La crèche Mandarine et la halte-garderie Les trois pommes, situées rue de la Muette, à côté de l’école maternelle Val de Beauté, devraient prochainement changer d’organisation pour constituer un seul établissement multi-accueil dont la gestion sera déléguée à une société privée dans le cadre d’une DSP (délégation de service public).
Accueil à la carte
L’objectif de cette structure unique multi-accueil est de proposer une prise en charge plus souple -à la carte- des enfants, afin d’en accueillir davantage. Certains parents ne souhaitent en effet laisser leurs enfants que certains jours de la semaine, en fonction de leur travail. «En 2008, le taux d’occupation de Mandarine a été de 71 % et celui des Trois pommes de 47 % tandis que la structure multi-accueil Le Jardin des lutins (situé derrière la maison de la famille, rue du Maréchal Vaillant) est déjà à 80 % et accueille 80 à 87 enfants pour un total de 60 berceaux», a motivé Jacques J-P Martin. Le maire a ajouté que la transformation de l’organisation vers un schéma multi-accueil était désormais recommandé par la CAF (Caisse d’allocations familiales).
Sous-traitance à un prestataire privé
Au-delà de la structure, les deux établissements municipaux devraient également changer de mode de gestion. Celle-ci sera déléguée à un prestataire privé, spécialiste de la petite enfance, dans le cadre d’une délégation de service public. Objectif : optimiser l’organisation et les coûts tout en contrôlant le projet pédagogique. Le Jardin des lutins, ci-dessus cité, est déjà géré de cette manière, par la société BABILOU qui propose des crèches clefs en main à la fois aux communes et aux entreprises. Un audit de fonctionnement de Mandarine et des Trois pommes a été réalisé en préalable par la société IZIY (groupe BABILOU) afin de conseiller la commune sur un schéma organisationnel de fonctionnement, sur l’organisation des espaces ainsi que d’apporter des préconisations techniques.
Rentrée 2009
En termes de calendrier, la nouvelle structure pourrait être opérationnelle dès la rentrée 2009. Le conseil municipal du 16 février dernier a en effet voté le lancement de la procédure d’une DSP pour ces établissements. Suite à la procédure d’appel d’offre, une proposition finalisée devrait être proposée en conseil vers le mois de juin.
Le débat au sein du conseil municipal
Ce changement d’organisation a suscité le débat lors de la dernière séance du conseil municipal. William Geib (PS) a considéré cette décision comme une étape supplémentaire vers la privatisation du service public et s’est montré sceptique quant à la réduction des coûts que cette opération générera, jugeant que le dossier n’avait pas été étudié sur le fond lors de la commission des finances. Il a également estimé que l’audit réalisé répondait par avance à un objectif déjà fixé au lieu d’éclairer la décision entre plusieurs choix et a exigé un nouveau passage en commission. Estelle Debaecker (Nogent avec vous) s’est pour sa part déclarée favorable à cette évolution et a insisté sur la nécessité de continuer à accueillir occasionnellement des enfants dont la maman a fait le choix de ne pas travailler pour s’en occuper.
Réactions du côté des employés
Au niveau du personnel des établissements concernés, l’inquiétude concernerait en premier lieu les agents sous contrat ou en détachement. Les agents municipaux s’interrogent également sur la nature du reclassement qui leur sera proposé au sein de la ville. L’ensemble des syndicats (FO, CGT, CFDT et SDU) se sont prononcés contre le projet lors de son passage en CTP (Comité technique paritaire – instance présidée par le maire et qui réunit régulièrement les représentants de l’administration municipale et des agents municipaux pour discuter de questions comme l’évolution des effectifs, le statut des agents sous contrat, la formation, les conditions d’hygiène et de sécurité…). Lors du conseil municipal, le maire a indiqué avoir répondu à toutes les questions posées en CTP. Il a également insisté sur le fait que les agents seraient soit repris par le futur délégataire, avec possibilité de retour à la collectivité dans un certain délai, soit réorientés vers des structures petite enfance de la ville comme par exemple la crèche de la rue Cabit. Il a conclu en indiquant que le problème actuel était plutôt de recruter du personnel qualifié que de s’en séparer car la création de multiples places de crèche sur Paris ces dernières années avait généré de nombreuses embauches et réduit le nombre de personnes disponibles dans la région.
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