Initiative | | 22/01/2015
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Logement social : la réalité virtuelle pour rassurer les habitants

Logement social : la réalité virtuelle pour rassurer les habitants

Jacky CaronUne visite immersive en réalité virtuelle 3D, telle est l’initiative  testée par le Kremlin-Bicêtre  pour présenter la résidence sociale qui sera bientôt construite au coeur de la cité Lafargue, aux locataires existants. Explications, coût et enjeux.

Une proposition née d’un partenariat avec deux startups locales et destinée à répondre aux inquiétudes des locataires de la cité qui compte déjà 272 logements.

Une nouvelle résidence qui inquiète les habitants de la cité

Ces derniers s’inquiètent en effet à la perspective de voir s’ériger une nouvelle résidence d’une centaine d’appartements sur leur terrain et l’ont fait savoir, pétition à l’appui, depuis plusieurs mois. “Des inquiétudes légitimes“, reconnaît le premier-adjoint au maire MRC de la ville, Jean-Marc Nicolle.

Cite Lafargue 2

C’est dans ce contexte que, après plusieurs réunions avec les locataires, il a été décidé de leur présenter le projet, qui consiste en 63 logements en location sociale, 20 en accession sociale à la propriété et 20 destinés aux personnes âgées répartis en plusieurs bâtiments de maximum trois étages,  de manière la plus concrète et immersive possible, afin de permettre de se rendre compte de l’impact des nouvelles constructions depuis son balcon et de valoriser les aménagements paysagers promis.  La solution :  proposer aux habitants de visualiser le projet en s’appuyant sur la réalité virtuelle plutôt que sur une maquette numérique classique. Une expérience rendue possible par la présence en ville des compétences appropriées. Le Kremlin-Bicêtre accueille en effet l’école d’informaticiens Epita et la grappe de startups qui en émergent chez l’incubateur-centre d’affaires Creative Valley. Parmi ces pépites, on trouve DayDreamer Studio, créateur de contenu interactif 3D et MiddleVR, société créatrice d’applications de réalité virtuelle qui s’appuie notamment sur la technologie Oculus rift et a déjà fait tester ses solutions sur casque 3 D par le ministre des Finances en personnes, Michel Sapin, en visite à Créative Valley fin octobre. Les deux entreprises s’attellent alors à modéliser les 9 hectares du projet et à rendre exactement le projet conçu par l’architecte Pierre-Yves Portron.

Cite Lafargue 1

En l’attente du verdict des habitants

Une projection était organisée hier soir et une avant première présentée aux professionnels et à quelques résidents dans l’après-midi, à l’instar de Jacky Caron, président de l’amicale de locataires de la cité, totalement bluffé par l’expérience. Coiffé de son casque 3D, ce résident

Jacky Caron2
de longue date joue du joystick dans tous les sens. “C’est formidable! C’est vrai que cela me donne envie que le projet soit terminé. Sur plan, on  se rend moins compte”, reconnaît le président de l’amicale qui regroupe 200 des 272 foyers locataires.”Je pense que cela va motiver les locataires. Nous nous réunirons en fin de semaine après la projection pour faire le point”, indique-t-il. Les inquiétudes portent sur différents points comme le stationnement, le parking qui va devenir souterrain et payant, la gestion des ordures, les travaux et le stationnement durant les travaux, les incivilités, les vis-à-vis, l’aspect paysager… L’immersion en 3D ne répond pas à toutes ces questions mais à certaines d’entre elles comme les vis-à-vis, l’impact sur l’ensoleillement ou l’aspect paysager. Verdict des habitants d’ici quelques jours…

Une diversification pour Day Dreamer

Pierre Sulpice
Opération test pour la ville comme pour les startups, elle a été réalisée à prix coûtant, soit 30 000 euros environ. “Pour nous, cela constitue une diversification par rapport aux jeux vidéo“, explique le jeune Pierre Sulpice, fondateur de Day Dreamer qu’il a créée directement en sortant de l’Epita.

Réalité virtuelle pour préparer le PLU?

Même si une telle réalisation revenait plus cher en prix du marché, ces quelques dizaines de milliers d’euros restent à relativiser au coût total de 17 millions d’euros de l’opération. “Si cela permet de rassurer les

Jean Marc Nicolle
habitants, cela en vaut vraiment la peine“, insiste Jean-Marc Nicolle qui envisage de recourir à cette solution sur d’autres projets qui suscitent la crainte des habitants ou pour étudier certains aspects du futur PLU (Plan local d’urbanisme), concernant notamment les droits à construire et l’impact que cela peut avoir sur le quartier.

Un point sur lequel s’accorde Gérard Devemy, directeur commercial de Brézillon, la filiale de Bouygues en charge de construire la résidence : “Pour nous, la réalité virtuelle peut être précieuse à deux stades. Pour gagner un appel d’offre en démontrant de manière plus concrète et sensible le caractère novateur et original de notre proposition, et ensuite pour gagner du temps au moment du lancement du chantier. Il ne manque plus que l’imprimante 3D pour réaliser le chantier!”

 

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