Inondation | | 04/06/2016
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Inondations : les réseaux d’assainissement surveillés comme du lait sur le feu

Inondations : les réseaux d’assainissement surveillés comme du lait sur le feu

C’est un réseau invisible car souterrain, mais il est crucial pour le bon fonctionnement de la ville. Dans le Val-de-Marne, ce-sont des centaines de kilomètres de tuyaux qui passent en dessous de la terre pour récupérer les eaux de pluie et les eaux usées (WC par exemple) de manière séparée,

pour renvoyer les premières vers les rivières et les secondes vers des stations d’épuration. Comme le routes, ces réseaux et sous-réseaux (avec leur station de relevage des eaux usées, postes anti-crue…) sont gérés par les différentes collectivités locales du département, des communes au Conseil départemental. Ce dernier gère un réseau de 980 km, via la Direction des services de l’environnement et de l’assainissement (DSEA94). Et autant dire que cette semaine, ce service de 320 agents a veillé au grain sur les mouvements des eaux, depuis le poste de contrôle  et de sécurité de Bonneuil-sur-Marne.

Sauf épisodes météorologiques imprévus et extrêmes, comme les pluies du début de semaine, la décrue devrait commencer lundi ou mardi. Mais elle sera longue…” , estime Ève Karleskind, directrice-adjointe de la DSEA94, depuis le bureau où quelques écrans d’ordinateurs permettent de contrôler l’ensemble des structures départementales. “On est en communication permanente – un coup de fil toutes les 15 minutes – avec les autres services des départements mitoyens et le Syage (Syndicat mixte pour l’assainissement de la gestion des eaux du bassin versant de l’Yerres“, détaille Lucie Hassij, sa collaboratrice, juste après voir raccroché le téléphone. Son interlocuteur vient de lui apprendre la fermeture de la station de pompage du Pont d’Yerres, à Villeneuve-Saint-Georges. “Ça a des conséquences sanitaires : malheureusement, dès qu’elle sera saturée, la station rejettera des eaux usées parmi les eaux qui inondent déjà certaines zones. Il faut donc continuer d’évacuer les habitants” , regrette Ève Karleskind. La station de pompage des Marronniers, à Ablon-sur-Seine,est également submergée.  “Il a plu 70 mm d’eau en 48h, c’est équivalent à 10% des pluies annuelles normales sur la région“, précise Hélène Daniel, responsable du service de gestion de flux.

 

PC-sécurité-bonneuil-crue (1)

Hormis la zone Villeneuve-Saint-Georges, Ablon-sur-Seine et Villeneuve-le-Roi, aucune autre partie du département ne suscite d’inquiétudes particulières aux agents de la DSEA94. “On surveille également la Marne aval, du côté de Maisons-Alfort, au niveau du quai Fernand-Saguet. Les digues tiennent bien mais il faut les surveiller et parfois colmater les brèches”, détaille Hélène Daniel.

La hausse des températures à venir inquiète aussi les agents qui pourraient se trouver débordés par d’intenses orages. “Mais tous nos systèmes sont pensés pour répondre à une crue comme celle de 1910. Là, on a affaire à une crue décennale, qui a une chance sur 10 de se produire chaque année. Ce qui est surprenant, c’est la saison : les crues ont lieu d’octobre à mars habituellement. Et aucun des scénarios n’avait prévu une crue du Loing si rapide, on a dû composer avec tous ces facteurs“, reprend Ève Karleskind.

Ce qui est important désormais, c’est d’être prêts pour la décrue. Selon les prévisions, dès lundi, les choses vont commencer à s’améliorer mais il faudra être patient et surtout surveiller d’éventuelles répliques, comme pour les séismes !”  ancticipe Hélène Daniel. “Au moins, on a pu s’essayer en conditions réelles, car l’opération Sequana visait à tester les réactions des différents acteurs impliqués lors d’une crue. Là, on travaille sur l’hydrologie, c’est un bon exercice pour nos services comme pour les populations“, positive Ève Karleskind.

“Le weekend dernier, dans le cadre du Festival de l’Oh ! , on était fier de faire visiter nos installations et d’expliquer aux visiteurs qu’on était prêt. On ne pensait pas connaître ces situations quelques jours après …” se souvient Hélène Daniel.”C’est important de montrer le travail de tous ces agents, qu’on ne voit jamais d’habitude quand tout va bien“, encourage Pierre Garzon, vice-président du Conseil départemental du Val-de-Marne en charge des transports, venu rendre visite aux agents départementaux.

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