Entreprises | | 23/04/2015
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Renault Choisy-le-Roi : champion de l’économie circulaire

Renault Choisy-le-Roi : champion de l’économie circulaire

C’est en place des anciens jardins du roi Louis XV, sur une parcelle désormais ceinturée par le parc départemental des sports et la Seine, que l’usine Renault de Choisy-le-Roi contribue à la révolution économie circulaire du groupe automobile.

300 personnes s’y attellent à rénover et reconditionner des dizaines de milliers d’organes mécaniques chaque année pour proposer aux clients le remplacement de leurs pièces défectueuses en échange standard à des prix 30% à 50% moins cher et garantis un an.

L’économie circulaire en pratique

Une initiative qui a valu à l’usine val-de-marnaise de remporter le prix des premiers Trophées de l’Economie circulaire organisés par l’Institut de l’Economie circulaire en juillet 2014.

Renault Choisy Avant Apres

Cette activité d’échange standard, transférée en 1949 de l’île Seguin (située à Boulogne Billancourt, cette île accueillait un important site industriel Renault jusqu’en 1992), a même commencé à fournir des organes mécaniques pour des voitures neuves à partir de 2010, et augmente chaque année son catalogue d’intervention. Elle devrait ainsi s’attaquer aux colonnes de direction l’année prochaine. En attendant, l’usine a traité en 2014 quelques 24 000 moteurs, 18 000 boites de vitesse, 15 000 pompes à injection, 2500 culasses…  Ici pas d’activité de production à partir de matière brute mais du démontage, tri, lavage, polissage, rénovation, ré-assemblage, tests et reconditionnement. Un processus qui progresse aussi dans son taux de recyclage du produit initial, passé de 43% de la masse en 2013 à 58% en 2014. Le reste des pièces est soit recyclé dans des fonderies extérieures, soit valorisé.

Philippe Loisel Renault Choisy
Pour boucler la boucle, les observations liées au recyclage des produits remontent aussi à l’étape de conception. “Nous proposons des modifications qui ne sont pas forcément compliquées à mettre en oeuvre lorsqu’elles sont pensées en amont mais qui facilitent et optimisent le recyclage des produits en aval“, indique Philippe Loisel, directeur de l’usine.

Une filière formation-recrutement locale

Pour renouveler ses forces vives, l’entreprise industrielle, qui a dû réduire ses effectifs ces il y a quelques années,  a fait appel à des partenaires de l’emploi au niveau local . Un partenariat a été noué avec la Chambre de commerce du Val-de-Marne (CCI 94), Pôle Emploi, le Greta, l’Education nationale, Manpower, Randstad, les missions locales et la Cité des métiers du Val-de-Marne pour mettre en place une POEC (Préparation opérationnelle à l’emploi collective) dont l’objectif est de permettre aux demandeurs d’emploi de bénéficier d’une formation adaptée aux besoins du marché du travail avant la prise de poste.

Renault Choisy 2

Le principe : une pré-qualification et remise à niveau en mathématiques et Français d’une durée de trois mois, assurée par le Greta, préalable à un contrat de professionnalisation en alternance  d’un an pour passer un CAP de conducteur d’installation de production (CIP).

Une centaine de personnes, le plus souvent informées via leur mission locale, se sont ainsi rendues à la Cité des métiers du Val-de-Marne pour des réunions d’information et 80 ont passé les tests de sélection. Les pré-requis consistaient en un niveau troisième, des compétences de base en Français et mathématiques, et surtout, un attrait pour les métiers de la mécanique. 24 personnes ont été sélectionnées dont 22 jeunes et 2 personnes de plus de quarante ans, qui ont suivi une formation préalable du Greta au Lycée Edouard Branly de Créteil de début décembre à mi-février 2015, explique Anne-Marie Abinal Longo, chef des ressources humaines.

Renault Choisy 1

Désormais en contrat de professionnalisation depuis début mars 2015, les 24 stagiaires devront valider leur CAP en mars 2016. Au sein de l’usine, ils sont épaulés par des tuteurs qui les forment au métier sur le terrain et les conseillent.

La plupart de ces stagiaires sont des jeunes qui ont connu des échecs scolaires, et ont connu les jobs à la petite semaine avant de chercher un cap via les missions locales. “J’ai été orienté en administratif alors que je rêvais de faire de la mécanique. Aujourd’hui, je suis vraiment dans mon élément“, témoigne Youssef, la vingtaine, qui s’est fixé comme ligne d’horizon le bac pro, après le CAP.

Youssef Renault Choisy

“Moi aussi j’ai commencé comme apprenti à 22 ans, témoigne Romuald Heuzet (2e sur la photo en partant de la gauche), la quarantaine tout juste entamée. Et puis j’ai passé mon CAP, BEP, Bac Pro,  suis passé agent de maîtrise et désormais cadre.

Renault Choisy 3

Venu constater sur le terrain la mise en oeuvre du dispositif, le préfet Thierry Leleu encourage l’initiative, rappelant les coups durs pour l’emploi dans le Val-de-Marne portés successivement par les réductions d’effectif ou liquidations judiciaires chez Mory Global, la

Thierry Leleu prefet Val de Marne
Fnac, Kodak ou encore l’imprimerie du Monde ces dernières années, et ce chômage qui a désormais dépassé la barre des 101 000 personnes dans le département. “Il faut absolument fixer l’emploi dans l’Est. On ne peut laisser l’emploi dans le seul Ouest parisien et les logements abordables dans l’Est, avec des temps de trajet de plus en plus long pour relier le lieu de vie à l’emploi.”

 

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