Poids et mesures de l’obscur, tel est le titre de l’exposition de photographies de Jean-Michel Fauquet, artiste contemporain qui vit et travaille à Paris, qui se tient à la Maison d’art Bernard Anthonioz du jeudi 20 janvier au 6 mars 2011. Vernissage le 19 janvier à 19 heures. Visites commentées gratuites les mardi 1er février de 18h à 19h et 8 février de 12h à 13h.
Entrée libre et gratuite tous les jours sauf mardi et jours fériés, de 12h à 18h. (Plus d’informations sur la Maison d’art Bernard Anthonioz).
Extrait de la présentation de l’exposition :
“Depuis les années 1970, Jean-Michel Fauquet “fabrique” des photographies. Mais peut-on parler pour son travail de photographies ? Dans leur élaboration, la main semble tenir une place au moins égale à celle de l’oeil. Le façonnage et la mise en scène y sont aussi prépondérants. L’instantané disparaît sous la patine, la cire, le crayon ou la plume. Le sujet est tenu à distance respectable même lorsqu’on ne semble donner à voir qu’un “simple” paysage. Le paysage occupe une place importante dans l’oeuvre de Fauquet, mais dans ces paysages comme désaffectés, “c’est la déshérence, la perte et le deuil du monde qu’il a photographiés” comme le dit Pierre Bergounioux qui rajoute : “Et toujours, sur ces sites autrefois enchantés, une ténèbre dont on ne sait si elle est dans le monde ou dans le regard qu’on porte sur lui quand tout est fini”. A côté de cette partie de l’oeuvre qu’on qualifierait de “naturaliste”, bien conscient toutefois de toute la supercherie d’une telle nature, on trouve – fondu-enchaîné – tous les objets photographiques issus de la fabrique Fauquet. Elaborés, conditionnés, sculptés, travestis à partir de matériaux pauvres glanés dans la rue (cartons, papiers d’emballage, cordages) ils forment des ensembles distincts, classifiés méticuleusement puis nommés avant d’entrer dans un cabinet de curiosités jamais rassasié. Là, le paysage tout à coup se trouble de chaos et d’amoncellements, de nasses échouées, de troncs de carton-pâte, de vestiges pré-fabriqués. Viennent enfin tous les outils forgés pour d’obscurs travaux, les corsets, les attèles conçues pour redresser des malformations dont on ne se souvient plus, dans une prolifération que rien ne semble pouvoir arrêter. Poids et mesures de l’obscur, consacrée au travail photographique singulier de Jean-Michel Fauquet, nous plonge dans son monde aux reflets sombres, où les notions de réel, de certitude et de vérité s’estompent. Choisies parmi la production récente de l’artiste ou dans des cycles plus anciens, ces photographies tentent de reconstituer un univers entièrement pensé pour se jouer de nos repères. Un univers de natures mortes, de paysages incertains, d’architectures délaissées. Un univers où la présence humaine semble limitée à de rares personnages qui ne sauraient communiquer sans leurs étranges prothèses. Une encyclopédie imaginaire d’instruments ou d’outils dont l’usage se serait perdu, un catalogue poétique d’objets introuvables. Ces mondes font tous partie de la cosmogonie d’un artiste qui nous pose sans cesse la question de la valeur des choses, dans une perception peut-être obscure, mais invraisemblablement ouverte.”
A propos de cette très belle exposition un article louangeur dans Télérama cette semaine.
http://www.telerama.fr/art/l-homme-de-l-ombre,65639.php
Une exposition passionnante, à condition de ne pas se laisser décourager par l’absence (voulue par l’artiste) de tout commentaire et de cartels. La vidéo de l’entrée permet de comprendre la démarche (lente et complexe) de J M Fauquet.
Les visites commentées seront certainement fort utiles aussi.
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