Une décontamination importante mais pas tout à fait exhaustive, tel est le compromis qui a finalement été acté et anoncé lors du conseil municipal du 14 décembre, concernant l’ancien site Marie Curie (Où la chimiste entreposait son radon). Le coût des travaux d’une décontamination totale et la difficulté de trouver un site pour accueillir l’ensemble des terres décaissées (25 fûts prévus initialement, alors que plus aucune commune
ne souhaite aujourd’hui se faire refiler ce genre de mistigri), ont fait évoluer la ville vers une solution de compromis. Seules les zones les plus radioactives seront donc décaissées, soit l’équivalent de 9 fûts évacués sur un site de l’ANDRA.
Un double gymnase qui remplacera celui de Galliéni
Le projet de gymnase comprenant deux salles aux normes fédérales (en remplacement de l’actuel gymnase Galliéni) déjà précisément exposé lors d’une réunion de quartier au printemps dernier est en conséquence confirmé, qui nécessite une moindre décontamination que l’immeuble résidentiel qui avait été évoqué en premier lieu. Il sera construit sur pilotis et le vide entre le sol et le bâtiment servira de parking tout en permettant l’aération du sol.
2,5 millions HT
Le prix des travaux s’en trouve de ce fait nettement diminué, passant de plus de 5 millions évalués il y a quelques années à 2,5 millions HT. Le projet a été validé par les différentes instances sanitaires et a obtenu un avis favorable pour bénéficier d’une subvention de 894 000 € dans le cadre du plan de relance. La provision de 2 millions € budgétée pour contribuer aux travaux devrait donc largement suffir.
Fin des travaux prévue dès 2011
Les travaux devraient commencer début 2010 et s’achever quinze mois plus tard. Un appel d’offre devrait être lancé très rapidement pour choisir l’opérateur de ces travaux. Le matériel actuellement entreposé sur place sera transféré dans les anciens locaux d’Erval (le long de ligne du RER E).
Bien que comprenant les problématiques cette solution me semble peu convaincante. Ce site est pollué pour des milliers d’années. Nous ne pouvons pas une nouvelle fois planquer cette pollution en construisant dessus. Le mieux serait peut être d’attendre de savoir quoi faire de la totalité de déchets, et pourquoi pas recouvrir le site de panneaux photovoltaïques. Ceci permettrait d’alimenter les équipements environnants en énergie propre ! Et ceci avec une aide de l’état.
C’est probablement de radium (élément radioactif solide) et non radon (gaz lourd lui aussi radioactif produit par la décomposition du radium) dont il est question au premier paragraphe.
J’ai noté hier que la décision de la Ville de ne pas décontaminer complétement ainsi que prévu initialement (l’un des engagements du Maire lors de la campagne 2001) a été présentée comme résultant d’un refus par l’ANDRA de stocker le produit de l’extraction “complète” des déchets TFA (de Très Faible Activité, destinés à entreposage sans conditionnement lourd). Il n’a pas été précisé quel était le volume des “futs” ou “bacs” évoqués, mais j’ai du mal à saisir la logique de l’argumentation concernant une dépollution dans une agglomération très dense pour un facteur deux ou trois sur volume de stockage évaluable en m3, alors que le stockage sur site correspondant à cette classe de déchets se mesure en centaines de milliers de m3 : je suppose que le cout d’extraction a du aussi jouer un rôle dans ce changement de décision, pour aboutir “naturellement” à l’enveloppe provisionnée au BP 2008 (les 2M du Fond Radium utilisés lors de la construction de l’école Léonard de Vinci) augmentée d’un complément “plan de relance” (40% du total par l’ADEME).
Cette question du lieu de stockage des déchets reste visiblement très présente dans les esprits, et a été posée à plusieurs reprises pendant le Conseil Municipal (en partie nourrie par une ambiguité dans les commentaires du Maire entre stockage des déchets de dépollution et entreposage du matériel communal actuellement situé dans les locaux de l’école).
Si le projet retenu (non résidentiel et favorisant la ventilation des émissions de radon) semble bien convenir au constat actuel sur l’état des lieux, fallait-il pour autant se conformer ici au leitmotiv du Maire “cela ne doit rien couter à la Ville” pour s’arreter à une dépollution partielle? Le comité de suivi qui sera mis en place sera probablement très attentif aux données et questions techniques qui seront précisées lors des travaux (des sondages complémentaires seront-ils effectués à l’occasion des travaux pour préciser la cartographie de contamination, et la durée de vie des déchets extraits et ceux restant sur place sera-t-elle évaluée à cette occasion?), et pourra peut-être éclairer le mécanisme de prise de décision.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.