Après le retrait des délégations de Marc Arazi par Jacques J-P Martin (cf billet sur ce sujet), le conseil municipal a achevé sa destitution en ne le maintenant pas au poste de maire adjoint. Cette délibération, qui clôturait le conseil après le débat d’orientations budgétaires, a été l’occasion pour les protagonistes de s’expliquer publiquement.
Jacques J-P Martin a reproché à son adjoint un comportement solo
Le maire a commencé la joute en admettant qu’il partageait la responsabilité dans l’échec de cette collaboration et en insistant sur sa déception. Concrètement, il a reproché à l’ex-cinquième maire adjoint d’avoir débordé sur d’autres délégations dans ses initiatives, d’avoir joué trop personnel au lieu de s’intégrer dans une équipe et d’avoir affiché publiquement ses positions personnelles. Il lui a notamment tenu grief de rédiger son propre blog en tant que maire adjoint et d’avoir des responsabilités au sein de l’association Priartem (qui milite pour une réglementation plus drastique des antennes relais) car les positions de cette organisation ne correspondent pas à la politique que la ville applique en matière d’antennes relais. Il lui a également rappelé, comme exemple de non alignement aux choix de la municipalité, ses prises de position divergentes concernant les surfaces du projet Pôle RER A lors des ateliers qui ont succédé la sélection de l’opérateur immobilier. Il a reconnu remettre en cause l’accord signé entre sa liste et celle de Marc Arazi entre les deux tours, justifiant que ce contrat ne lui donnait pas pour autant carte blanche pour agir en solo. Concernant les avertissements préalables, le maire a rappelé les entrevues précédentes lors desquelles ils avaient discuté de leurs désaccords.
Surprise et incompréhension du côté de Marc Arazi
Marc Arazi a de son côté rappelé en préambule les modalités de l’accord signé avant le second tour, soulignant que cette fusion avait contribué à la confortable majorité de la liste du maire sortant. Il a indiqué que Jacques J-P Martin avait rompu cet accord unilatéralement, en retirant ses délégations sans avertissement préalable, durant ses vacances. L’ancien maire adjoint a aussi insisté sur le fait qu’il ne lui avait jamais été reproché, ni sa loyauté vis-à-vis de la majorité municipale ni son engagement et son énergie pour accomplir ses missions. Il a également confié aux conseillers municipaux à quel point il avait apprécié de travailler avec eux et souligné le professionnalisme des services municipaux.
La majorité a presque parlé d’une seule voix
Malgré ces dernières paroles, le vote des conseillers municipaux, auquel n’avaient pas pris part les deux groupes d’opposition (sauf Estelle Debaecker) ainsi que le 3ème adjoint, Yves Dellmann, a été sans appel. Sur 26 suffrages exprimés, 20 se sont prononcés contre le maintien de Marc Arazi à son poste de maire adjoint – sans délégation contre 3 pour et 3 blancs.
Jean-Paul David prend la place de cinquième adjoint
Jean-Paul David a ensuite été élu 5ème maire adjoint à la place de Marc Arazi. Ce dernier, qui reste conseiller municipal, a indiqué décider prochainement des orientations qu’il prendrait après en avoir discuté avec son groupe politique.
Pour plus de détails, Marc Arazi a mis en ligne sur son blog, en version audio, son intervention en conseil municipal ainsi que celle de Jacques J-P Martin.
Pour mémoire également, interview de Marc Arazi lors de la fusion de sa liste avec celle du maire sortant et billet sur les engagements de Jacques JP Martin vis à vis de Marc Arazi.
Pour David JOURDAN.
et pour conclure la fable : rira bien qui rira le dernier…
Avant de tirer une conclusion, il faut attendre la fin de la fable …
La morale de cette histoire, c’est qu’il ne sert à rien de vouloir jouer au plus malin.
L’orgueil et la suffisance sont de vilains défauts, surtout lorsqu’on se prend pour le Calife.
Je pense que nous sommes en face de la réalité politique. Il y en a un qui essaie de manger l’autre. Hélas à Nogent le maire est un vrai goupil qui sait tendre les pièges et esquivés ceux qui lui sont destinés.
Et comme dans une meute, tout le monde doit obéir au doigt et à l’oeil, on élimine en cas de désobéissance. Vivement de nouvelles élections municipales
Merci SURCOUF pour toutes ces précisions très détaillées et justes.
En résumé : Mr ARAZI, reste seul, avec son ego. Voici son groupe.
Les enregistrements audio des déclarations de Marc Arazi et de Jacques JP Martin sur cette affaire clochemerlesque permettront à chacun de se faire une idée.
Pour ma part, il me semblait couru d’avance qu’une telle alliance, bricolée sur un coin de table ne pourrait pas prospérer. L’indépendance est un combat, il faut savoir ne pas se rendre !
Mon petit doigt me dit que la question des antennes relais va revenir au centre des discussions…
Au risque de me répéter l’accord politique dont se gargarise Mr ARAZI , (n’ayant plus que ça comme argument), ne lui permettait pas n’importe quel comportement ni actions contraires à la bonne marche de l’équipe. ne lui donnait pas toute immunité . quant à dire qu’il a fait pencher la balance en faveur de Mr MARTIN au soir du 2è tour des municipales de 2008, c’est son égo qui parle.Rappelons que la liste conduite par Mr MARTIN l’a emportée par une confortable avance de +12% sur l’autre liste. Le score de Mr ARAZI au 1er tour d’à peine 6%, diminué des défections de bon nombre de ses colistiers et de son électorat déçu de sa décision de ralliement, il ne reste plus grand chose dans le report des voix en faveur de la liste majoritaire . Alors dire aujourd’hui que son groupe politique va en tirer les conséquences ( un groupe il est vrai commence à 2 c’est déjà pas mal), relève une fois de plus de sa prétention légendaire; Ne lui en voulons pas pour ces erreurs de jeunesse , la politique est un jeu , il y en a qui gagnent d’autres qui perdent. Ceux qui gagnent sont ceux qui sont les plus sincères et au service des concitoyens , pas de leur ambition personnelle
Pour Bertrand LEDRAPPIER.
Le fait d’appartenir à un parti politique ne place pas automatiquement le Maire en position du subordination mais lui laisse toute son autorité de premier Magistrat de la ville indépendant dans ses décisions.
Quand il y a perte de confiance et déloyauté, il ya lieu de trancher et c’est ce qui a été décidé par le Conseil Municipal, dans son vote secret, le mardi 2 mars 2009 en sanctionnant Mr ARAZI.
Ces récentes péripéties doivent logiquement donner rétrospectivement du baume au coeur à Laurent Dupuis, ex tête de liste MODEM-Nogent Passionnément, qui avait réalisé un score au premier tour des municipales de plus de 9 % et qui avait néanmoins refusé tout ralliement opportuniste au second tour.
La suite des évènements confirme une nouvelle fois la règle, que tant au niveau national que local, ralliement à l’UMP (ou au sarkozysme)signifie très souvent soumission et absorption … ou démission forcée.
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