Le président du Conseil Général du Val de Marne (94) était en visite à Nogent-sur-Marne pour deux jours cette semaine. Un déplacement à tonalité politique : Christian Favier remettra son poste en jeu l’année prochaine à l’issue des élections cantonales. Sa visite sur le terrain se concluait jeudi soir par une réunion publique à la Scène Watteau. Une invitation au dialogue à laquelle ont répondu présent plusieurs responsables d’associations locales, mais où les citoyens ne se sont pas déplacés en masse (moins de 100 personnes dans le public). Au cours de ces deux heures d’échanges, une grande diversité de sujets a été abordée,
l’occasion, dans chaque domaine, de rappeler le rôle du département au sein des différentes “strates” des collectivités locales, mais également de souligner les limites matérielles de son action, contrainte par la rigueur budgétaire imposée par l’Etat et les incertitudes de la réforme des collectivités territoriales et de la fiscalité locale.
Préoccupations
Transports, petite enfance, collèges, défense du rôle du département, les principaux sujets qui tiennent à cœur à Christian Favier ont été évoqués, en introduction du débat et dans la vidéo tournée cette semaine dans la ville avec des collégiens et des personnes interviewées dans la rue. Mais les associations représentées dans la salle ont sollicité le Président du Conseil Général sur d’autres sujets, qui débordaient souvent les prérogatives du département : nuisances sonores, circulation autoroutière, environnement et climat, politique culturelle ou internationale, défense des commerces de proximité, etc. La question du sur-effectif scolaire dans les collèges de la ville, qui est en revanche principalement de la compétence du département, n’a été abordée qu’en toute fin de réunion suite à la question de la responsable d’une association de parents d’élèves locale.
Le rôle incertain du département
Dans les réponses qu’il a apporté au public, Christian Favier s’est attaché à clarifier le rôle du Département, et à souligner son articulation avec les prérogatives, en principe complémentaires, de la commune et de la région. Certains sujets, tels l’aménagement autoroutier ou les transports en commun, échappent au pouvoir du Conseil Général car ils sont du ressort de l’Etat ou de la région. D’autres comme la gestion de l’eau ou des déchets, dépendent de la commune ou de l’intercommunalité, sur lesquelles le département n’a pas de pouvoir de type “hiérarchique”. Les choses se compliquent en matière de financement des grands projets (Pont de Nogent), où le département intervient en support de projets portés par les autres échelons territoriaux. Et elles deviennent parfois insolvables quand les incertitudes des réformes budgétaires (taxe professionnelle), politique (conseillers territoriaux) ou la décentralisation des compétences (aides sociales, culture) entrent en jeu, reportant les grandes décisions à prendre à la clarification ultérieure des responsabilités de chacun.
L’enjeu politique des compensations
Le contexte de conflit ouvert entre l’Etat et plusieurs conseils généraux à propos des compensations financières accordées en contrepartie des compétences transférées à la charge des départements est latent : si certains départements ont choisi de voter volontairement des budgets déficitaires, c’est qu’ils jugent, comme Christian Favier le répète, que le gouvernement les force à une rigueur budgétaire excessive en les privant de ressources. C’est pourquoi le président du Conseil Général du Val de Marne, qui estime l’écart actuel entre l’évolution des dépenses nécessaires et les compensations allouées par l’état à 229 Million d’Euros pour son département, s’engage notamment en faveur d’un projet de loi pour une compensation sincère du gouvernement sur les trois principales allocations sociales que sont le RSA (revenu de Solidarité Active), l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie, personnes âgées), et la prestation liée au handicap.
Pas d’escale à Nogent pour le Festival de l’Oh 2010
Les échelles de temps des grands projets du département sont longues : le Val de Marne révise actuellement ses objectifs budgétaires pour la période courant jusqu’à 2013, pour laquelle les projets engagés sont essentiellement déjà déterminés. Il commence tout juste à établir les plans pour le prochain cadre budgétaire qui commencera après 2013. De nombreux projets ne progressent pas faute de montage budgétaire approprié (insonorisation du RER ou des autoroutes notamment), et ceci malgré l’accord des acteurs locaux (élus, communes, département). A l’échelle des budgets annuels, la situation est difficile en ce moment, avec des difficultés budgétaires en perspective pour 2011, et des choix douloureux qui sont intervenus dès cette année : ainsi, le Festival de l’Oh, événement phare du printemps dans le département, a-t-il vu son budget réduit considérablement, par la suppression de la moitié de ses escales le long de la Marne. Il n’y aura donc pas d’escale à Nogent cette année, et il faudra attendre 2011 pour voir le festival s’arrêter de nouveau dans la ville, puisqu’il y aura désormais une alternance des escales d’une année sur l’autre.
Contraintes budgétaires
Les crèches municipales sont également touchées de plein fouet par la réduction des budgets, puisque le département (qui gère par ailleurs ses propres crèches), diminue fortement ses aides à leur fonctionnement, invitant les communes à se tourner vers la Caisse d’Allocation Familiale pour boucler le budget des structures d’accueil de la petite enfance. La rigueur budgétaire, imposée par l’Etat, est sensible à tous les niveaux, et se sont même des aides modestes, comme la contribution du département à la formation au brevet du BAFA, qui ont du être supprimées.
Pas de nouveau collège en perspective
Répondant à la question du sur-effectif scolaire qui touche les deux établissements de Nogent, Christian Favier a confirmé le diagnostic : “les deux collèges sont en limite de capacité, voire au-dessus”. Cette situation est due à la croissance démographique d’une part, et à la densification urbaine d’autre part (en posant la question, la responsable de l’association “Ecoloparents” a rappelé les projets immobiliers en cours dans la ville). Suite aux travaux menés sur cette question en collaboration avec la commune, le Président du Conseil Général a indiqué que la solution recherchée allait dans le sens d’une modification de la sectorisation scolaire, afin de mutualiser les capacité avec la ville voisine du Perreux-sur-Marne. Il a affirmé qu’il n’y avait pour l’instant pas de nécessité de construire un nouveau collège. La concertation sur ces questions n’est cependant pas bouclée, puisqu’il n’y aura aucune décision immédiate avant une échéance d’au moins un an.
- Ecouter notre enregistrement audio intégral de la réunion publique avec Christian Favier (2h13, 122 Mo, format mp3) [Ouvrir avec Apple iTunes | flux XML Podcast]
- Voir les vidéos des réunions et les réactions du public
- Lire aussi : Le président du Conseil Général poursuit sa tournée à Nogent
Pourquoi ne pas envisager un collège intercommunal avec Fontenay-sous-Bois, à proximité du Fort de Nogent ?
Je vous invite à prendre connaissance du sujet ici,
http://www.fontenay-sous-bois.fr/forum1/viewtopic.php?t=2443
Meilleures salutations
Encore un commentaire…fielleux de Mme GODIN….
Elle a dû s’apercevoir que je l’avais dépassée au top, alors elle s’empresse de se rattrapper et de nous dispenser ses commentaires dont elle a le secret. Mais, Marie France (permettez cette interpellation qui n’a rien de méprisant) , lorsque “votre MAIRE bien aimé” sera battu ou partant, que deviendrez vous ? Que pensez vous des propos de Mr FAVIER, des problèmes budgétaires du Conseil général, du choix de certaines compétences facultatives, du retrait de certaines aides notamment pour les crèches municipales, pour les jeunes qui s’inscrivent au bafa etc, etc. Peut on faire avec vous de la politique tout court et débattre entre des options , des programmes, des projets ? Monsieur GILLES vous agace certes (d’ailleurs il agace aussi le MAIRE), mais ne croyez-vous pas que la raison est un gage de crédibilité dans un engagement politique ? Moi, je pense que vous n’êtes pas obtue, contrairement aux apparences, et que vous savez que sur le fond, je fais une bonne analyse sur les dérives de la Municipalité actuelle, notamment en terme d’urbanisme et que celle-ci continue, on va dans le mur…
Merci pour ce commentaire qui élève une nouvelle fois le débat
et vous avez raison de rappeler qu’un maire se doit à ses obligations, à savoir être présent dès l’ouverture accueillir avec respect et dignité le Président du Conseil Général qui est l’autorité politique majeure du département
Toute autre attitude aurait été particulièrement médiocre et indigne d’un élu d’envergure nationale
Vite gratifiez-nous d’un nouveau commentaire qui illustre votre humilité, simplicité et surtout respect de l’autre
Réponse au commentaire n°1 de Mr GILLES.
Fidèle à lui-même, Mr GILLES, éprouve le besoin irrépréssible de faire un commentaire fielleux et agressif sur le MAIRE, avec une rare inélégance qui frise la grossiéreté : “retard d’une heure et demie, petits fours au Carré des Coignard, peur de monter à la tribune et de répondre à des questions, etc…”. Tout cela est faux !
Il s’agit d’un point de vue grotesque. Il est naturel de la part du 1er Edile de la ville de rendre hommage, brièvement, à des artistes talentueux venus exposer au Carré des Coignard, sans pour autant s’attarder aux “petits fours” comme vous le dites, qui, d’ailleurs, n’existaient pas.
Concernant le dialogue souhaité par Mr FAVIER, il était simple, naturel et l’auditoire l’a parfaitement bien compris, par la diversité de ses questions et les différents échanges qui ont eu lieu, y compris de la part du MAIRE, échanges qui ont été très positifs.
Vous-même, si attentif aux problèmes politiques et qui vous érigez en modèle, pourquoi n’êtes vous pas intervenu dans le débat, restant prudemment dans l’expectative pour ménager votre avenir sans doute.
Mais, il vous manque encore cette humilité, cette simplicité et le respect de l’autre, vertus que vous devez cultiver.
Il y avait au plus fort de la fréquentation 79 personnes exactement. Peu donc de mobilisation, ce qui quelque part est dommage et augure d’une participation faible aux prochaines cantonales.
Car on a appris des choses comme notamment :
-le futur conseiller territorial siègera au conseil général et au conseil régional. C Favier a affirmé avec raison que ce genre de mandat serait très prenant et ne souffrait pas de cumul par ailleurs (Mr martin n’était pas encore présent dans la salle)
-l’expansion démographique de la Ville et les sur effectifs en Collège ont été évoqués (conséquences des projets immobiliers en cours ou futurs) S’il n’y avait que les collèges !
-la suppression des aides ne relevant pas des compétences obligatoires du département : la Ville prendra t elle le relais pour les crèches municipales ou les aides aux jeunes désirant se préparer le bafa ?
Derrière ces problématiques, c’est la fiscalité locale et notamment municipale qui est en jeu.
Chose amusante : C Favier s’est réjouit d’une reprise actuelle des transactions immobilières : la taxe additionnelle va donc remonter et alimenter d’autant les budgets départementaux !
et du soutien de C Favier pour obtenir le poste de président de Paris Métropole
@Michel Gilles:
Comme on peut l’entendre dans l’enregistrement, le Maire a justifié son absence à la tribune en indiquant qu’il “n’était pas là pour apporter la contradiction” à son “invité”, ni pour répondre à sa place aux questions du public.
La municipalité est tout de même intervenue à deux reprises, une fois pour indiquer que les études sur la géothermie entreprises à Nogent n’étaient pas très concluantes, et une autre fois (par l’intermédiaire d’une adjointe au maire) pour revendiquer le projet du restaurant d’insertion social / équitable / bio du Boulevard de Strasbourg.
On ne peut donc pas parler d’une absence totale, même s’il est vrai que le Maire n’a fait aucune déclaration politique, ce que l’on peut comprendre étant donné, d’une part, le fossé idéologique qui le sépare en théorie du Président du CG94, et d’autre part la nécessité diplomatique qu’ils ont néanmoins à travailler ensemble, notamment sur des projets comme Orbival, comme cela a d’ailleurs été rappelé en introduction par C. Favier.
Le plus surprenant était l’absence très « diplomatique » du Maire- Conseille Général, qui est arrivé avec 1H30 de retard (petits fours au carré des Coignard « obligent ») et qui a refusé de monter à la tribune de peur d’avoir à répondre à des questions sur les 229 millions de dettes de l’Etat à l’égard du Conseil Général
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