Politique locale | | 09/04/2015
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Du PCF à EELV : Jacques Perreux se défend d’être un traître

Du PCF à EELV : Jacques Perreux se défend d’être un traître

Jacques Perreux Credit Equipe de campagne departementales 2015La semaine dernière, quelques jours après s’être s’être fait battre à sa réélection au Conseil départemental (ex Conseil général) du Val-de-Marne, l’écologiste Jacques Perreux assurait aller bien. Sa tribune publiée ce jeudi 9 avril en dit davantage sur ces coups et blessures politiques qui laissent toujours des traces.

Longtemps au parti communiste avant de rejoindre EELV en 2010, Jacques Perreux se défend dans un long plaidoyer du procès en traîtrise dont il n’est jamais sorti, étant candidat contre le PCF lors des élections municipales de mars 2014 à Vitry-sur-Seine, puis lors des départementales de 2015 -la section locale du PCF ayant majoritairement refusé sa proposition d’alliance malgré le soutien du président Christian Favier.

Désormais simple conseiller municipal d’opposition à Vitry, au sein d’une majorité PCF, ayant démissionné du Conseil régional fin 2014 pour se consacrer à son mandat de conseiller général, l’élu adresse sa tribune, non pas à ceux qui l’ont accusé ouvertement de traîtrise, qu’il n’espère pas convaincre, mais à ceux qui n’ont pas réagi.

“Qu’ai-je donc fait de grave en quittant un parti où je ne me sentais plus à l’aise depuis des années ? Un parti que j’avais envie (beaucoup de mes amis le savent) de quitter depuis un bon bout de temps du fait de mes désaccords avec lui. J’ai ressenti ce que tant et tant de militants ont ressenti avant moi : manque de courage, pressentiment de la dramatisation de la rupture, culpabilisation d’abandonner des amis qui eux, continueront à se battre à l’intérieur du parti pour modifier le cours des choses… Tout y est passé et effectivement, des communistes dont j’étais le plus proche, s’ils ne sont pas, à leur tour, eux-mêmes partis, continuent à me reprocher de ne pas avoir mis toute mon énergie et mon enthousiasme pour transformer le parti en force attractive du 21ème siècle. Mais à quoi bon passer son temps et sa vie qui est si courte à vouloir faire changer un parti qui ne le veut pas et qui, j’en ai acquis la certitude, ne le peut pas. Un parti ne doit jamais devenir un but en soi. Celui-là, à un moment donné, fut inventé pour servir l’émancipation humaine. Il a été utile et a apporté de vrais progrès. Il a été aussi nuisible et a échoué. À mon sens, sa théorie et son fonctionnement le rendent inapte. On peut en débattre”, questionne l’élu écologiste.

“M’a-t-on vu un jour, abandonner les combats pour la justice sociale? Me suis-je défilé dans la défense des plus humbles ? Ai-je, une fois élu, oublié ceux qui m’ont élu ? Suis-je devenu distant et arrogant vis à vis de ceux qui cumulent tous les accidents de la vie au point de ne plus tenir de permanence, ou de leur demander de bien vouloir attendre un rendez-vous ? Me suis-je endormi dans l’action contre toutes les discriminations lorsqu’il y a 10 ans, je proposais à mes collègues conseillers généraux d’offrir un ordinateur portable pour lutter contre la fracture numérique et redonner du sens à la lutte pour l’égalité ? Ai-je un jour laissé les Roms à leur détresse ? Ai-je détourné le regard quand à Vitry, ils réclamaient le droit à l’eau ? Ai-je rejoint ceux qui ne les traitent pas comme on doit traiter un être humain, ceux qui se lavent les mains et renvoient la responsabilité sur l’État ? (…)  Je suis resté fidèle à mes engagements de jeunesse à nos magnifiques combats pour Nelson Mandela, contre la précarité et toutes les humiliations en gardant les yeux ouverts sur le monde tel qu’il devient. Ceux qui nous ont précédés ne nous ont jamais demandé de nous contenter de les copier, et ceux qui un beau jour de 1920, ont eu l’idée de créer un nouveau parti ne nous ont jamais dit qu’ils le créaient pour l’éternité !“, se défend Jacques Perreux, rappelant toutes les personnalités qui ont, avant lui, quitté le parti. “En dramatisant à ce point le fait de quitter ce parti et en diabolisant ceux qui le quittent, on instille l’idée que lorsqu’on rentre dans ce parti, on doit y rester. Et plus longtemps on y reste, plus on est coupable de le quitter !

Voir la tribune complète sur le site personnel de l’élu.

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