Délinquance dans le Val de Marne 2014 : ces chiffres qui ne veulent rien dire?

*Pour rappel, l’Etat 4001 recense les faits portés à la connaissance des autorités de police et de gendarmerie et qualifiés délits et crimes, donnant lieu à des plaintes. Il exclut les simples contraventions et les signalements en main courante.

L’Ondrp pointe deux problèmes dans l’utilisation de ces chiffres pour établir une statistique. D’une part, il ne prend en compte que les crimes et délits qui ont donné lieu à des plaintes. “Comment savoir lorsqu’un nombre de faits constatés baisse ou augmente si cela est dû à une variation du nombre d’actes commis, à une variation de la propension des victimes à porter plainte, voire à une évolution de l’activité des services ? C’est pourquoi, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales considère que, sauf cas particuliers, les nombres de crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie à travers l’outil «état 4001» sont insuffisants pour établir un bilan de la délinquance”, explique une note de l’observatoire publiée en janvier 2015.

D’autre part, les logiciels d’enregistrement de ces données ont changé et faussent donc la comparaison d’une année sur l’autre. “Depuis plusieurs mois, l’Observatoire indique que le thermomètre «état 4001» est cassé. Par cette expression, on désigne une situation de «rupture de continuité» des séries statistiques qui existe depuis janvier 2012 pour la gendarmerie nationale et qui s’est étendue à la police nationale depuis la fin 2013. L’Ondrp considère qu’une partie des variations des faits constatés observées ces derniers mois en zone police et ces dernières années en zone gendarmerie sont des artéfacts statistiques qui doivent être présentés comme tels et non comme des tendances“, poursuit la note de l’Ondrp. Télécharger la note complète dans le bulletin mensuel de janvier 2015 de l’Ondrp.

Pour compléter la statistique, l’Observatoire recommande de s’appuyer sur des enquêtes de victimation qui reposent sur des échantillons de personnes interrogées sur les infractions dont elles ont été victimes, qu’elles aient ou non porté plainte. Depuis 2007, une enquête “Cadre de vie et sécurité” est menée à cet effet conjointement par l’Ondrp et l’Insee. En savoir plus ces enquêtes.

Ces mises en garde étant effectuées, et parce que l’Ondrp publie malgré tout ces données, les voici ci-dessous concernant le Val de Marne, pour les années 2013 et 2014, mais sans calcul de progression d’une année sur l’autre. Les données gendarmerie et police ont été regroupées. Dans le département, le nombre de faits enregistrées par  la gendarmerie sont tout à fait marginaux.

Pour obtenir les tableaux sur 5 années, par famille de délits : télécharger le rapport complet Val de Marne.

Source : Etat 4001 annuel, DCPJ

** Depuis la fin 2009, l’enregistrement des faits constatés d’« escroqueries et abus de confiance » (Index 91) et de « falsification et usages de cartes de crédit » (Index 90) a connu, d’après l’ONDRP, des fluctuations qui rendent les comparaisons annuelles impossibles (voir Bulletin annuel 2013)
*** Les variations des faits constatés enregistrés sous l’index 106 sont, depuis mai 2011, impactés par la création du délit de vente à la sauvette.