100 000 personnes sans domicile fixe (SDF) en France, et près de 500 000 sans domicile personnel (habitant à l’hôtel, dans des cabanes, chez des tiers ou dans des structures d’hébergement), tel est le dernier bilan de la fondation Abbé Pierre, publié le 3 février dernier*. C’est ce type de population qu’accueille la Halte Fontenaysienne,
installée provisoirement à Nogent, dans un local de la ville, suite à l’incendie de son site fontenaysien. Un ancien appartement avec cheminée gaiement et gratuitement meublé et équipé par Ikea et But. Ouverte en journée, l’association membre du réseau Boutiques solidarité (27 en France) agréé par la Fondation Abbé Pierre permet de prendre un petit-déjeuner, une douche, de laver son linge, se détendre quelques instants autour de la cheminée et s’occuper de soi, sa santé, sa réinsertion et ses démarches administratives avec l’aide d’animateurs spécialisés. «Nous travaillons principalement sur deux axes : les repères dans le temps et la réappropriation de son corps», explique Vivianne Raffin, responsable du centre.
Redonner des repères
L’emploi du temps ne varie pas. Petit-déjeuner en libre-service de 8h30 à 10h30, temps libre et suivi personnel des uns et des autres ensuite. Le midi, chacun va manger de son côté. Grâce à un accord avec trois restaurants de Fontenay sous Bois, la Halte propose néanmoins des tickets pour aller déjeuner en ville. L’après midi, différents ateliers sont proposés avec des partenaires spécialisés. Des infirmiers psychiatriques tiennent une permanence pour aider les personnes souffrant d’une fragilité psychique (un tiers de la population fréquentant le centre), l’association Visa 94 intervient pour prévenir les conduites à risque (tabac, alcool, maladies sexuellement transmissibles…). D’autres ateliers se mettent en place, pour faire du théâtre, du sport, de l’informatique, dont l’objectif est de se réinsérer dans la société. L’association Cultures du cœur met également à disposition des billets gratuits pour assister à des spectacles ou matchs. «L’objectif est d’aider à revenir dans la société en fixant aussi des objectifs même si notre accueil est inconditionnel et qu’ici, on a toujours le droit à l’échec. Nous sommes aussi très vigilants sur le respect du règlement intérieur, d’autant que nous sommes situés dans un quartier résidentiel», indique Vivianne Raffin.
De plus en plus de personnes âgées
La Halte ferme à 16h30 et n’a pas vocation à accueillir la nuit. «En cas d’urgence, nous appelons le 115 pour trouver un centre d’hébergement. Mais la majorité des personnes qui viennent sont logées dans des hôtels de fortune ou chez des tiers. Les très grands exclus, ceux qui dorment dans le bois ou dans la rue, ne viennent malheureusement guère dans ce type d’endroit. Ils ne croient plus au système, à la société.» La fréquentation témoigne néanmoins de l’évolution des populations précaires. «Il y a 3-4 ans, nous voyions arriver beaucoup de jeunes. Il y a 2 ans, c’était les femmes avec enfants. Aujourd’hui, nous accueillons de plus en plus une population vieillissante, des gens par exemple qui perdent leur logement arrivés à la retraite.» Entre 30 et 50 personnes fréquentent la Halte au quotidien et 300 y sont domiciliés. La proportion de femmes est de 28 %.
Comment aider la halte ?
Pas besoin d’apporter ni vêtements ni nourriture, d’autres associations proposent déjà un vestiaire ou des produits de première nécessité sur Nogent comme Fontenay. Le bénévolat autour d’une spécialité (sport, informatique…) est en revanche le bienvenu.
Contact : La Halte fontenaisienne 7, rue de Châteaudun Nogent sur Marne Tél : 01 48 75 71 51
*Selon la Fondation Abbé Pierre, le chiffre total de personnes connaissant une problématique forte de mal-logement s’élève au total à 3,5 millions.
CETTE HALTE EST UN ACTE FORT DE SOLIDARITE EN FAVEUR DES PLUS DEMUNIS POUR QU’ILS PUISSENT SE REINSERER DIGNEMENT DANS LE TISSU SOCIAL.
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