présent sur tous les marchés. Ce marché représente en chiffre d’affaire celui du fer à repasser, on appelle ça un “marché de niche”. Il fallait le savoir.
Facile de voir qu’un poisson moyen (Milonga: 10 magasins) s’est fait bouffé par un gros (son actionnaire principal (Cultura).
Mais le gros (Cultura: 60 magasins) va poser encore plus de problème à des gens comme vous Mr Burgevin. Car en vampirisant Milonga, Cultura va enfin vendre des instruments, donner des cours de musique.
Le cauchemar vient juste de commencer……….
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