La nouvelle phase de concertation publique autour du projet de reconstruction de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII s’achèvera mi-juillet. Le projet suscite toujours l’opposition des écologistes et de plusieurs collectifs, même si l’abandon de la méthanisation sur place fait consensus.
Voir article complet précédent pour rappel du contexte.
Plus question non plus de faire du compost avec la partie fermentescible des déchets. “Nous étions contre car ce compost est pollué“, approuve Anne Conan, du collectif 3R, qui milite contre la reconstruction de l’incinérateur. La partie fermentescible pourrait être envoyée en méthanisation avec les boues des stations d’épuration d’Achères et Valenton. Le tri-préparation permettra également de générer des CSR (combustibles solides de récupération) qui seront séchés puis brûlés. En Parallèle, 30 000 tonnes de bio-déchets, collectés séparément (Paris expérimente cela dans deux arrondissements et prévoit de l’étendre à l’ensemble de la ville d’ici à 2020), généreront pour leur part du compost propre ou des purées destinées à la méthanisation.
Recyclage ou brûlage, questions de timing et de budget
Entre le Syctom et les opposants au projet de reconstruction, ce qui coince toujours est la vision des volumes de déchets à écouler. En charge de la gestion quotidienne des déchets pour 84 communes, le syndicat opérateur de l’incinérateur, prévoit que le taux de recyclage sera de 22% en 2023, contre 11% actuellement, soit une multiplication par deux en sept ans. Les écologistes et collectifs opposés à la reconstruction défendent de leur côté l’évaluation qu’ils ont estimée dans le cadre de leur plan BOM (Baisse des ordures ménagères), à savoir 35%. “Et encore, nous sommes loin de la loi de transition énergétique qui prévoit 60%“, insiste Anne Conan. Une différence d’évaluation qui conduit à une estimation différente des besoins. “Dans la pouvelle de Syctom, 42% des contenus des poubelles marron devraient être mis dans les poubelles jaunes destinées au recyclage. Il y a donc une forte marge de progression. Le problème, c’est qu’il faut investir dans la prévention, faire des campagnes en faveur du tri, du recyclage. Or, l’argent qui sera mis dans l’incinérateur ne pourra être investi ailleurs.”
Le plan BOM budgète ainsi 200 millions d’euros pour cette mission, et 20 millions d’euros d’exploitation par an. “Malheureusement, nous n’avons pas vraiment pu débattre du plan BOM. On nous a laissé l’exposer, mais il n’y a pas eu de discussion autour”, regrette Anne Conan.
C’est dans ce contexte que se tient ce mardi 5 juillet la réunion publique de restitution de cette nouvelle phase de concertation, avant un compte-rendu en septembre. Les élus devront se prononcer sur la seconde tranche, conditionnelle, du projet de reconstruction, à l’automne.
A lire aussi :
Voir le site dédié au projet, de la Commission nationale du débat public
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.