Politique locale | | 18/03/2016
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L’hypothèse Macron aux législatives à Fresnes L’Haÿ Thiais agace à droite et à gauche

L’hypothèse Macron aux législatives à Fresnes L’Haÿ Thiais agace à droite et à gauche

Et si Emmanuel Macron atterrissait dans la circonscription de Fresnes- L’Haÿ-Rungis-Thiais-Chevilly aux législatives de 2017? Depuis hier, l’hypothèse fait réagir.

La ville n’est pas inconnue au ministre de l’Economie puisqu’il y a donné son premier meeting en banlieue à l’occasion des départementales de 2015. De son côté, Jean-Jacques Bridey s’est rendu au lancement du think-tank La Gauche libre initié par le collectif Jeunes avec Macron. Hier, un billet chez nos confères du Parisien a révélé l’éventualité d’une candidature de Macron dans la 7e circonscription, hypothèse soutenue par Michèle Sabban, ancienne patronne du PS en Val-de-Marne qui n’a plus désormais de responsabilités au sein de la fédération Val-de-Marne. De quoi agacer à droite mais aussi à gauche, même si cette  circonscription est loin d’être une place au chaud, pour les uns comme pour les autres.

Une circonscription qui oscille entre gauche et droite

Pour les Socialistes comme Les Républicains, la 7e circonscription, qui comprend les villes de Chevilly-Larue, Rungis, Fresnes, L’Hay-les-Roses et Thiais,  est fragile. Elle fait partie de celles qui passent régulièrement de gauche à droite et réciproquement. Ainsi depuis 1988, a-t-on vu s’y succéder  le PS Pierre Tabanou jusqu’en 1993, Richard Dell’Agnola, maire LR de Thiais, de 1993 à 1997, Patrick Sève, l’ancien maire PS de L’Haÿ, de 1997 à 2002,  à nouveau Richard Dell’Agnola de 2002 à 2012, puis Jean-Jacques Bridey, le maire PS de Fresnes, en 2012. En bref, la circonscription passe à gauche lors des vagues roses et à droite lors des vagues bleues. En 2012, le député actuel a gagné avec 3000 voix d’avance sur un peu moins de 35 000 suffrages exprimés. Mais deux ans plus tard, en 2014, le maire de Fresnes n’a conservé sa mairie qu’avec 200 voix d’avance, dans un contexte de division de la droite locale, tandis que le nouveau maire PS de L’Haÿ, Pierre Coilbault, perdait sa commune au profit de Vincent Jeanbrun (LR). Une vague bleue confirmée aux départementales 2015 lors desquelles Vincent Jeanbrun a raflé le nouveau canton Fresnes-L’Haÿ, dans un contexte de crise locale au PS. (Pour rappel, la conseillère départementale PS sortante, non reconduite comme candidate, s’était présentée en dissidence en binôme avec le PCF, soutenue par l’ancien maire de L’Haÿ et une bonne partie de la section, entraînant l’exclusion de 30 membres du PS).  Depuis, les élections régionales de 2015 en Ile-de-France n’ont pas laissé présagé de reflux de la vague bleue et en l’état actuel, le rapport de force dans la circonscription penche plutôt à droite.

Un danger à droite

vincent jeanbrun
Dans ce contexte, l’atterrissage d’une personnalité nationale qui bénéficie d’une bonne cote de popularité dans la circonscription, pourrait troubler un peu la donne et a donc de quoi agacer à droite. “La gauche locale affaiblie cherche le produit miracle à vendre aux électeurs pour limiter l’hémorragie. Elle tente de se servir des électeurs pour recycler un homme politique hors-sol, et est prête à toutes les manœuvres afin de sauver les quelques postes qui lui restent encore dans notre territoire”, dénonce Vincent Jeanbrun, maire-conseiller régional LR de L’Haÿ-les-Roses, qui a gagné en l’espace de deux ans les municipales et les départementales dans ce secteur avant de faire son entrée au Conseil régional en décembre 2015. “Après avoir parachuté Julien Dray de l’Essonne comme tête de liste aux élections régionales, avec l’insuccès que tout le monde a pu constater, elle essaie de nous parachuter Emmanuel Macron: la gauche n’a honte de rien“, poursuit l’élu qui raille une gauche locale “moribonde” en souhaitant “bienvenue” à l’actuel ministre de l’Economie. “Il a raison de s’intéresser enfin à la France réelle : c’est toujours enthousiasmant, la nouveauté ! Surtout quand on a passé sa vie dans les banques spéculatives et les couloirs dorés des ministères. Malheureusement pour lui, un sympathique sourire et une ambiguïté politique ne font pas un élu ancré durablement dans un territoire !” achève le maire LR. N’empêche, Emmanuel Macron fait partie des “chouchous” des Français comme on dit dans les commentaires de sondage, et plastronne en tête du dernier baromètre politique de popularité Odoxa de janvier 2016, juste derrière Alain Juppé mais devant le Premier ministre et loin devant le président de la République.

Un parachutage agaçant à gauche

Au PS, où l’on considère la rumeur, comme à moitié fondée, à moitié infondée”, et son écho comme une “manière volontaire de déstabiliser  le processus de designation au sein du PS Val de

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Marne”, c’est plutôt l’aspect parachutage qui hérisse un peu. “Jean-Jacques Bridey est un très bon député et la place n’est pas libre. S’il ne se représente pas, il y a des procédures internes et elles seront respectées. Je fais confiance aux camarades de la fédération pour porter nos couleurs. Nous avons des gens de qualité partout. Emmanuel Macron est une personnalité intéressante et porteuse d’avenir mais le Val-de-Marne n’a pas vocation à accueillir toutes les personnalités qui cherchent un point d’ancrage. Nous avons déjà fait place à Julien Dray qui entend s’implanter durablement dans le département”, commente Jonathan Kienzlen, premier secrétaire du PS Val-de-Marne et conseiller régional. Julien Dray, ancien député de l’Essonne et ancienne tête de liste essonnienne aux régionales de 2010, a conduit la liste PS Val-de-Marne lors des régionales de décembre 2015. Dans les couloirs, son nom circule également depuis l’automne comme l’un des possibles successeurs de Laurent Cathala à la mairie de Créteil.

De son côté, Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville proche de Manuel Valls, a donné sa position sans ambages dans un tweet. “La fédération Socialiste94 est sociale démocrate et non sociale libérale. Je ne souhaite pas de candidats aux législatives libéraux”. Voilà qui a le mérite d’être clair. Mais nous ne sommes qu’en mars 2016.

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