Sur l’urbanisme, deux engagements font l’unanimité parmi les candidats : celui de mettre en œuvre un PLU (Plan local d’urbanisme) en concertation avec les habitants et de préserver le patrimoine remarquable de la cité. Beaucoup de réserve dans l’ensemble sur la densification, préconisée par la région dans le cadre du SDRIF. On note toutefois des nuances sur cette question entre ceux qui souhaitent donner un sérieux coup de frein aux constructions et ceux pour qui il est plus réaliste d’accompagner le mouvement en l’encadrant simplement davantage. La répartition de cette densification fait aussi l’objet de positions distinctes même si plusieurs listes indiquent vouloir la concentrer sur quelques grands axes comme le boulevard de Strasbourg pour préserver les quartiers résidentiels.
Les candidats ont aussi proposé leur vision concernant le devenir des différents quartiers de la ville. Rer A, place du Marché, bords de Marne, quartier des Maréchaux et encore ancienne école Marie Curie ont notamment été évoqués. La valorisation des bords de Marne comme facteur d’identité et de différenciation de la ville met tout le monde à l’unisson. Au programme : découverte de la nature, passerelle vers l’autre rive, nouveaux restaurants et encore restauration de la fête du P’tit vin blanc. Plusieurs listes sont favorables au développement d’un pôle de bureaux au niveau du RER A, l’une s’y oppose. La décontamination du site de l’ancienne école Marie Curie figure bien sûr parmi les préoccupations de chacun. Quelques listes proposent sur ce sujet de consulter des associations type Criirad pour garantir la crédibilité de l’opération, toutes réfléchissent à la question de son financement, actuellement évalué à 7 millions €.
Le logement social pose plusieurs questions : quel type de logement social ? (il y a en effet plusieurs sortes, en fonction du revenu des locataires) où le placer dans la ville ? comment s’y prendre ? Autant de points qui ont différencié les listes même si tout le monde plaide pour une mixité sociale harmonieuse. Des propositions différentes ont été avancées par chacun quant à la réalisation de ces logements, de l’obligation de réserver un quota de logements sociaux dans les nouvelles constructions à la réhabilitation de logements anciens en partenariat avec des associations en passant par le choix de résidences spécialisées (personnes âgées, handicapés, étudiants…) permettant de bénéficier de subventions intéressantes.
Voici les réponses des 7 candidats à ces 4 questions :
Quels objectifs en terme de densification ?
Gestion du site Marie Curie, que fait-on ?
Quels objectifs en terme de densification ?
Marc Arazi : Je suis fondamentalement opposé aux méthodes du SDRIF (schéma directeur régional d’Ile de France) qui consistent à imposer une direction de manière unilatérale. Il n’est pas question de se laisser dicter notre urbanisation par qui que ce soit, ni la région, ni les promoteurs. Nogent a une identité remarquable qu’il faut protéger définitivement. Ce qui n’empêche pas de densifier certains axes comme le boulevard de Strasbourg.
Estelle Debaecker : Je souhaite une densification inférieure à celle préconisée par le Sdrif (Schéma directeur de la région Ile de France). Je suis pour une croissance maîtrisée, préservant des espaces verts, via notamment des Evip (espaces verts intérieurs protégés), des marges de recul, une hauteur limitée et le patrimoine architectural de la ville. Ce qui n’empêche pas de densifier certains axes, comme le boulevard de Strasbourg.
Laurent Dupuis : Nous ne partageons pas la vision proposée par le SDRIF (Schéma directeur régional d’Ile de France) qui ne place pas l’humain au cœur du dispositif urbain mais se veut d’abord utilitariste. Concentrer les habitants à côté des transports n’est pas une fin en soi, et il serait regrettable de recommencer les erreurs des années 60, qui ont vu la construction de tours et d’ensemble aujourd’hui remis en question. Nous serons donc pro-actifs pour faire évoluer le SDRIF. Pour autant, la densification est inéluctable. Nous serions démagogiques de prétendre pouvoir la stopper. Nous nous engageons en revanche à l’encadrer et l’accompagner plutôt que de la subir, à veiller notamment à ce que les équipements (crèches, écoles, commerces) suivent, ainsi qu’à préserver l’aspect paysager (en imposant par exemple un retrait minimal vis à vis de la rue.)
William Geib : Je pense que la densification doit restée maîtrisée. Je préconise un développement du logement en cohérence avec le celui des emplois, car la densification prend son sens là où les personnes ont du travail.
Jacques J-P Martin : La ville de Nogent a déjà été l’objet de vagues successives de densification, surtout à partir des années 70 (place Leclerc, Nogentel…), et est aujourd’hui entièrement construite. Elle a désormais d’abord besoin d’opérations de requalification urbaines. Certes, la densification peut s’effectuer sur quelques axes comme le boulevard de Strasbourg, l’avenue Jacques Kablé ou la Grande rue, dans le respect du POS (Plan d’occupation des sols), mais il n’est pas question d’atteindre les objectifs fixés par le schéma directeur régional d’Ile de France (SDRIF), qui ne distingue pas, dans ses préconisations, les villes déjà entièrement construites des autres.
Marie-Anne Montchamp : Je plaide pour la stabilisation ! Commençons par loger dignement tous nos habitants. Nogent sur Marne a atteint ses limites en terme de population par rapport au foncier disponible.
Amina Yelles : Se positionner pour ou contre la densification n’a pas de sens, c’est comme dire si l’on est pour ou contre la pluie. Il s’agit d’une tendance inéluctable depuis déjà des années. Mieux vaut donc l’anticiper plutôt que de faire la politique de l’autruche et laisser les promoteurs la conduire un peu partout, de manière anarchique. Le développement d’immeubles de hauteur raisonnable, entourés de verdure, n’est pas forcément une catastrophe tant au niveau paysager que de la qualité de vie. En témoigne le quartier du bois de Vincennes.
Quel projet urbanistique ?
Marc Arazi : Je m’engage à lancer un PLU dès ma première année de mandature, en concertation avec les habitants. Concrètement, je veux faire du boulevard de Strasbourg un axe majeur du développement économique, en y installant des entreprises et des commerces. Je souhaite également désenclaver le quartier des Maréchaux grâce à l’implantation de services, commerces de proximité et banques.
Je souhaite faire du quartier de la Marne une destination de loisirs en y développant l’offre de restauration et en prolongeant la promenade jusqu’aux guinguettes de Joinville d’un côté, Champigny de l’autre, grâce à deux passerelles. J’irai également voir les propriétaires du parc des Artistes afin d’envisager son ouverture au public pour qu’il profite à tous. Concernant le pôle du RER A, je ne me sens pas du tout engagé dans le projet actuel. Je ne vois pas le développement économique de la ville à cet endroit là.
Estelle Debaecker : Le POS que j’avais fait adopter en 2001 permettait de concilier croissance, respect du patrimoine remarquable et espaces verts et je m’engage à revenir à ces principes si je suis élue. Difficile en revanche de se donner des critères en nombre d’habitants car celui-ci n’est pas directement corrélé avec celui des logements. La société évolue. D’un côté, des couples se séparent et ont besoin de deux habitations. De l’autre, des jeunes font de la colocation ou restent plus longtemps chez leurs parents. La difficulté est d’ajuster l’équipement à la nature des habitants (personnes âgées, parents de jeunes enfants…).
Laurent Dupuis : Globalement, nous voyons plutôt la densification limitée aux grands axes comme le Boulevard de Strasbourg mais nous souhaitons avant tout élaborer un projet partagé. C’est pourquoi nous nous engageons à mettre en place un PLU en concertation avec les citoyens. Les problématiques d’urbanisme comme celles du lien social ou des services aux citoyens sont liées comme dans un Rubick’s Cube et nous travaillerons à les articuler ensemble.
Concernant le secteur de la Marne, nous sommes favorables au développement de sa dimension touristique, tournée vers les loisirs et le sport. Nous proposons du reste d’installer deux passerelles, l’une qui relierait le stade Sous la Lune au parc du Tremblay, l’autre qui se situerait en aval du pavillon Baltard et permettrait aux Joinvillais de l’autre côté de la Marne de rejoindre facilement le RER A – créant ainsi du trafic pour les commerces situés à proximité. Nous nous engageons également à reconfigurer le pôle hôtel – piscine –bowling. Concernant la régénération urbaine autour du RER A, nous ne sommes pas hostiles à l’implantation de bureaux et nous efforcerons d’y encourager l’emploi, aussi pour les Nogentais.
William Geib : Je suis pour une vision d’ensemble qui préserve des quartiers pavillonnaires dans lesquels il n’est pas nécessaire de construire un immeuble à chaque opportunité foncière, sans toutefois concentrer la densification sur les mêmes zones comme par exemple le boulevard de Strasbourg. Sur la méthode, je m’engage à définir le PLU et le PLADD en concertation avec les citoyens, en m’appuyant notamment sur les comités de quartier. Je souhaite également travailler sur les déplacements. Nogent est une ville de transit matin et soir et beaucoup de personnes prennent leur voiture pour traverser la ville jusqu’au RER A ou au métro de Vincennes. Un couloir de bus, par exemple boulevard de Strasbourg, pourrait inciter ces personnes à descendre par les transports en commun si elles vont plus vite qu’avec leur voiture. Je souhaite également instaurer un chemin piétonnier- piste cyclable qui sillonne la ville, pas forcément en ligne droite, mais permette de relier les deux bouts de la cité en vélo en toute sécurité.
Jacques J-P Martin : Pour que Nogent reste Nogent, nous devons défendre son patrimoine en préservant les habitations remarquables, tout en la modernisant. Durant cette mandature, nous avons complété le POS existant, voté en 2001, d’outils comme les ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) et les EVIP (Espace vert intérieur protégé) permettant de maîtriser l’urbanisation non seulement au niveau quantitatif mais aussi qualitatif. Ceci nous a permis de préserver certains édifices et zones de la ville. Mon projet pour 2008-2014 est l’instauration d’un véritable PLU (Plan local d’urbanisme). Je n’ai pas mis en place ce PLU durant cette mandature pour deux raisons d’efficacité. La première est que les ZPPAUP sont prioritaires au PLU si elles sont mises en place avant et il était donc préférable d’avancer de cette manière pour protéger au plus vite un certain nombre de parcelles. La seconde est que le SDRIF, actuellement en cours d’enquête publique et donc pas encore acté, est lui, prioritaire au PLU concernant l’urbanisme. Il est donc judicieux, en terme de calendrier, d’élaborer le PLU en tenant compte des impératifs du SDRIF plutôt que de prévoir un projet qui risque d’être remis en question.
Marie-Anne Montchamp : Il s’agit, via un Plu élaboré en concertation avec les citoyens, de repenser l’espace urbain en respectant trois logiques : sociale, commerciale-économique et culturelle. Concrètement, ceci peut passer par exemple par le développement d’un nouvel axe nord-sud permettant de relier les Maréchaux au centre-ville. Mais il n’est pas question d’imposer un schéma déjà dessiné à l’avance. Je créerai si je suis élue une structure de concertation dédiée à l’urbanisme afin de faire émerger des scénarii.
Amina Yelles : Notre réponse passe par un PLU, élaboré en concertation avec les citoyens et en cohérence avec le SDRIF (schéma directeur régional Ile de France). Il constituera une clef de voûte pour édifier la politique de la ville au niveau des logements, des déplacements, des équipements à prévoir (écoles, crèches…), de la mixité sociale et encore de la préservation de l’environnement. Ce PLU doit se définir dans la durée, car il est par exemple impossible de faire 30 % de logements sociaux (préconisations SDRIF) sur une seule mandature. Parmi nos priorités, nous souhaitons redynamiser le boulevard de Strasbourg en y développant le commerce et rendant cet axe plus agréable pour les piétons grâce à une circulation ralentie (limitée à 30 km heure). Nous envisageons aussi d’y installer un couloir de bus.
Autre priorité : le quartier des Maréchaux que nous souhaitons désenclaver. Nous imaginons notamment de rendre piétonne la rue Raymond Josserand le week-end afin que les enfants puissent jouer au ballon, faire du skate ou du vélo à leur aise.
Quelles propositions pour améliorer le l’offre de logement social et répondre aux critères de la loi SRU ?
Marc Arazi : Je m’engage à poursuivre et amplifier la rénovation du parc social actuel. Ce qui importe ensuite est que les logements sociaux soient mieux répartis dans la ville mais nous ne pourrons pas passer de 12 % à 20 % de logements sociaux en 6 ans. Nous nous fixerons un objectif réaliste et nous y tiendrons. Je n’ai pas non plus de position dogmatique concernant les 20 % de logement social à chaque construction.
Estelle Debaecker : Je m’engage à imposer un quota de logements sociaux aux promoteurs à l’occasion de chaque nouvelle construction. Il est également indispensable de réhabiliter le parc Hlm existant – il est du reste regrettable que ce type d’investissement ne soit pas pris en compte par la loi SRU. Je suis également favorable au développement de l’accession à la propriété car il est rassurant d’avoir un toit à soi et le logement social à vie n’est pas forcément une solution. Il faut être créatif sur ces questions et travailler sur des systèmes juridiques nouveaux. Enfin, s’il est nécessaire d’améliorer l’offre de logement social, la loi SRU n’est pas un couperet car l’amende payée par la ville est reversée à l’intercommunalité Nogent-Le Perreux et n’est donc pas perdue, à condition bien sûr de réinvestir la somme dans le logement social.
Par rapport à loi sur le logement opposable, j’ai commencé dès ma mandature à répondre à cette question en créant dix logements d’urgence.
Laurent Dupuis : Passer de 12 % à 20 % de logements sociaux au terme d’une mandature n’est pas réaliste mais nous nous engageons à réhabiliter les logements actuels qui ne l’ont pas encore été et mettrons en œuvre deux mesure pour en développer de nouveaux. La première consiste à racheter les habitats vétustes afin de les transformer en logement social. Nous souhaitons pour cela travailler avec l’association Solidarité Nouvelle pour le Logement qui a déjà un projet en cours à Nogent. Cette association ne se contente pas de réhabiliter les logements mais accompagne aussi les nouveaux occupants et les aide à se réinsérer. Nous nous engageons également à imposer aux promoteurs un quota de logements aidés dans le cadre des nouvelles constructions et veillerons à ce qu’il ne s’agisse pas de constructions au rabais.
William Geib : Mon objectif est d’atteindre les 20 % sur l’ensemble des logements et je m’engage à atteindre au minimum 15 % au terme des 6 ans, tous types de logements sociaux confondus. Je m’engage également à imposer un quota de 20 % de logements sociaux sur chaque nouvelle construction. Au-delà des constructions neuves, je propose pour parvenir à cet objectif de rénover des logements anciens pour en faire des logements sociaux, en travaillant notamment avec l’association Solidarités nouvelles pour le logement qui rachète, avec d’aide de subventions, des habitations vétustes pour les réhabiliter et accompagne en parallèle des personnes en grande précarité.
Jacques J-P Martin : La proportion de logement social sur Nogent se situe aujourd’hui aux alentours de 11%. Le Perreux tourne autour de 6 %. Nous versons donc une amende dans le cadre de la loi SRU, qui pour Nogent, est de l’ordre de 180 000 € à 200 000 €. Cette amende est toutefois restituée à la communauté d’agglomération pour construire des logement sociaux et l’argent reste dans nos communes. Concrètement, je souhaite respecter le principe des 20 % de logements sociaux en flux (nouvelles constructions) et non en stock. C’est ce qui s’est passé durant ma mandature.
Concernant le type de logements sociaux, je suis favorable à la construction de logements type PLS (ndlr : logement social intermédiaire) plutôt que PLAI (ndlr : à destination des plus bas revenus) car ceci répond à la demande des Nogentais en attente de logement social. Je souhaite également développer des programmes d’accession à la propriété (il y en a un en cours dans le quartier des Maréchaux), permettant de libérer des appartements HLM existants.
Marie-Anne Montchamp : Premièrement, nous devons agrandir notre communauté d’agglomération pour apporter une offre variée à plus grande échelle. Surtout, analyser de quoi nous avons besoin. Il nous faut par exemple des logements pour les personnes âgées et seules dont les revenus ne permettent plus de faire face, pour les jeunes qui quittent tout juste le domicile familial, pour les personnes fragiles. Il est aussi légitime de loger les agents municipaux. En outre, nous devrons répondre au droit sur le logement opposable par des logements d’urgence. Sans oublier l’indispensable réhabilitation du parc de HLM existants, qu’il nous faut repenser autrement. Autant de besoins qui nécessitent que l’on instaure des priorités. En l’occurrence, se concentrer sur les habitants de Nogent. Il ne s’agit pas de construire des nouveaux HLM pour accueillir les résidents d’autres banlieues, nous devons d’abord loger correctement les Nogentais. En terme d’offre de logement social, cela passera aussi par de l’accession à la propriété.
Amina Yelles : Notre objectif est de tendre vers les 20 % en construction HQE. Nous nous engageons à imposer 25 % de logement social dans les nouvelles constructions de plus de 700 m2. Nous n’envisageons en revanche pas la construction de nouvelles barres ou tours, qui défigureraient la ville. Nous proposons l’édification de plusieurs résidences sociales spécialisées : une en logements étudiants près du RER, une pour les personnes âgées (dont certaines ont de graves difficultés financières), une accueillant des logements thérapeutiques pour handicapés et enfin des logements passerelle gérés par Emmaüs avec une vocation de réinsertion. Ce type de logements sociaux spécialisés, nécessaire, présente en outre l’avantage de bénéficier de subventions importantes et sera moins coûteux pour la ville. Notre objectif, grâce au logempent social, sera aussi de permettre aux jeunes quittant le domicile familial de rester sur Nogent s’ils le souhaitent.
Gestion du site Marie Curie, que fait-on ?
Marc Arazi : La priorité est de dépolluer, en effectuant si nécessaire des diagnostics supplémentaire afin de confirmer le périmètre de décontamination. J’envisage en outre un partenariat avec une association indépendant type CRIIRAD afin de rassurer les riverains sur les procédures de décontamination. Concernant le devenir de cet emplacement, je souhaite conserver l’aspect pavillonnaire de ce quartier. L’installation d’un équipement public n’y est pas exclue.
Estelle Debaecker : Il faut bien sûr dépolluer avant d’envisager tout projet immobilier car il est actuellement impossible de savoir s’il pourra être un jour considéré comme dépollué. Nous devons toutefois réfléchir aux éventuels risques sanitaires de cette opération de dépollution, notamment sur le voisinage direct. Concernant le financement de cette opération, je regrette vivement que le recours contre l’Etat que j’avais lancé en 2001 (Ndlr : c’est l’Etat qui a imposé à la ville d’installer l’école ailleurs) ait été arrêté par la mandature actuelle car il constituait un moyen de pression pour obtenir des financements. Je rappelle que c’est grâce à cette démarche que l’école provisoire, installée au stade, a été intégralement payée par l’Etat.
Laurent Dupuis : Notre priorité sera de décontaminer le site en travaillant en partenariat avec des associations indépendantes type CRIIRAD.
William Geib : D’abord, nous devons décontaminer, en demandant l’aide de l’Etat. Si l’on applique le principe pollueur payeur, c’était bien une usine d’Etat qui se trouvait là auparavant. Nous pourrons alors décider de la destination de ce lieu, en fonction de son degré de décontamination. Je ne pense pas qu’il soit souhaitable d’y construire un immeuble afin de préserver des hauteurs conformes à celles du quartier. Cela peut aussi devenir un parc public et dans ce cas ne pas impliquer le même budget travaux, au niveau des fondations notamment, tout en maintenant le même niveau de sécurité et de décontamination.
Jacques J-P Martin : Durant cette mandature, nous avons réalisé des diagnostics et cartographies afin d’évaluer précisément la contamination. Ces études nous permettent aujourd’hui d’affirmer qu’il est possible de décontaminer complètement ce site, à condition d’aller jusqu’à 2 mètres de profondeur. L’estimation de cette décontamination est aujourd’hui évaluée à 5 millions € HT, soit 7 millions € TTC. Dans ces 5 millions € HT, le poste le plus onéreux est celui du stockage : 3 millions € HT. C’est l’agence de sûreté nucléaire qui validera bien sûr ce programme et nous accompagnera si nécessaire dans le choix des entreprises. Pour financer ces 7 millions TTC, nous disposons premièrement d’une indemnité de 2,2 millions €, obtenue par la mandature précédente, et qui –si elle a été utilisée pour construire Léonard de Vinci en raison d’une date limite de dépense à respecter, a été réintégrée à la décontamination Marie Curie dans le budget 2008, et sera donc bien affectée à ce projet. Nous pouvons également espérer 800 000 € de subvention de la part de l’agence, ainsi qu’une aide pour monter le dossier. Afin de compléter le financement, nous avons proposé un premier projet immobilier qui permettait de valoriser le foncier. Celui-ci a été refusé par les riverains. Je n’ai donc pas donné suite car je ne ferai rien sans l’accord des habitants du quartier. Nous avons actuellement deux projets en cours de réflexion. Le premier consiste à construire quelques pavillons et immeubles de deux ou trois étages maximum avec des commerces dont une supérette et le bureau de poste(actuellement en face). Une crèche serait alors installée à la place du bureau de poste actuel. L’autre solution serait d’installer un équipement sportif (pour accueillir par exemple la gymnastique ou le handball) car nous manquons actuellement encore d’installations de ce type.
Marie-Anne Montchamp : Sur ce point, ma réponse est claire. D’abord on dépollue, en essayant de limiter les dépenses par des subventions ou partenariats public-privé inventifs. Ensuite seulement, on décide de sa destination. Pas question de faire une opération globale avec un promoteur car on ne peut savoir quelle sera la sécurité du site tant qu’il n’est pas dépollué.
Amina Yelles : Nous souhaitons bien sûr décontaminer avant de décider de son devenir, en sollicitant l’aide de l’Etat.
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