Gouvernance | | 14/10/2014
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Manuel Valls concrétise le Grand Paris à Créteil

Manuel Valls concrétise le Grand Paris à Créteil

Valls Creteil 13 octobre 2014Manuel Valls n’est pas venu les mains vides à Créteil ce lundi 13 octobre, à l’issue du comité interministériel sur le Grand Paris. Devant une dense foule comprenant tout ce que le Val de Marne compte de décideurs, des élus au préfet, présidents de la CCI et de l’université, rectrice… et même, au-delà du département, 

 

le patron de la Sncf Guillaume Pepy ou de la Ratp Pierre Mongin, le président de la région Jean-Paul Huchon et encore les quatre ministres qui l’accompagnaient, le chef du gouvernement a procédé à un point d’étape très attendu.

Entre annonces concrètes et remise en perspective, le Premier ministre a recadré les objectifs prioritaires de ce Grand Paris (transports, logements, développement économique) et évoqué la prochaine échéance, indiquant qu’un nouveau comité interministériel se tiendrait au premier semestre 2015, qui porterait sur le sport, la culture et la transition énergétique.

La ligne 14 jusqu’à Orly dans moins de 10 ans

En termes de priorités, le transport, enjeu crucial de la banlieue, fut cité en premier, avec d’abord un hommage au Val de Marne, donné en exemple comme une «terre de précurseurs» en raison de son projet Orbival, désormais concrétisé dans le tracé de la ligne 15 sud. Manuel Valls a confirmé l’objectif de desservir les aéroports d’Orly et Roissy via le Grand Paris Express dès 2024, ainsi que d’assurer à cette même échéance la liaison entre le plateau de Saclay et Orly.

Au-delà de ce nouveau métro périphérique, le Premier ministre a aussi convenu de l’urgence de mieux faire fonctionner l’existant, à commencer par les RER A,B, C,D,E, et indiqué que les statuts de la SGP, initialement dédiée exclusivement au Grand Paris Express, avaient été modifiés pour pouvoir financer dès 2014 des études de projets de rallongement à l’Ouest du RER E, prolongement à l’Est de la ligne 11, d’amélioration des lignes de RER et des interconnexions avec les gares de la ligne 15 sud. Quels financements pour assurer ces annonces ? Le Premier ministre a promis une recette complémentaire de 140 millions d’euros par an à la région Ile de France pour financer le plan de mobilisation pour les transports (un montant qui correspond à celui qui était attendu par une taxe de séjour redevable par les touristes, voté à l’Assemblée et retoqué au Sénat cet été). 1,4 milliard d’euros devraient aussi être apportés par l’Etat dans le cadre du contrat de plan Etat région (Cper) 2015-2020. Concernant la ligne 15 Sud et la ligne 16, en cours de travaux, la SGP devrait compléter son financement auprès de la Caisse des dépôts et consignations et de la Banque européenne d’investissement.

Port provisoire à Vitry, voie de bus et taxis sur l’A6…

Le comité interministériel de ce lundi 13 a acté d’autres actions qui concernent spécifiquement le Val de Marne comme l’accélération des travaux de réfection du poste d’aiguillage de Vitry-sur-Seine (ravagé par un incendie cet été et dont la durée des travaux annoncée a suscité la controverse), la création au premier semestre 2015 de voies dédiées aux bus et aux taxis sur l’A1 et l’A6 pour rejoindre plus vite les aéroports, la mise en pilotage automatique du tronçon central du RER A et encore la création d’un port provisoire à Vitry-sur-Seine dans le cadre de l’évacuation des déblais liés à la construction de la ligne 15 sud.

Villejuif Campus Grand Parc parmi les 5 premières OIN multi-sites

En termes de logements, le Premier ministre s’est tenu à l’objectif de 70 000 nouveaux logements par an. Pour contribuer à atteindre cet objectif, une vingtaine de territoires à fort potentiel de création de logements seront créés, qui feront l’objet d’opérations d’intérêt national (OIN) d’un genre nouveau a expliqué Manuel Valls, à savoir des OIN multi-sites. Cinq territoires ont déjà été identifiés dont un dans le Val de Marne, Villejuif, Campus grand parc. Leur aménagement sera coordonné au niveau métropolitain par l’Aftrp (Agence foncière technique de région parisienne) rebaptisée Grand Paris aménagement. Cette gouvernance de coordination ne devrait toutefois pas entraîner une fusion des aménageurs existants comme cela était craint. Une mission de préfiguration doit préciser sa gouvernance et son modèle économique. Les quatre établissements publics fonciers existants en Ile de France fusionneront en revanche dès le printemps 2015 au sein de l’Epfif (Etablissement public foncier d’Ile de France). Une nouvelle procédure intégrée pour le logement (PIL) sera également instaurée pour réduire le nombre de procédures et accélérer les projets de construction situés à l’intérieur de la métropole.

Alfortville, Ivry, Vitry, Villeneuve St Georges prioritaires pour la lutte contre l’habitat indigne

En dehors de la construction de nouveaux logements, Manuel Valls a également insisté sur le nécessité de résorber l’habitat dégradé. D’ores et déjà, le comité interministériel a pointé 19 territoires ayant répondu à l’appel à projet de l’Eta et l’ARS (Agence régionale de santé) et pour lesquels l’Etat consacrera 20 millions d’euros sur 5 ans. Quatre sont situés dans le Val de Marne : Alfortville, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine et Villeneuve-Saint-Georges.

«Développer la marque Grand Paris»

Rappelant que la région parisienne est la première région économique d’Europe, le Premier ministre a abordé en troisième thématique le développement économique et le rayonnement de la capitale en insistant sur la nécessité de construire les liens entre tous les acteurs du territoire. «Le Grand Paris ne se construira pas en clusters spécialisés. Notre ambition est de construire ces liens qui manquent trop souvent entre les entrepreneurs et la recherche scientifique, entre les grandes entreprises internationales et des PME.» Manuel Valls a également apporté son soutien à la démarche de candidature du Grand Paris à l’exposition universelle de 2025.

Réunion prochaine avec les élus à Matignon pour amender les conseils de territoire

Concernant la gouvernance du Grand Paris, dernier sujet abordé, particulièrement attendu par les élus qui ont planché tout l’été sur la question au sein de la mission de préfiguration de la métropole, Manuel Valls a pris acte du vote du 8 octobre proposant un statut d’établissement public et des recettes fiscales aux Conseils de territoire (voir article détaillé) et admis la nécessité de prendre le temps de mettre en œuvre la métropole progressivement, entre 2016 et 2020 «Je partage la volonté de doter les territoires du produit d’une ressource fiscale dynamique. La réflexion autour de la CFE doit être éclairée», a ainsi posé le Premier ministre tout en appelant à ne pas perdre de vue le principe de la réforme territoriale. «Les Français et les habitants du Grand Paris ne comprendraient pas la création d’un échelon supplémentaire alors que cette réforme vise la simplification», a-t-il ajouté avant de proposer de recevoir rapidement une délégation d’élus à Matignon pour discuter. Concrètement, devrait suivre la rédaction d’un amendement du gouvernement discuté au Sénat dès le mois de décembre 2014, puis à l’Assemblée nationale. Quant aux départements, pas de changement, le Premier ministre a rappelé au cours de son discours qu’ils seraient supprimés à l’horizon 2020.

Du concret apprécié

Dans l’auditoire, cette série d’annonces, même si pour la plupart sans surprise, semble appréciée comme un pas de plus vers un Grand Paris enfin concret. «Ce Grand Paris Express est stratégique pour l’université, se réjouit le président de l’Upec, Luc Hittinger. Dans le cadre de la fusion avec l’Upem, nous ne serons plus qu’à 11 minutes entre les deux sites principaux !» Daniel Guérin, conseiller régional et général MRC, est satisfait des efforts annoncés en faveur des RER existants. Jacques JP Martin, maire UMP de Nogent-sur-Marne, apprécie pour sa part qu’ai été pris acte du vote des élus de la mission de préfiguration. Je salue le discours volontariste du Premier ministre, a réagi Jean-Marc Nicolle, nconseiller régional MRC et délégué spécial “Grand Paris, Métropole francilienne”, dans un communiqué. Le Premier Ministre a pris acte de la résolution que le Conseil des élus a approuvée à plus de 94 % des voix exprimées le 8 octobre dernier. Nous devons maintenant collectivement, mettre en oeuvre le Grand Paris. Nous serons au rendez-vous que le Premier ministre a proposé à Matignon, car nous devons avancer ensemble : élus locaux, parlementaires et gouvernement.”  Christian Favier, président PCF du Conseil général s’interroge quant à lui sur la source des 140 millions d’euros par an promis à la région pour financer les nouveaux transports, ceci n’ayant pas été précisé.«

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