Sport | | 06/05/2015
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Quelle place pour le Val-de-Marne dans la candidature de Paris aux JOP de 2024?

Quelle place pour le Val-de-Marne dans la candidature de Paris aux JOP de 2024?

Jeux olympiques  Fotolia  vitaliy_melnik1,7 milliard d’euros d’investissement pour le futur village olympique qui sera ensuite transformé en logements et équipements pérennes, voilà de quoi susciter l’intérêt des territoires pour l’accueillir. Le Val-de-Marne n’est pas en reste dans la course mais

n’est pas le seul et peut-être pas le favori. Quelle place pour le département dans cette compétition, en termes d’équipements sportifs ou d’installations connexes? Rappel du contexte, point d’étape et polémiques naissantes.

Une candidature quasi-confirmée

Il ne fait désormais plus de doute que la France présentera une candidature du Grand Paris élargie à quelque sites en région pour accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de 2024.  Le Conseil de Paris a voté en ce sens au mois de mars, le président de la République comme le Premier ministre ont rappelé à plusieurs reprises leur enclin à soutenir ce projet et le Conseil régional d’Ile de France s’apprête à voter en faveur de cette candidature lors d’une séance exceptionnelle consacrée à ce sujet ce jeudi 7 mai, s’appuyant notamment sur un avis favorable du Ceser. Concrètement, la décision sera actée d’ici l’été puisque la procédure officielle d’acceptation des candidatures démarrera le 15 septembre. Une première sélection du CIO (Comité International Olympique) s’opérera ensuite au printemps 2016 avant une décision finale à l’été 2017. Le coût de la candidature est évalué de 60 à 100 millions d’euros et le coût des opérations et investissements à mener si Paris est retenu se chiffre lui en milliards d’euros.

Le Grand Paris du sport et du développement métropolitain

Il est aussi acquis que la candidature concernera largement le Grand Paris et devra s’inscrire dans le cadre du développement de la région, en s’appuyant sur les colossaux investissements pour servir de levier au développement des territoires en termes de création d’équipements et de logements, d’emplois…

Alors que se met en place la métropole parisienne, l’un des défis du projet sera de réussir à fédérer et concilier tous les territoires de la région alors que chaque département, intercommunalité et futur conseil de territoire vont âprement défendre leurs atouts, le tout dans un contexte politique où les élections ne sont jamais loin, qu’il s’agisse des élections régionales de décembre 2015 puis de la présidentielle de 2017.

Les grands sites déjà retenus

D’ores et déjà, la synthèse de l’étude d’opportunité menée sous la responsabilité de Bernard Lapasset,  président du Comité français du sport international (CFSI), a listé un certain nombre de sites sportifs pour accueillir les plus grandes épreuves (Stade de France (93), Halle Carpentier rénovée (75), base nautique de Vaires-sur-Marne (77), Roland Garros (75), hippodrome de Longchamp (75), stade Jean Bouin (75), Bercy Arena (75), vélodrome de Saint Quentin-en-Yvelines (78), golfe de Saint Quentin-en-Yvelines (78), Arena 92 (92), évoque le futur stade de rugby d’Evry (91) et Colisée de Tremblay-en-France (93) et cite également les sites emblématiques parisiens du Trocadéro, Champ de Mars, Grand Palais, Invalides ainsi que le Château de Versailles (78). Si la synthèse n’évoque aucun site sportif existant dans le Val-de-Marne, le rapport du Ceser mentionne pour sa part le stade Duvauchelle de Créteil.

Village olympique et/ou centre des médias dans le Val-de-Marne

Parmi les sites phares des JOP, la synthèse de l’étude d’opportunité rappelle également les réalisations non pourvues et dans lesquelles il va falloir investir, citant le centre aquatique (éventuellement déployé sur deux sites qui resteraient installés ensuite), le village olympique et paralympique, pièce maîtresse de l’événement dont l’investissement est évalué à 1,7 milliard d’euros, et le centre principal des médias. Deux investissements pour lesquels le Val-de-Marne estime avoir des atouts.

Thiais et Vitry-sur-Seine posent leurs jalons

Mi-mars, le maire UMP de Thiais, Richard Dell’Agnola, le maire PCF de Vitry-sur-Seine, Jean-Claude Kennedy, le président PCF de la Communauté d’agglomération Seine-Amont Michel Leprêtre et le président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne, Christian Favier, ont cosigné un courrier à l’attention du Comité national olympique pour défendre les atouts de la  zone d’activités logistiques Senia, qui s’étend sur 300 hectares à Thiais, et ceux du site des Ardoines à Vitry-sur-Seine. “Le Val-de-Marne est le seul département à disposer de sites aussi étendus, directement reliés à Paris grâce au métro Grand Paris Express et pilotés par le même établissement public d’aménagement l’Epa Orsa“, indique-t-on au cabinet du maire de Thiais. Le site de Thiais avait du reste déjà candidaté avec le soutien du département pour accueillir le stade de la Fédération française de rugby, laquelle avait finalement opté pour l’Essonne. Encore faut-il bien-sûr que le métro arrive à l’heure. Avec des JOP en 2024, la prévision de prolongement de la ligne 14 jusqu’à Orly pour 2024 est un peu juste. Le moindre retard, comme cela a déjà été annoncé pour la ligne 15 Sud, dont la mise en service a d’ores et déjà été repoussée de 2020 à 2022, serait fatal.

Dans son rapport, le Ceser évoque pour sa part la friche industrielle de 170 hectares de l’usine PSA Peugeot Citroën d’Aulnay-sous-Bois (93) comme site potentiel d’accueil du village olympique. “Dans le cadre des fonds européens pour la reconversion des sites industriels, la requalification de ce secteur doit devenir une priorité. L’idée d’adapter les Zones franches en ZEOP (zones économiques Olympiques Prioritaires) pourrait le cas échéant permettre des réalisations rapides“, indique le rapport du Ceser.

Hébergement, entraînement et autres sites sportifs

Au-delà du ou des centres nautiques, du village olympique et paralympique et du centre principal des médias, l’étude d’opportunité pointe également la nécessité de trouver 7 à 8 arénas complémentaires de 5 000 à 15 000 places, un stade de hockey-sur-gazon de 10 000 places et un stand de tir. L’hébergement en nombre et les sites d’entraînements pour les sportifs seront aussi requis. De quoi laisser des opportunités intéressantes à tous les territoires.

Polémique sur la pro-activité du Val-de-Marne

Alors que se tient ce 7 mai le vote du Conseil régional d’Ile-de-France qui doit acter l’avis favorable de la région pour porter cette candidature, Laurent Lafon, maire de Vincennes et conseiller régional UDI, s’inquiète du manque de présence du département dans ce

Laurent Lafon
projet et souhaite dans un communiqué  “alerter les Val-de-marnais sur le déséquilibre territorial clairement affiché” actuellement porté par cette candidature. “Une fois encore, l’Est parisien est le parent pauvre de ce projet puisque dans le dossier de présentation des différents sites envisagés, aucun site n’est situé dans le Val-de-Marne. Cet oubli est préjudiciable à nos communes et à leurs habitants“, regrette Laurent Lafon qui regrette “le silence du Conseil départemental, une fois de plus, dans les discussions préalables à la candidature.” “Comment peut-on accepter que le Val-de-Marne soit le seul département qui ne se soit pas officiellement positionné sur cette candidature ?”, martèle le président du groupe UDI au Conseil régional. “Pourtant, les atouts de notre département sont nombreux. Pourtant l’énergie sportive et l’enthousiasme associatif émergeants de nos communes ne manquent pas.  Accueillir un tel projet sur notre territoire nous permettait par exemple de permettre aux populations défavorisées, si souvent mises en avant par l’exécutif départemental, de découvrir de plus près les valeurs fortes portées par le sport. (…) J’invite l’ensemble des élus locaux de nos communes à faire entendre leur voix et celle de notre territoire !”,  reprend l’élu qui prévoit de déposer ce jeudi un amendement “pour que le Val-de-Marne soit un acteur solidaire de ce projet et non un spectateur éloigné“. “J’espère que les élus val-de-marnais, quelle que soit leur sensibilité politique, le voteront“, conclut l’élu.

Au cabinet de la présidence du Conseil départemental du Val-de-Marne, on rappelle, sans commenter la prise de position de l’élu UDI, que le département a déjà pris les devants aux côtés de Vitry et de Thiais, notamment dans un courrier envoyé en mars,  pour défendre les atouts de ces territoires et officialiser leur demande à s’inscrire dans le projet de candidature.

Une prise de position départementale officielle prévue lundi 11 mai

A l’occasion de la Commission permanente du Conseil départemental, un rapport devrait être proposé aux élus ce lundi 11 mai pour faire officiellement état de l’intérêt du Val-de-Marne pour la candidature du Grand Paris aux JOP de 2024, en rappelant les atouts du département et son souhait de s’inscrire pleinement dans le projet.

A lire aussi :

Télécharger le rapport qui sera mis en débat au Conseil régional d’Ile de France ce jeudi 7 mai, qui comprend la synthèse de l’étude d’opportunité menée par le président du Comité français du sport international (CFSI) Bernard Lapasset et l’avis du Ceser (Conseil économique, social, environnemental et régional) d’Ile de France.

Voir la séance du Conseil régional spéciale JOP 2014 le 7 mai

Voir également le rapport qui avait été réalisé en 2011 pour le compte du ministère des sports et consacrait un important chapitre à une perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques, privilégiant plutôt le nord ou l’ouest parisien dans ses hypothèses.

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