L’assemblée générale du conservatoire de musique, d’art dramatique et de danses Francis Poulenc de Nogent sur Marne a voté hier soir par 24 voix contre 6 la dissolution de l’association en cas de municipalisation.
Cette décision fait suite à une étude du Conseil municipal à la demande du conservatoire pour envisager les conséquences d’une municipalisation concernant le statut du personnel de l’association (une trentaine de professeurs, trois administratifs et un personnel technique).
Une structure associative qui atteint ses limites
Contrairement à ce que pensent de nombreux Nogentais, qui considèrent déjà le conservatoire comme une structure para-municipale, celui-ci est actuellement géré sous forme d’association privée indépendante. Comptant actuellement 540 élèves inscrits, et financée à hauteur de 65% par une subvention de la ville (qui lui fournit également ses locaux), elle est pilotée par un conseil d’administration composé de bénévoles. Ce mode d’organisation semble avoir atteint ses limites, de l’avis de l’actuelle présidente, Annie Lahmer, qui se dit épuisée par le poids des responsablités et la complexité des sollicitations permanentes.
De fait, avec un budget global annuel tournant autour de 600 000 Euros, le conservatoire est de loin la plus grosse association culturelle de la ville en termes financiers et sa subvention municipale arrive largement devant la MJC qui bénéficie pour sa part de l’appui d’un réseau structuré au niveau national pour sa gestion. (voir budget de subvention aux associations 2010)
Difficultés financières chroniques
Les difficultés financières chroniques du conservatoire depuis une décennie nécessiteraient un investissement encore plus appuyé de la part de la ville : la plupart des dépenses sont incompressibles sans dégrader la qualité du service pédagogique rendu alors que les effectifs d’élèves inscrits (enfants et adultes) sont en augmentation, notamment avec la mise en place de l’activité danse. La municipalité est prête à faire face à ce besoin financier à condition de prendre le contrôle complet du conservatoire et de mettre fin aux aléas d’une gestion bénévole dont le principal défaut est le manque de continuité (une dizaine de présidents se sont succédés à la tête du conservatoire en l’espace de quelques années).
Le projet de municipalisation tombe donc à point nommé pour l’actuelle équipe de direction qui a réussi sur les deux dernières années à ramener les comptes à l’équilibre mais juge que les ressources ne sont pas suffisantes pour apurer les dettes du passé, alors même que les volontaires manquent pour prendre le relais.
Inquiétudes des adhérents
Lors des discussions préalables au vote, plusieurs membres de l’association ont néanmoins exprimé leur inquiétude, leur scepticisme, voire leur désaccord face au projet.
La principale critique vient d’un manque de transparence dans l’engagement de la démarche : convoqués en assemblée générale extraordinaire il y a une dizaine de jours, certains adhérents regrettent de ne pas avoir été informés de la situation depuis mars 2009, alors qu’à l’époque l’éventualité d’une municipalisation avait été rejetée pour des raisons techniques et politiques. Le conseil d’administation de l’association s’est excusé de cet état de fait et du retard pris dans l’organisation des assemblées, qui est une preuve manifeste des problèmes d’organisation et de moyens (notamment informatiques) de la structure actuelle.
Pas d’économies pour la ville
De nombreuses questions ont été posées concernant la situation financière, et le mécanisme de transfert des charges vers le budget de la ville. Deborah Münzer, adjointe à la culture, a pu donner quelques chiffres tirés de l’étude menée à la demande du conseil municipal. Il en ressort que la municipalisation ne représentera pas à court terme une économie pour la ville. L’augmentation mécanique de la masse salariale due à des dispositions réglementaires (13ème mois dans la fonction publique, premier échelon mieux rémunéré…) accroîtra d’environ 30 000 à 50 000 € ce poste budgétaire. Les économies de fonctionnement attendues sur d’autres postes grâce à la mutualisation des moyens (informatique, assurances, frais de comptabilité…) viendront néanmoins progressivement compenser cette augmentation. Un chiffrage précis des économies à réaliser sur ces frais sera disponible d’ici début décembre. Cet engagement financier plus important correspond à un choix politique de la ville, comme l’a rappelé Alain Degrassat, délégué à la vie associative,afin de maintenir le service culturel actuellement rendu à la population nogentaise par le conservatoire, de le péréniser et de l’améliorer en mettant en oeuvre à l’horizon 2012 des frais d’adhésion modulés en fonction du quotient familial.
L’avenir du personnel garanti
Le Conseil d’administration a souhaité rassurer les adhérents sur l’avenir du personnel de l’association, indiquant que des entretiens individuels et collectifs avaient été menés par la responsable RH de la ville avec l’ensemble des salariés du conservatoire. Les professeurs ont manifesté (dans une lettre lue par la présidente) leur adhésion majoritaire au projet, sachant que la ville s’engage à maintenir l’ensemble du personnel (y compris secrétariat et technique), à salaire équivalent, et proposera même de nouveaux avantages (13ème mois, accès aux services municipaux de restauration, meilleure gestion des carrières…)
Les formations pour adultes seront maintenues
Les quatre représentants de l’équipe municipale présents à l’AG se sont également engagés à maintenir la formation musicale pour adultes au conservatoire (fait assez rare en région parisienne où la plupart des conservatoires n’acceptent que des enfants). Un engagement spécifié par écrit dans la résolution mise aux voix.
Projets pédagogiques
La direction du conservatoire a indiqué souhaiter poursuivre une politique pédagogique ambitieuse s’ouvrant vers la musique jazz avec le big band et l’improvisation et jouant la synergie entre cours collectifs et individuels afin de permettre l’organisation d’événements comme les trois concerts annuels et autres spectacles ponctuels. L’équipe a aussi souligné le maintien d’un effectif constant dans les classes de haut niveau (cours individuels d’une heure).
A court terme, la municipalisation ne devrait pas entraîner de modification de ce positionnement, puisque le projet de la ville garantit la reprise à l’identique de l’offre pédagogique existante. Bien que la question n’ait pas été abordée directement hier soir, on peut néanmoins s’interroger sur l’avenir à long terme de certains enseignements au sein du conservatoire : le souci de rationalisation de l’offre de formation culturelle au niveau de la ville pourrait impliquer la réorganisation des activités pour éviter la redondance entre les différentes structures subventionnées par le budget municipal : MJC, ateliers de théâtre,… autant de choix qui seront désormais tranchés directement par la ville si la municipalisation intervient.
La balle dans le camp du Conseil Municipal
Le principe de la dissolution de l’association en cas de municipalisation est un préalable. Pour qu’il soit accepté, ses statuts exigeaient l’approbation des deux tiers des membres présents à l’assemblée générale extraordinaire. Les 24 suffrages positifs (sur 30 exprimés) obtenus lors du vote à bulletin secret ouvrent donc de justesse la voie à cette démarche. La balle est maintenant dans le camp du conseil municipal. Celui-ci, après avoir achevé de budgéter ce poste, devrait le soumettre en séance en décembre ou janvier prochain.
@ Yann
vous devriez vous lancer dans la voyance 🙂
En relisant ce commentaire, je mesure à quel point il était prémonitoire : http://www.nogent-citoyen.com/conservatoire-malaise-autour-du-licenciement-du-directeur-09/02/2011.html
En France, la culture est une notion élitiste. Généralement, son enseignement est tourné vers les réalisations passées. Je ne trouve pas normal que, le plus souvent, les cours soient dispensés dans cet esprit. Le rock et autres arts actuels doivent être enseignés dans les établissements publics au coté du classique. Je serais très curieux de connaître les statistiques sur le nombre de français sachant jouer de la musique à l’âge adulte par exemple, comparé à d’autres pays. La France va-t-elle se décider à participer à l’invention de l’avenir au lieu de se replier sur son passé ?
@ Yann
Je partage votre point de vue sur plusieurs points : je ne tiens pas le conservatoire pour une garderie pédagogique et, en effet, une collectivité peut choisir de conduire une politique culturelle ambitieuse tant il est vrai que la formation aux arts à son importance dans la construction de la société.
Cependant, quelle que soit l’excellence des élèves, il me semble injustifié de subventionner sans tenir compte des ressources des élèves ou de leurs parents.
Ne caricaturez pas mon propos : je ne considère nullement que la musique classique comme un art bourgeois réservé à une élite.
Je déplore simplement que ce choix politique soit opaque, confié à des bénévoles qui avouent être dépassés par les évènements.
Les deniers publics sont précieux et je n’ai pas le sentiment que les dépenses soient toujours conduites avec le souci de l’intérêt général. Les priorités culturelles me semblent floues et obéir bien souvent à une forme de clientélisme.
Enfin, j’avoue ne pas saisir votre remarque au sujet de l’indépendance pédagogique. Que voulez-vous dire ?
@David
Désolé si j’ai semblé carricaturer vos propos, ce n’est pas mon intention. Je me retrouve embarqué dans un débat passionné un peu malgré moi, mais je l’ai bien cherché 😉
Pour ce qui est de l’équation (+ de controle démocratique direct) = (- d’indépendance pédagogique) elle me semble être une loi universelle.
Pour prendre les deux extrêmes possibles : une association privée totalement indépendante (pas ou faiblement subventionnée) a le contrôle complet sur la façon dont elle s’organise, depuis le recrutement de son directeur jusqu’à l’organisation de ses filières en passant par le choix des enseignants ou ses tarifs. A l’autre extrème, une structure publique dépend entièrement de choix politiques (qui peuvent aussi être vertueux bien sur), pour l’ensemble de ces données. Et notamment bien sur pour les choix de personnes.
Pour en revenir au concret : là où une structure indépendante peut choisir de développer des enseignements dans les matières qui lui chantent, selon la méthode qui lui convient, on peut supposer (sans faire de procès d’intention) qu’une collectivité voudra plutôt inscrire le “service culturel rendu” d’un équipement public dans une politique globale, évitant les filières redondantes, rationalisant les choix, regroupant les personnels selon des critères économiques, logistiques, sociaux, philosophique d’ensemble qui ne seront pas simplement dictés par la recherche d’une vertu pédagogique, ni même nécessairement par l’intérêt des élèves.
C’est le même dilemme qui se pose quand on parle d’autonomie des universités, d’enseignement privé ou libre en général, de séparation des pouvoirs, etc. C’est donc juste une remarque d’ordre très général, visant à rappeler que la municipalisation est un choix politique qui aura nécessairement des conséquences à long terme y compris potentiellement sur la pédagogie. A mon sens, il faut éviter de résumer la question à une simple analyse budgétaire. C’est tout ce que je voulais dire et j’arrête là 😉
moi je vais vous le dire ou il est le scandale : d’après le budget de la ville, la troisieme association “culturelle” la plus subventionnée après le conservatoir et la mjc c’est les moineaux du val de marne : 39000 roros pour une poignée de chanteurs. Si oncalcule comme m. journad on doit pas être loin de 1000 euro de subvention par enfant. et la alors c pas vraiment démocratique:d’une part c’est pas vraimlent laïque (réservé aux chrétiens, chant religieux et messes dans les églises), d’autre part c’est pas mixte (garçons uniquement), et enfin dans le genre super-élitiste on fait pas mieux. mais bon voilà, on ballade une poignée de gamins en chaussettes blanches en cars dans toute la france et c’est bon pour l’image de nogent y parait. ALors le conservatoire au moins il est ouvert à tous pour pas cher et moi je trouve ça déjà mieux. LA MJC c’est le top parce que les profs sont cools et ils font aussi le rock. meme peutetre le rock sataniste. histoire de compenser que la troisieme plus grosse subvention de la ville ailla a une association religieuse.
@David:
Votre propos tiendrait si un conservatoire de musique était uniquement une sorte de garderie pédagogique ou un lieu de loisir pour tous. C’est une façon de voir les choses. Mais on peut raisonner autrement. La formation musicale (et notamment la formation d’élite, qui coûte le plus cher, avec des cours individuels d’une heure dispensés uniquement aux meilleurs élèves), est aussi un investissement culturel.
Une collectivité, qu’elle soit nationale ou locale, peut décider (ou pas) d’investir dans une politique culturelle (c’est un choix purement politique), et certains considèrent que la formation aux arts a son importance dans la construction de la société, au même titre que d’autres formation (techniques, sportive de haut niveau, éthique, citoyenne…)
Bref, la mise en place d’une fillière d’excellence (et c’est bien le cas au conservatoire de Nogent) interdit de raisonner comme vous le faites, car mathématiquement c’est encore pire : certains élèves (ceux des cours collectifs de chorale) ne “coûtent” rien à la collectivité, alors que d’autres (les meilleurs, qui sont aussi ceux qui fournissent les plus gros efforts et la discipline pour atteindre un niveau suffisant de maîtrise d’un instrument), absorbent à eux seuls le plus grand nombre d’heures de cours de la part des meilleurs professeurs. En réalité c’est eux qui sont le plus subventionnés.
C’est à ce prix que l’on forme les quelques musiciens qui obtiennent des prix d’excellence, et un jour peut-être rendront à la collectivité par la qualité de leur art. (Cette politique de subventionnement méritocratique a aussi ses limites, j’en conviens volontiers)
Evidemment, on peut aussi considérer que la musique classique est un art bourgeois lui-même réservé à une élite (encore une fois c’est une question de vision politique de la société, et certaines sociétés dans l’histoire n’ont pas hésité à faire ce raccourci). C’est peut-être pour éviter ce travers que le conservatoire de Nogent s’ouvre à la musique jazz, à l’improvisation, et à d’autres disciplines.
A noter aussi la façon dont certains élèves adultes du conservatoire ont présenté spontanément les choses lors de l’AG : ils ont dit qu’ils étaient tout à fait volontaires pour rendre à la ville ce qu’elle leur offrirait en continuant à leur donner accès à une formation musicale de qualité : ils ont proposé de participer bénévolement aux événements de la ville à travers fanfare ou chorale accompagnant les temps fort de la vie municipale. Une sorte de retour sur investissement plus direct en quelque sorte.
En bref. La politique culturelle de la ville est bien un choix politique qui doit se faire en transparence dans les instances démocratiques. Sur ce point la municipalisation clarifie les choses. Ce qui est gagné en contrôle démocratique direct est cependant perdu en indépendance pédagogique. En réalité, pour moi le seul débat est là (c’est toujours mon point de vue personnel uniquement, et j’avoue volontiers être à la fois piètre musicien amateur et grand mélomane éclectique, ce qui nuit certainement à mon objectivité sur ces sujets 😉 ).
J’allais oublier … que pensez des élus qui votent les yeux fermés ce type de subventions sans jamais mot dire pour s’étonner du coût pour les contribuables.
Il serait bien que le délégué à la vie (j’allais dire à la survie…) associative s’exprime sur ce point. Cela nous changerait des propos lénifiants lors des conseils municipaux et des querelles sur la subvention accordée pour l’achat d’un drapeau …
Aux uns et aux autres …
600 000 de budget subventionnés à hauteur de 65% par la ville (qui en plus fournit les locaux gracieusement) pour 540 élèves cela représente une subvention annuelle de 722 euros par an et par élève !
C’est totalement délirant !
A qui va-t-on faire croire que nous avons 540 élèves nécessiteux à Nogent-sur-Marne ?
La musique c’est super – soit – mais il est indispensable que les parents qui le peuvent assument les frais induits par les loisirs de leurs enfants.
Nous entendons à longueur de temps la complainte qui fustige l’assistanat. On pourrait aussi commencer par ne plus assumer collectivement les loisirs de personnes dont la situation financière ne justifie pas le recours à la solidarité.
L’argument du bénévolat qui ne peut faire face est ridicule. Lorsque l’on accepte une charge, on l’assume …
Complexité pour fixer les cotisations en fonction des revenus ? Je n’y crois pas une seconde : chacun fournit son relevé d’imposition et se voit appliquer un tarif. Ceux qui refusent de le faire pour des raisons de confidentialité sont soumis au tarif marginal le plus coûteux .. Cela fonctionne ainsi dans mon comité d’entreprise et je trouve cela tout à fait légitime.
Il faudrait faire un grand ménage en la matière : moins de dépenses financées par la collectivité c’est moins d’impôts pour tous. Et que l’on ne vienne pas m’opposer le principe de la solidarité tant que l’on ne s’occupe pas des plus défavorisés.
Le commentaire de Yann est justement prudent.
J’ajoute qu’il y atout de même des professionnels aussi au conservatoire et qu’ils ont dû gérer au mieux avec un subventionnement publique qui a été très stable sur les 6/7 dernières années. A cet égard, il faudrait comparer avec le coût de structures comparables dans d’autres villes (????).
Le passage à la convention collective a provoqué une hausse inévitable de la masse salariale et divers rattrapages ont dû être effectués à cette occasion.
Je le redis, la municipalisation de la Scène Watteau a provoqué une hausse bien plus significative de l’aide publique.
Les administrateurs sont certes des bénévoles, mais j’ai connu un président et une présidente-ils sont toujours nogentais- très efficaces et très indépendants des enjeux politiques divers et variés…
A Annie Lahmer, en tant que chargé de mission fictif à l’heure actuelle, je vous fait une offre de service et je suis tout à fait disposé à vous aider dans votre fonction.N’hésitez pas à en parler au Maire de Nogent…
Effectivement il y a longtemps les tarifs étaient fonction de la feuille d’impôts. Entre temps une loi interdisait ce principe pour les associations. Loi cassée quelques années plus tard.
@David:
J’ai cru comprendre qu’à une époque lointaine, le conservatoire modulait ses tarifs en fonction des revenus (je n’ai pas connu cette époque et ne connais pas les détails, certains lecteurs pourront peut-être nous en dire plus), mais c’était vraissemblablement une mesure à la fois très complexe à mettre en oeuvre techniquement pour une structure gérée par des bénévoles, et qui n’améliorait pas les difficultés de financement. Il est très difficile de jongler avec les paramètres (coût d’inscription, nombre d’élèves par classe, type d’enseignement) qui permettent d’optimiser le service rendu à la fois sur le plan pédagogique et sur le plan financier. Encore plus quand on ne dispose que de moyens informatiques rudimentaires et d’un management volatile, avec très peu de membres intéressés pour s’investir dans la gestion.
La ville dispose certainement d’une bien meilleure expérience, de compétences permanentes et de moyens appropriés pour gérer ce type de politique tarifaire, qui n’est pas vraiment à la portée d’une association. L’application du quotient familial n’est encore qu’un projet, et même la mairie est consciente qu’il lui faudra un délai avant de pouvoir mettre en oeuvre cette politique.
Jusqu’à aujourd’hui, le conservatoire était une association privée, et non à proprement parler un service public : l’aspect “social” des choses n’avait pas forcément à faire partie de ses priorités.
Il faut faire attention à toujours bien garder cet état de fait en tête : on ne peut pas raisonner sur la gestion passée (encore moins la juger) avec une logique de service public, puisque de fait le conservatoire n’en était pas un malgré ce qu’imaginent de nombreux nogentais. Même lourdement subventionnée, une association agit avant tout selon l’intérêt de ses membres actifs… qui n’est pas nécessairement celui du public, bien qu’il puisse se recouper (d’où le suventionnement). Sur ce point au moins, la municipalisation clarifiera les choses.
Si j’en crois ce billet, Alain Degrassat, délégué à la vie associative, compte mettre en oeuvre à l’horizon 2012 des frais d’adhésion modulés en fonction du quotient familial.
Mais pourquoi attendre 2012 ?
Cela fait des années que ce mécanisme aura dû être mis en place : plein pot pour ceux qui peuvent, symbolique pour les autres. C’est une mesure qui ne pourra être dénoncée par personne sauf par ceux qui apprécient de voir leurs loisirs être financés par les autres.
Il est impératif de cesser de jetter l’argent par les fenêtres et j’ai bien du mal à comprendre pourquoi les responsables successifs de cette association n’ont pas modifié la règle du jeu plus vite.
Ils nous l’expliqueront sans doute …
Le premier audit financier (tès incomplet d’ailleurs) fait déjà apparaître deux choses :
-la gestion à venir sera plus coûteuse à la Ville en terme de salaires (cela alimentera le besoin en apport fiscal, un de plus)
-un passif devra être apuré, semble t on indiqué : à quel hauteur ??? De toutes les façons, ce sera à la Ville de procéder à cet apurement l’association de gestion actuelle n’ayant sans doute pas de réserve
-sous régie municipale, cette structure gèrera au plus près la poltique tarifaire pour être ouverte azu plus grand nombre. Le nombre de familles s’accoissant à Nogent (du fait de la politique immobilière de la Ville), un afflux d’élèves se produira..
On peut enterriner ce type de choix : mais on devra en assumer les conséquence financières. Cela fut le cas déjà dans le passé de la Scène Watteau qui avait évolué vers le statut d’Etablissement public (l’apport financier de la Ville n’avait cessé d’augmenter pendant deux ou trois ans) . Dans ce dernier cas (le Maire est président de droit), on garde néanmoins des comptes séparés, dans le cas du Conservatoire, le coût de celui-ci risque d’être absorbé par les coûts de fonctionnement généraux de la Ville. A l’évidence cela impactera sur les comptes de la Ville mais on saura difficilement à quelle hauteur…
cela constitue un paramètre de plus pour expliquer l’augmentation prochaine des impôts locaux (en 2011, 2012 ?).
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