Manifestation suivie et tendue contre l’antisémitisme à Créteil

“Nous devons faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une cause nationale en y associant toutes les administrations intéressées, l’Éducation nationale, la Justice, le ministère de la Ville, les préfectures, les élus, les associations, les représentants des différents cultes”, a déclaré à la tribune le ministre de l’Intérieur, indiquant que les actes antisémites ont augmenté de plus de 100% au cours des dix premiers mois de l’année. “Plus de 930 affaires ont fait l’objet de poursuites au premier semestre”, a ainsi précisé le ministre. “L’antisémitisme n’est pas une pathologie qui frappe le corps social de façon isolée. Il prospère sur le terreau de haines plus diffuses” a insisté le ministre, indiquant que des consignes seraient données aux préfets pour qu’ils remontent aux procureurs de la République tous les actes et paroles racistes ou antisémites.

En marge de la manifestation, la sénatrice écologiste du Val de Marne, Esther Benbassa, à l’initiative d’une résolution pour la reconnaissance de la Palestine, a été violemment interpellée, traitée d’“antisémite” et de “kapo“. “Je ne peux pas accepter cela. Je suis juive, spécialiste du peuple juif et je tiens une chaire sur l’histoire des Juifs. Mes parents sont enterrés en Israël et j’y ai tout une partie de ma famille. Je défends la reconnaissance de l’Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël au nom de l’humanisme et du vivre ensemble. Il ne faut pas se tromper de cible. L’urgence est d’éradiquer les préjugés contre les Juifs et il est nécessaire pour cela d’éviter tout amalgame“, réagit la sénatrice, indiquant regretter par exemple que l’ambassadeur de l’Etat d’Israël ait été présent à la tribune.

Des échauffourées ont également eu lieu entre des membres de la Ligue de défense juive (LDJ) et les forces de l’ordre.