Société | | 07/04/2015
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Mohamed Ali Debouba, de Zarzis au CRA de Vincennes en passant par Lampedusa

Mohamed Ali Debouba, de Zarzis au CRA de Vincennes en passant par Lampedusa

Mohamed Ali 2Né à Zarzis, en Tunisie,  Mohamed Ali Debouba a été vendeur de bibelots pour les touristes dans son pays avant d’embarquer pour  l’Europe  à l’aube de ses dix-sept ans, après le printemps arabe de 2011,  rejoignant grâce à deux bateaux successifs l’île de Lampedusa (Sicile) puis la France. 

Un voyage à 1000 euros financé à moitié par sa mère et par lui-même. Depuis, il a vécu de divers jobs, dans la restauration notamment, rencontrant des difficultés de plus en plus importantes à avoir un travail, déclaré ou pas, à peu près chaque jour, alors que la crise perdure.  Depuis l’été 2014, il a trouvé de l’aide auprès d’une habitante de Nogent-sur-Marne, Nathalie Malguid, qui certifie l’héberger, le nourrir et le blanchir. “J’ai été émue par son histoire, il vient de la même région que mon ex-mari.  Il faut arrêter d’être hypocrite, l’immigration clandestine perdurera tant que dureront les inégalités entre l’Europe et l’Afrique. La pauvreté charriera toujours des pauvres sur nos rivages“, indique-elle.

Le 15 mars, il a été arrêté à Paris, dans le quartier Barbès, pour vol et recel de téléphone portable. Depuis, il est au Centre de rétention administrative  (CRA) du bois de Vincennes, à côté de Joinville-le-Pont, et doit à nouveau passer devant le Tribunal d’Instance de Paris ce jeudi 9 avril, date à laquelle il pourra se voir notifier encore 20 jours de rétention, une reconduction en Tunisie ou une libération.

Entre temps, Mohamed Ali a porté plainte contre deux des policiers qui l’ont arrêté, pour violences verbales et physiques (coup de poing au visage et insultes) au sein du commissariat du 18e arrondissement. Le Défenseur des droits a été saisi et une enquête de l’ IGPN a été diligentée. C’est dans ce contexte que Nathalie Malguid a écrit au préfet pour lui demander de libérer Mohamed Ali du CRA. “Dans l’attente des résultats de cette enquête nous demandons la libération de Mohamed Ali Debouba dont le seul tort réel est d’être né du mauvais côté de la Méditerranée”, insiste-t-elle.

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