Élections | Val-de-Marne | 03/11/2015
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Régionales Ile-de-France : la droite du Val-de-Marne gonflée à bloc

Régionales Ile-de-France : la droite du Val-de-Marne gonflée à bloc

En campagne depuis le printemps 2015, enchaînant tractage et porte-à-porte, la droite val-de-marnaise, qui a bouclé sa liste d’union LR-UDI-Modem il y a quelques jours, aborde la dernière étape avec appétit, convaincue que son département fera pencher la balance.

Objectif : 12 ou 13 conseillers élus en cas de victoire. Et en cas de défaite? “La question ne se posera pas“, répond Laurent Lafon, tête de liste départementale et maire-conseiller régional UDI de Vincennes. “Dans ce dernier sprint, notre objectif est d’abord de mobiliser notre électorat. Cela sera déterminant alors que la date qui a été choisie est propice à l’abstention. Pour cela, nous faisons de la pédagogie, nous expliquons les enjeux. Tout le monde se sent concerné dès que l’on aborde la question des transports“, reprend la tête de liste. “Nous sommes conseillers sortants et pouvons témoigner directement du gâchis actuel. Sur les transports, le logement, le développement économique, la région n’est pas au rendez-vous, enchaîne Marie-Carole Ciuntu, maire LR de Sucy-en-Brie et seconde de liste, seule conseillère régionale sortante de la liste 2015 avec Laurent Lafon. Nous avons un RER A qui ne fonctionne pas. On nous impose de nouveaux logements à l’Est alors que l’urgence est de rééquilibrer le taux d’emploi…  Bien que n’ayant pas gagné en 2010, Valérie Pécresse est restée durant toute la mandature pour se consacrer au Conseil régional. Nous avons des propositions et solutions chiffrées et sommes prêts“, poursuit la maire de Sucy.

Voir la liste complète LR-UDI-Modem dans le Val-de-Marne

Ancrer la nouvelle génération d’élus locaux du département

Côté liste, on ne change pas une équipe qui gagne. “Après avoir réalisé des unions réussies au municipales 2014, qui nous ont permis de gagner des villes comme L’Haÿ-les-Roses, Limeil-Brévannes, La Queue-en-Brie…et presque de gagner les départementales 2015 s’il n’y avait pas eu de charcutage électoral, nous poursuivons notre stratégie d’union”, insiste Laurent Lafon. “Dans cette reconquête de la région, le Modem n’imaginait pas jouer en solo. L’union allait de soi“, motive Didier Dousset, maire du Plessis-Trévise et président du Modem 94.

C’est une liste sincère d’élus de terrain, sans parachutage“, pointe Vincent Jeanbrun, maire-conseiller départemental LR de L’Haÿ-les-Roses. Pas question de placer des inconnus. Toute la liste s’appuie sur des maires, adjoints au maire et quelques conseillers d’opposition en phase de conquête. Alors que l’élection régionale n’est pas la plus identifiable qui soit pour les citoyens, les trois partis alliés ont misé sur des visages familiers, que les habitent reconnaissent sur les affiches des abribus ou croisent au marché le weekend. “Ce-sont nous maires, que les gens interpellent directement”, insiste Vincent Jeanbrun. Un moyen aussi de renforcer le poids politique de nouveaux élus qui ont gagné des villes historiquement de gauche, comme Vincent Jeanbrun, Franck Le Bohellec ou Françoise Lecoufle, et de les ancrer au-delà de leur seule ville. “Nous avons gagné une ville qui était à gauche depuis 18 ans et intégré une communauté d’agglomération socialiste où nous sommes mal venus, nous avons gagné un canton mais siégeons dans une assemblée départementale de gauche, nous sommes englués et avons besoin de nous inscrire dans une région à droite”, exprime Françoise Lecoufle.  Et pour ceux qui n’ont pas gagné mais ont fait de jolis scores, comme le conseiller d’opposition Laurent Jeanne à Champigny-sur-Marne, en position charnière en cas de victoire (13e place), le statut de conseiller régional apporterait en visibilité en vue des prochaines municipales de 2020.

“Cumulards” versus “apparatchiks” et “parachutés

Cette stratégie ayant déjà été appliquée lors des départementales 2015, en partie avec succès, deux maires et conseillers départementaux vont devoir choisir entre ville, région et département s’ils sont élus, Françoise Lecoufle et Vincent Jeanbrun, qui ont déjà tranché en faveur du Conseil régional et de leur mairie. Dans le cas de l’édile de Limeil-Brévannes, en 14e position, la

Fernand Berson
probabilité est faible dans l’immédiat. Vincent Jeanbrun est en revanche sûr d’être élu même en cas de défaite et devrait donc laisser sa place dans l’assemblée départementale à Fernand Berson (photo), son premier adjoint à L’Haÿ. Aux adversaires qui dénoncent une liste de “cumulards“, les leaders de la droite val-de-marnaise défendent au contraire le principe du cumul des mandats. “Mon action en tant qu’ancien vice-président de la région a été nourrie par mon expérience de maire. Il est sain de ne pas se contenter de l’or des palais du Luxembourg ou de l’Assemblée nationale et d’être sur le terrain“,  réagit Christian Cambon, sénateur-maire de Saint-Maurice et président de LR 94. “Notre liste est composée d’élus de proximité tandis que nos opposants ont des apparatchiks comme le premier fédéral PS qui n’a jamais été élu, ou des parachutés comme Julien Dray qui n’a plus de place en Essonne”, tacle encore Michel Herbillon, député-maire LR de Maisons-Alfort.

Seul non élu de la liste, Alain Madar, chirurgien dentiste à Créteil et président du CCEJ (Centre du Charentonneau d’étude juive), clôt symboliquement la liste en 25e place. “Je suis très heureux que l’on m’ait proposé de faire partie de la liste. C’est un signe envoyé à la communauté juive locale qui a été très touchée par les attentats de janvier. 80% de nos fidèles vont faire leurs courses à l’hyper cacher de la Porte de Vincennes et l’un d’entre eux faisait partie des otages qui s’étaient réfugiés dans la chambre froide”, témoigne le dernier de liste.

Transports, emploi, logements

Les thèmes de campagne : transports, emploi, logement. Côté transports, les candidats  promettent de doper les réalisations en allant chercher de l’argent via les fonds structurels européens. Concernant le logement, la droite veut refuser de subventionner les logements sociaux dans les villes qui en ont déjà au-delà du seuil de la loi SRU. “La région veut continuer à densifier les HLM, nous voulons rééquilibrer avec du beau”, défend Laurent Jeanne. Olivier Dosne, maire LR de Joinville, candidat en 5e position, insiste pour sa part sur la question de la santé et des maisons de santé alors que va croissant la pénurie de médecins.

Dans cette dernière ligne droite, la droite départementale accueillera sa championne lundi 9 novembre à l’occasion d’un meeting à Maisons-Alfort. “Et avant la soirée, elle viendra visiter un programme de logements sociaux tout neuf réalisé dans notre ville de droite!“, pointe Michel Herbillon.

 

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