Politique locale | | 09/01/2008
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Finances, urbanisme, gouvernance, les propositions d’Estelle Debaecker

Finances, urbanisme, gouvernance, les propositions d’Estelle Debaecker

Estelle Debaecker photo © Estelle DebaeckerDe droite modérée, défendant les vertus de la famille comme l’engagement dans la chose publique, Estelle Debaecker est aussi féministe à sa manière, décidée à ne pas se laisser reléguer sur un strapontin lorsqu’elle estime que ses convictions valent la peine d’être défendues à plus haut niveau.Tolérée en fin de liste et élue dans le conseil municipal de Roland Nungesser (maire de 1959 à 1995) en 1983, elle n’a pas renouvelé sa participation en 1989 faute de reconnaissance et de possibilité d’évolution dans l’équipe. Mais…

…c’est elle qui détrônera le député-maire depuis plus de trente ans aux élections suivantes, en 1995.  A la hussarde, avec des arguments et une équipe de motivés, mais sans le soutien d’un parti politique. Dans l’opposition depuis 2001, cette biologiste de formation a suivi et disséqué les dossiers municipaux dans les détails et s’est engouffrée dans toutes les failles, nourrissant la polémique de manière aiguë mais contribuant aussi à la transparence et au débat. Trop entière sans doute pour s’intégrer sur le long terme dans un parti politique, même si un temps recrutée par l’Udf  après son élection, elle n’a rejoint ni le Modem, ni le nouveau centre.Dans la course aux municipales, elle a pour elle l’expérience d’un premier mandat dont elle revendique le bilan, et sa notoriété auprès des nogentais. Son programme ? En voici quelques éléments dans l’interview ci-dessous :

Sur l’urbanisme

Quels objectifs en termes de densification et quel projet urbanistique ?

Estelle Debaecker : Je souhaite une densification inférieure à celle préconisée par le Sdrif (Schéma directeur de la région Ile de France). Je suis pour une croissance maîtrisée, préservant des espaces verts (via notamment des Evip (espaces verts intérieurs protégés), des marges de recul, une hauteur limitée et le patrimoine architectural de la ville. Ce qui n’empêche pas de densifier certains axes, comme le boulevard de Strasbourg. Le POS que j’avais fait adopter en 2001 répondait à ces critères et je m’engage à revenir à ces principes si je suis élue. Difficile en revanche de se donner des critères en nombre d’habitants car celui-ci n’est pas directement corrélé avec celui des logements. La société évolue. D’un côté, des couples se séparent et ont besoin de deux habitations. De l’autre, des jeunes font de la colocation ou restent plus longtemps chez leurs parents. La difficulté est d’ajuster l’équipement à la nature des habitants (personnes âgées, parents de jeunes enfants…).

Quelles propositions pour améliorer l’offre de logement social et répondre aux critères de la loi SRU ?

Estelle Debaecker : Je m’engage à imposer un quota de logements sociaux aux promoteurs à l’occasion de chaque nouvelle construction. Il est également indispensable de réhabiliter le parc Hlm existant – il est du reste regrettable que ce type d’investissement ne soit pas pris en compte par la loi SRU. Je suis également favorable au développement de l’accession à la propriété car il est rassurant d’avoir un toit à soi et le logement social à vie n’est pas forcément une solution. Il faut être créatif sur ces questions et travailler sur des systèmes juridiques nouveaux. Enfin, s’il est nécessaire d’améliorer l’offre de logement social, la loi SRU n’est pas un couperet car l’amende payée par la ville est reversée à l’intercommunalité Nogent-Le Perreux et n’est donc pas perdue, à condition bien sûr de réinvestir la somme dans le logement social.
Par rapport à loi sur le logement opposable, j’ai commencé dès ma mandature à répondre à cette question en créant dix logements d’urgence.

Gestion du site Marie Curie, que fait-on ?


Estelle Debaecker : Il faut bien sûr dépolluer avant d’envisager tout projet immobilier car il est actuellement impossible de savoir s’il pourra être un jour considéré comme dépollué. Nous devons toutefois réfléchir aux éventuels risques sanitaires de cette opération de dépollution, notamment sur le voisinage direct. Concernant le financement de cette opération, je regrette vivement que le recours contre l’Etat que j’avais lancé en 2001 (Ndlr : c’est l’Etat qui a imposé à la ville d’installer l’école ailleurs) ait été arrêté par la mandature actuelle car il constituait un moyen de pression pour obtenir des financements. Je rappelle que c’est grâce à cette démarche que l’école provisoire, installée au stade, a été intégralement payée par l’Etat.

Sur les finances municipales

Comment dégager de la marge de manœuvre pour mener à bien les projets sans faire exploser les impôts locaux ?


Estelle Debaecker : Nous pouvons faire des économies sur plusieurs postes. Au niveau du personnel, la ville emploie beaucoup de contractuels et leur diminution – étudiée et mesurée- permettrait de réduire les charges salariales. Nous pouvons également baisser les dépenses en matière de prestations de services et missions diverses grâce à un contrôle scrupuleux. Une rigueur qui doit également s’appliquer à la gestion des activités annexes comme le pavillon Baltard ou la Scène Watteau. Il faut aussi savoir résister aux tentations des prestataires. Durant ma mandature, je n’ai jamais accepté d’invitation quelconque, ce qui m’a permis de négocier ou renégocier les contrats en toute liberté, comme je l’ai fait avec les panneaux Decaux par exemple. Je ne suis pas hostile non plus aux partenariats public-privé et aux délégations de service à condition de définir un cahier des charges très clair.
Pour attirer les entreprises et la taxe professionnelle, je crois qu’il faut s’appuyer sur les projets de rénovation au niveau du Rer A car les sociétés s’installent en fonction de la proximité des transports.
Le développement des projets ne passe pas seulement par l’argent mais aussi par la motivation. Concernant l’administration du personnel, je souhaite favoriser les initiatives, la formation et développer une vraie gestion de carrière pour fédérer l’équipe autour d’un projet. Il faut savoir déléguer, même si in fine, le maire est responsable de tout ce qui est engagé par son administration et doit donc s’assurer de garder le contrôle. D’où l’importance d’être maire à plein temps. D’autant qu’il est possible d’ouvrir les portes même sans mandat national. L’important est d’argumenter sa proposition et de s’adresser aux bonnes personnes. 

Quel objectif en matière d’imposition ?

Estelle Debaecker : Baisser les impôts en maintenant le même niveau de services. Il n’est pas possible de donner un chiffre aujourd’hui mais j’ai prouvé durant ma mandature que la maîtrise des taxes locales était possible.

Sur la participation des citoyens

Quelles propositions pour développer la participation des citoyens ?

Estelle Debaecker : Je m’appuierai à nouveaux sur les comités de quartier que j’ai mis en place lors de ma mandature. Concrètement, c’est dans le cadre de ces réunions avec les citoyens que nous avions alors défini le nouveau POS et développé le tri sélectif des déchets. Ces comités sur des thèmes bien définis, avec des comptes-rendus de réunion permettaient de répondre de manière concertée à des problématiques précises de la ville. Nous avions également lancé des initiatives comme le prix du public, qui consistait en un concours d’œuvres d’art dont l’une était achetée par la ville suite à un vote des citoyens, à l’occasion du forum des associations. Nous avons procédé de la même manière pour le choix de la fresque, qui figure sur un mur, à côté de la sous-préfecture. 

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