Concernant l’école, l’un des premiers dossiers à traiter par la mairie sera celui de la carte scolaire. L’affectation des élèves dans les écoles de la ville en fonction de leur lieu de résidence a en effet été officiellement remis en question par le ministère de l’Education nationale. Il appartiendra donc au nouveau conseil municipal de définir sa stratégie et de la présenter en conseil d’école d’ici la fin de l’année. La position du maire sortant – et réélu, a été claire : 30 % de dérogations d’ici la rentrée 2008.
«Cet aménagement contribuera à renforcer la mixité sociale dans les écoles publiques car il permettra autant aux enfants issus des quartiers populaires que d’autres, d’aller dans les écoles réputées être fréquentées par des enfants de familles plus aisées», expliquait-il lors d’une interview dans le cadre de la campagne. Si les écoles de la ville partagent des problèmes similaires, chacune est perçue différemment, le plus souvent en fonction de son ancrage dans un quartier à forte proportion de HLM ou non. Ceci entraîne des demandes de dérogations (jusqu’à présent peu accordées) vers les écoles des quartiers plus aisés. Les prochains conseils d’école primaire qui se dérouleront tout début avril seront l’occasion de discuter de cette mesure avec les enseignants et associations de parents d’élèves.
Plusieurs questions se posent en effet comme la mise à jour de la carte actuelle -en tenant compte de l’école Léonard de Vinci, les critères de dérogation (et la précision des démarches à suivre pour les parents) et encore la préservation de la mixité sociale.
Les précisions autour de cette refonte de la sectorisation seront aussi l’occasion d’en dire plus concernant la proposition de pédibus, annoncée pendant la campagne, et consistant à organiser l’accompagnement collectif, à pied, des élèves à l’école. Car la localisation des 4 écoles primaires en centre-ville impose, quelque soit l’affectation à tel ou tel établissement, des distances assez longues aux élèves habitant les quartiers les plus éloignés du centre, qu’il s’agisse de l’extrémité du boulevard de Strasbourg, de l’avenue Joinville ou encore des bords de marne.
L’autre réflexion en cours à propos des écoles concerne l’instauration de pôles de référence par établissement : musique à Guy Môquet, arts à Val de Beauté, langues à Léonard de Vinci et sport à Paul Bert. L’objectif annoncé étant que ces écoles deviennent pilotes sur une compétence pour ensuite décliner leurs bonnes pratiques dans les autres établissements de la ville. Une thématisation qui influera peut-être à terme sur la préférence pour telle ou telle école.
Je vois mal ce qui peut résulter de positif des 30% de dérogations prévus : fuite massive vers Val-de-Beauté des élèves dont les parents redoutent pour leurs têtes blondes la proportion d’élèves basanés ou habitant – quelle horreur – un logement social ? (Montalembert et Albert de Mun sont là pour ça…) ?
Sur quels critères d’appréciation les parents vont-ils se prononcer ? Sur la rumeur, nourrie de ragots ? Sur les taux de réussite aux tests, qui ne sont pas faits pour ça et qu’un(e) directeur(trice) peut facilement manipuler pour faire remonter la cote de son établissement ?
Quelles mesures compensatoires la ville, à l’origine de cette relative désectorisation, pourra-t-elle prendre en faveur des écoles qui perdront des élèves ?
La nature ayant horreur du vide, les écoles délaissées devront accepter, par exemple, des élèves dont les parents, nouveaux nogentais, n’auront pas eu le “bon tuyau” à temps, et intègreront l’école à contre-coeur…
Quelqu’un peut-il m’expliquer le bénéfice qu’on peut attendre d’une telle mesure ?
Mr.Larcher,je partage entièrement votre avis,c’est la seule solution pour introduire cohésion et harmonie dans notre ville ,et 30000 habitants est un nombre juste pour appliquer cette politique marquée du bon sens.Il ne manque plus que la volonté d’agir
A Nogent, il s’agit en effet d’une rustine et il suffit d’avoir des enfants pour s’apercevoir que les collèges publics de la ville, qui n’ont pas les mêmes réputations, s’avèrent selon l’expérience des parents comme corrects.
Carte scolaire ou pas, on ne m’ôtera pas de l’idée que la meilleure école pour un enfant est probablement celle qui est la plus proche de son domicile .. Pourquoi imposer des déplacements aux gosses alors que la majorité des actifs de Nogent subissent au quotidien l’obligation de devoir se déplacer pour se rendre à leur travail.
En outre, comment fait-on si une école est pleine : on renvoie les autres vers la vide ?
Philippe Larcher dit : Votre commentaire est en attente de modération.
20 Mars 2008 à 19:47h
La question de la carte scolaire a été et sera toujours une fausse solution ou un faux problème. Car en amont la vraie question est , et a toujours été, le problème de la diversité sociale au sein des communes ( population aisée mélangée à une population moins aisée comme on dit … ) et plus largement au sein d’une région. Il n’existera en effet de réelle mixité sociale dans les écoles que dès lors que l’habitat d’une commune favorisera une réelle coexistence de différents types de patrimoine. Faire coexister des parcs sociaux ou des parcs très sociaux avec des parcs privés, locatifs ou en accession, des grands logements familiaux avec des studios pour personnes seules, mais aussi des commerces avec des activités et des services publics, voilà où se trouve la solution au problème de la mixité scolaire. Tout le reste, carte scolaire ou autre, ne seront toujours que des rustines. Des rustines fort pratiques pour tenter de cacher cette espèce de misère du système scolaire français.
Bien sûr pour réintroduire de la diversité sociale dans les quartiers , cela a un coût politique et financier, il implique une politique d’offre abordable dans les quartiers bien situés, voire dans les villes les plus attractives.
Renoncer à la mixité sociale de l’habitat a évidemment un retentissement sur le système scolaire. Rééquilibrer la population d’une commune, la diversifier, c’est assurer de fait la mixité sociale scolaire. Conserver des territoires riches, c’est s’y assurer la présence d’écoles à destination d’une population favorisée. Et préserver des zones d’habitat moins favorisés, c’est par définition y faire prospérer des écoles en adéquation.
Plutôt que s’acharner sur la carte scolaire, travaillons donc plutôt à l’élaboration d’un habitat réellement diversifié où les classes dites aisées côtoieraient les classes dites plus laborieuses.
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