Logements | | 20/05/2015
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Construction de logement d’urgence à Limeil : la maire envoie la police

Construction de logement d’urgence à Limeil : la maire envoie la police

baudry-lecoufle-limeil-2015La construction par Habitats Solidaires et le Secours Catholique d’un centre d’accueil pour mères isolées à Limeil-Brévannes a été  nouveau empêchée par la mairie ce mardi 19 mai. 

A lire aussi : Les camions ont pu accéder au chantier (mise à jours du 21 mai)

Alors qu’une foreuse de 30 mètres de haut avait été acheminée dans la nuit, sur le terrain du diocèse avenue d’Alsace Lorraine, le camion de livraison qui devait apporter entre autres 112 pieux de fondation n’a pas pu entrer sur le chantier. Opposée au “bétonnage” de sa commune, la maire UMP, Françoise Lecoufle, a invoqué un arrêté municipal empêchant la circulation d’un 3,5 tonnes dans sa commune. Le Secours Catholique a déposé une main courante.

C’est une situation totalement ubuesque” Bernard Baudry, responsable du logement au Secours Catholique du Val-de-Marne, ne décolère pas. Dans un premier temps, la nouvelle municipalité a d’abord pris un arrêté de caducité du permis de construire car ce dernier avait été signé en 2012 mais les travaux n’avaient pas commencé.  La nouvelle édile motivait cette décision par un trop plein de constructions et la nécessité de mettre en face les services publics avant de poursuivre. Une mesure qui a suscité l’indignation jusqu’à l’évêque de Créteil et donné lieu à des recours juridiques dont un porté par la préfecture elle-même. Le mois dernier, la justice a donné raison aux promoteurs du projet, mais la maire n’a pas dit son dernier mot.

Le transport exceptionnel est à la charge du maire” se défend Françoise Lecoufle, qui a dépêché la police municipale sur le chantier. L’élue assure également ne pas avoir reçu les notifications du tribunal administratif.

foreuse-limeil-centre-mère-isolée-2015

Un dialogue rompu

La confrontation a rapidement tourné court. Bernard Baudry, qui demandait qu’à “titre exceptionnel” le camion puisse livrer le matériel afin de remettre au travail les deux entreprises bloquées par la situation, s’est vu opposé un refus ferme par Françoise Lecoufle. L’édile élue a demandé à ce qu’on “lui montre les bons papiers”. “Tant que je ne suis pas sûre que vous êtes dans votre bon droit, le camion ne passera pas” . Excédé, Bernard Baudry a décidé “d’exposer tout cela  à la police nationale.” Une main courante a été déposée et des représentants seront présents pour l’ouverture du chantier ce jour afin d’évaluer la situation.

A gauche, Françoise Lecoufle, et à droite, Bernard Baudry

A gauche, Françoise Lecoufle, et à droite, Bernard Baudry

Interloqués, les ouvriers du chantier n’avaient “jamais connu pareille situation. Finalement, on perd du temps, et de l’argent” indique le patron de la PME en charge de la construction du bâtiment. Le géomètre, qu’il avait embauché pour une journée, a pu faire ses mesures ce matin mais s’est vu refuser l’accès au chantier après sa pause-déjeuner. “2000 euros qui s’envolent…” souffle le patron.

Porté par Habitats Solidaires et le Secours catholique, ce projet de 23 logements passerelles doit accueillir 80 personnes. Le Centre d’hébergement d’urgence doit être construit sur un terrain du diocèse de 3 200 m², avenue d’Alsace Lorraine.  Il sera géré par six salariés dont trois travailleurs sociaux.

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