Politique locale | | 29/05/2008
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Soupçons de dérapage politique sur la Côte Baltard

Soupçons de dérapage politique sur la Côte Baltard

Côte BaltardOrganisée depuis une dizaine d’années, la Côte Baltard  n’aura pas lieu en 2008. Initialement programmée ce dimanche 1er juin, cette course qui rassemblait entre 800 et 900 coureurs sur une douzaine de kilomètres dans les rues de Nogent Sur Marne avant de se conclure par l’ascension des rues Victor Basch et Victor Hugo le long du Pavillon Baltard, a été annulée.

Le contexte a pris des allures politiques alors que l’organisateur de la course, Michel Devynck, ancienne tête de liste de l’union de la gauche en 1995, était colistier de Marie-Anne Montchamp (div. drte) sur la liste Nogent avec vous, contre la liste du maire sortant Jacques JP Martin (UMP), lors des élections municipales de mars dernier. Joints par téléphone, le maire-adjoint aux sports, Jean-Jacques Pasternak, et l’organisateur de la course, Michel Devynck, ont des versions irréconciliables.

Pour Jean-Jacques Pasternak, maire adjoint, il n’a été aucunement question d’interdire la course : «Cet automne, Michel Devynck qui jusqu’à présent organisait la course via son association Par les temps qui courent, avec notre soutien et appui logistique, a souhaité passer le témoin à la ville en termes d’organisation, car cette charge lui était devenue trop lourde. Nous avons accepté le principe et commencé à discuter. En janvier, nous avons évalué à une fourchette de 50 000 – 70 000 € le budget de cette manifestation si elle était municipalisée. Cette somme importante n’était pas inscrite au budget primitif. En outre, nous avons attendu des éléments financiers et les indications d’organisation de la part de Michel Devynck, qui ont tardé à arriver. Nous n’avons reçu les documents nécessaires à la poursuite de l’organisation de la course que mi-avril. Cela était trop tard pour nous organiser. Début mai, nous avons donc pris la décision d’annuler la course pour adultes, qui nécessite le plus d’infrastructure logistique, et de conserver la course pour les enfants (dont 95 % des participants sont des nogentais contrairement à ceux de la Côte Baltard). Cette course que nous avons appelée ‘La petite foulée’ se tiendra dimanche 1er juin. Preuve que nous ne souhaitions pas annuler cette course pour des raisons politiques, nous avons attribué à l’association Par les temps qui courent la subvention de 9300 € qui était prévue.»

Michel Devynck reprend l’histoire de manière bien différente : «En novembre dernier, j’ai effectivement adressé un courrier à la mairie, expliquant que je ne souhaitais plus porter seul le poids de l’organisation cette manifestation. Je proposais de municipaliser la course ou demandais davantage d’implication du personnel de la ville. Entre les prestations de sécurisation du parcours, d’animation, de chronométrage (pendules embarquées dans les voitures, puces sur les chaussures des coureurs…), l’édition et distribution de la plaquette à 35 000 exemplaires, la fabrication des tee-shirts de la course, les volontaires rétribués environ 60 € la matinée pour gérer l’organisation le jour même, le kiné, le médecin, la Croix rouge, la convention avec la police nationale pour bloquer l’avenue de Joinville, les médailles, coupes par catégorie (200 au total)… le budget d’organisation est important et je n’arrivais même pas à me rembourser mes frais d’essence et de téléphone, sans compter bien sûr toutes les heures passées. En novembre, un mois avant le budget primitif, la mairie est revenue vers moi en m’expliquant que la municipalisation de cette manifestation reviendrait trop cher, et me proposait donc de procéder à l’identique et de réfléchir à un autre mode d’organisation l’année suivante. J’ai accepté et mon association s’est vue accorder une subvention de 9300 € dédiée à ce projet spécifique. La course était donc lancée et j’ai fait mon travail d’organisation comme je le fais depuis 10 ans (lancé l’impression des plaquettes, appelé les intervenants, contacté DDE, préfecture, RATP…), j’ai également participé à plusieurs réunions de cadrage technique à la mairie, avec différents services. Le 19 mars, une dernière réunion a du reste eu lieu en présence de toutes les parties prenantes, avec des représentants de la DDE, la préfecture, la RATP, la police nationale, police municipale… afin de tout valider. Il ne manquait plus que l’arrêté municipal. Or, le 30 mars, les personnes qui distribuaient des brochures pour la course à l’occasion du semi-marathon du Val de Marne (dont le départ et l’arrivée ont lieu à Nogent), se sont faites sortir du stade par des personnes de l’équipe municipale au motif que la course serait annulée. J’ai immédiatement appelé la mairie mais n’ai pu joindre personne, j’ai reçu quelques semaines plus tard un courrier m’indiquant que la course était annulée car la municipalité n’était pas sûre que je l’organisais, et que je n’avais pas remis les comptes de la course depuis 5-6 ans (je les envoie pourtant chaque année). J’ai exigé une réunion et ai insisté pour que la personne en charge de la comptabilité des associations descende avec les comptes. Ces derniers étaient bien en ordre, comme chaque année. Le maire adjoint aux sports s’est alors étonné, et a dit qu’il n’était pas au courant. Je leur ai alors demandé, entre nous, de m’avouer que cette annulation était motivée par des raisons politiques. Et me suis fait confirmer cette impression. Il m’a notamment été reproché de m’être prévalu de l’organisation de cette course en tant que militant pour le camp opposé. Ce que j’ai dénié, cette activité étant simplement mentionnée sur la présentation qui était faite de moi sur le site Nogent avec vous.»

Une évaluation très élastique
Le budget global de la manifestation tel qu’actuellement organisée par l’association Les Temps qui courent, avec la participation bénévole de son organisateur, tourne autour de 17 000 à 18 000 € financé par une subvention de 9300 € de la ville, de subventions de McDonalds et CIC de 1000 € chacun et d’environ 7000 € d’inscriptions (environ 800 à 900 personnes dont 200 enfants. Les adultes payent entre 10 et 12 € selon qu’ils courent 6 ou 12 km, les enfants 3 €). Il y a généralement entre un quart et un tiers de préinscrits, avant la course. La majorité des participants s’inscrivent le jour même.
Dans un article du parisien paru ce lundi, l’évaluation de la course par la mairie a été estimée à 40 000 € par Jacques J-P Martin tandis que Jean-Jacques Pasternak, le maire adjoint aux sports a plutôt parlé de 50 000 à 70 000 €.

En attendant de connaître le fin mot de l’histoire, les petits pourront courir dimanche puisque la mairie a maintenu la course pour enfants, rebaptisée P’tite foulée. Entre 1km et 3 km selon l’âge.

De son côté, l’association Par les temps qui courent a mis en ligne une pétition contre cette annulation sur le site de Michel Gilles.

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