Logements | | 30/06/2016
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Les villes du Val-de-Marne seront soumises à l’encadrement des loyers à partir de 2018

Les villes du Val-de-Marne seront soumises à l’encadrement des loyers à partir de 2018

Expérimenté à  Paris depuis le 1er août 2015, l’encadrement des loyers sera étendu à l’ensemble de l’aire urbaine de Paris à partir de 2018, c’est à dire sur l’ensemble de la Métropole de Grand Paris ainsi que quelques communes des départements de grande couronne. Les 47 communes du Val-de-Marne seront concernées par cette évolution.

Cette évolution, annoncée par le Ministère du Logement, a commencé par l’extension du périmètre d’observation de l’Olap (Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne) nécessaire pour disposer de données fiables des pratiques de loyer sur ce territoire étendu. La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a signé ce mercredi 29 juin un arrêté agréant l’Olap à s’étendre à l’aire urbaine de Paris. Cet arrêté a été signé après l’avis favorable émis par le Comité régional de l’habitat et de l’hébergement d’Ile-de-France suite à une demande de l’OLAP, précise le ministère.

«L’agglomération parisienne connait un marché locatif tendu, où les loyers grèvent durement le budget des ménages. Je me félicite de cette étape décisive vers l’encadrement des loyers sur ce territoire. Plus de huit millions de Franciliens sont concernés par cette mesure qui va permettre de lutter contre les loyers trop chers et de redonner du pouvoir d’achat. L’observation, puis l’encadrement des loyers à Paris – où les loyers avaient augmenté de 34% en dix ans – ont démontré l’efficacité de ce dispositif», motive Emmanuelle Cosse. Outre Paris, d’autres métropoles seront concernées, à commencer par Lille dès le mois de décembre 2016. Il existe, à ce jour, 24 observatoires couvrant 30 agglomérations soit un tiers de la population française, précise le ministère.

Lors de la mise en oeuvre de l’encadrement des loyers à Paris, la question de son extension en banlieue avait divisé les élus (voir article) mais plusieurs maires avaient réclamé l’extension du dispositif  à leur commune. La communauté d’agglo du Val-de-Bièvre avait notamment voté un voeu en ce sens. Au niveau de la région, Jean-Paul Huchon, l’ancien président, et Emmanuelle Cosse, alors vice-présidente en charge de la région, avaient demandé l’extension de l’encadrement des loyers à la petite couronne.

Parmi les premiers élus à réagir, Jean-Luc Laurent, député MRC de la 10e circonscription du Val-de-Marne, s’est réjoui de la nouvelle. “C’est une annonce que j’approuve puisque ce printemps, j’avais interrogé plusieurs fois la Ministre du Logement sur l’extension de ce dispositif dans nos communes, se félicite l’élu. L’extension de l’encadrement des loyers privés est une nécessité pour éviter des distorsions entre Paris (où le plafond produit ses premiers effets) et nos communes de proche banlieue, et tout simplement parce que c’est un bon dispositif qui met un peu d’ordre dans l’explosion des loyers depuis quinze ans.”

Christian Favier, président PCF du Conseil départemental, a également applaudi tout en invitant à poursuivre le financement du logement social. “C’est une avancée positive en matière d’accès au logement et de pouvoir d’achat pour les ménages que j’ai soutenu dès sa mise en œuvre dans Paris intra-muros. Il était en effet anormal que le Val-de-Marne soit oublié de ce dispositif utile. Les premiers retours d’expérience dans Paris permettent d’évaluer l’efficacité du dispositif qui reste perfectible. Néanmoins, cette mesure permettra de limiter la spéculation locative qui fait supporter des montants de loyers très élevés, insupportables pour trop de familles. Cette avancée ne permettra pas à elle seule d’enrayer la hausse des loyers dans notre département. Seule une politique audacieuse de financement du logement social assurera un accès à des loyers véritablement modérés.

La présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, désapprouve en revanche la décision d’étendre cette mesure  à 412 communes de l’agglomération parisienne y compris en grande couronne. “Elle ne peut qu’aggraver à terme le problème du mal logement en Ile-de-France. La seule solution durable à la pénurie de logements est la construction de logement neufs et la rénovation de logements vétustes. Le blocage des loyers, en baissant la rentabilité de l’investissement locatif, va dissuader des opérations de construction et de rénovation, pourtant indispensables pour stabiliser les prix de l’immobilier en Ile-de-France et répondre aux besoins des Franciliens. Cette décision, court-termiste et électoraliste, prise sans aucune concertation avec les maires, risque d’avoir des effets désastreux dans notre région, alors que notre objectif est de construire 70 000 logements par an“, s’inquiète l’élue. Lors du Comité régional de l’habitat et de l’hébergement (CRHH) qui s’est réuni ce mercredi 29 juin, le vice-président de la région chargé du logement et de la politique de la ville, Geoffroy Didier, avait rappelé l’opposition de la région à cette mesure, à l’occasion de la présentation de la politique de la région concernant la construction.

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Cet article est publié dans avec comme tags Emmanuelle Cosse, , Jean-Paul Huchon,
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