Le projet de réaménagement du pôle RER A de Nogent sur Marne, baptisé cité d’affaires Nogent Baltard, a été présenté officiellement à l’ensemble du Conseil municipal à l’issue de la séance du 11 janvier 2009. Après un rappel du contexte, des enjeux et de l’agenda par le maire, Jacques JP Martin, et un diaporama commenté par l’architecte Jean-Paul Viguier, c’est par un petit d’un film d’une dizaine de minutes que le projet a été dévoilé sous toutes ses coutures.
Petits oiseaux, vrombissement d’hélicoptère et klaxons de voiture pour signaler le point de vue (du ciel, au volant ou à pied), aucun détail auditif ne manquait à l’appel, même l’annonce de retard prévu sur la ligne A 🙂 depuis l’intérieur de la garer RER….
En dehors de cette mise en situation très complète et concrète, rien de neuf par rapport à la dernière présentation auprès des conseillers de quartier (voir billet). L’objet n’était pas de sortir un scoop mais d’informer le Conseil municipal sans donner lieu à un vote. Le projet devrait être mis aux voix lors d’une prochaine séance. S’en est suivi une série de questions des élus avant la levée officielle de la séance du conseil municipal pour ouvrir le dialogue – à une heure assez tardive (22h40) – avec le public (une soixantaine de personnes étaient présentes). Deux séries d’échanges qui on permis de revenir sur différents sujets (déjà évoqués lors des précédentes réunions publiques) et notamment sur le dernier point qui ne fait toujours pas consensus : la densité et les hauteurs.
Ci-suit en bref les différentes questions évoquées, tant par les conseillers municipaux que les citoyens présents.
Le siège d’Eiffage Construction : un engagement sur la durée ?
Philippe Sajhau (Nogent avec vous) s’est enquis de la solidité de l’engagement d’Eiffage Construction. Le représentant de l’entreprise a répondu que le groupe avait réellement besoin de déménager car le crédit-bail sur ses locaux de Neuilly Plaisance arrive prochainement à échéance et que cette nouvelle implantation correspond à une volonté de modernisation de leurs bureaux avec des bâtiments basse consommation, HQE…
Bilan énergétique
« Quel est le bilan énergétique du projet ? » a demandé à ce propos Jean-René Fontaine, maire adjoint à l’urbanisme. Réponse : autour de 40 kWh/m2/an pour les bureaux. «Nous arrivons quasiment à éviter le chauffage mais pas encore la climatisation l’été » a précisé l’architexte Jean-Paul Viguier.
Financement et taux du PLD
Michel Mastrojanni (conseiller municipal PS) s’est inquiété du coût des travaux d’aménagement annexes (comme la voierie) à la charge de la ville -estimés à 5 millions €. « Le projet ne coûtera pas un centime à la ville » a rassuré le maire, ces travaux seront en effet compensés par la PLD (taxe payée par le promoteur en cas de dépassement du Plafond Légal de Densité). Nicolas Mauduit, président de l’Association des contribuables nogentais, s’est justement interrogé sur le prix du m2, 600 €, retenu pour le PLD, indiquant que l’on tournait plutôt autour de 900 € actuellement dans le secteur. Un taux modéré justifié par le maire du fait de l’engagement d’Eiffage à maintenir les prix d’achat sur lesquels il s’était engagé au début du projet, malgré la survenue de la crise. L’élu a ajouté que les prix avaient été validés par les domaines. Michel Gilles (conseiller municipal Nogent avec vous) s’est pour sa part étonné de ne pas disposer, en tant que conseiller municipal, d’un document de présentation complet et chiffré du projet et a demandé à pouvoir disposer rapidement de tous les éléments. Sur ce point, Jacques JP Martin a rappelé que la présentation ne donnait pas lieu à un vote immédiat. et indiqué qu’un document plus complet sera remis avant le vote en conseil municipal.
Disparition de l’équipement public
Estelle Debaecker (conseillère municipale Nogent avec vous), Michel Mastrojanni et, dans l’assistance, Philippe Goyhénèche, président du Conseil de quartier du bois, ont regretté pour leur part la disparition de l’équipement public (il était en effet prévu initialement d’installer une médiathèque ou une pépinière d’entreprises – espace dédié aux PME). Le maire a motivé la suppression de cet espace dans le cadre de la modification du projet survenu suite aux contraintes techniques rencontrées par les architectes (problèmes de portage liés à la présence du RER, lire à ce sujet le billet compte-rendu de la réunion publique lors de laquelle ces modifications avaient été exposées). Une crèche privée devrait en revanche voir le jour, qui réservera quelques berceaux pour la ville. Philippe Goyhénèche a insisté sur la proximité des écoles (maternelles publics et groupes scolaires privés) du quartier pour demander d’engager tout de même une réflexion sur la possibilité d’une médiathèque.
Développement économique
Quelques réactions enthousiastes également. Christian Maudry et Catherine Matruchot (majorité municipale) se sont ainsi félicités de l’apport de ce projet pour le développement économique et Estelle Debaecker a rappelé comme ce projet était indispensable pour la ville. Un habitant également enthousiaste s’est enquis précisément de l’apport que ce projet apporterait en termes financiers. Le maire a rappelé que la simulation initiale, basée sur la taxe professionnelle, faisait état de 2-3 millions € mais qu’il convenait de refaire le calcul avec le nouveau dispositif fiscal.
60 heures de concertation
Stéphane Hirt (Adjoint en charge de la démocratie locale) a également insisté sur l’important dispositif de concertation (60 heures au total) mis en place autour du projet.
Volumes et hauteurs : la dernière pierre d’achoppement
60 heures qui ont contribué à aménager un certain nombre d’ajustements demandés par les riverains et d’envisager des nouvelles propositions (crèche, restaurant panoramique) mais n’ont pas permis de se mettre d’accord sur ce qui reste aujourd’hui «le» sujet de divergence : les volumes et hauteurs, plus importants que prévu initialement. Deux habitantes, ayant participé aux différents ateliers, sont revenues sur cette question, tandis que Michel Gilles a regretté le rétrécissement de la percée symbolique vers le Pavillon Baltard induit par la densification du projet.
Vous pouvez écouter l’ensemble des échanges de la soirée concernant ce sujet en cliquant sur les liens suivants :
- Présentation et rappel historique du projet depuis 2006 par Jacques J.P. Martin, maire de Nogent sur Marne, puis présentation par Jean-Paul Viguier, architecte du projet, (durée : 32 minutes);
- Questions / réponses des membres du conseil municipal (durée : 48 minutes);
— clôture officielle du conseil municipal — - Questions / réponses du public présent à la scène Watteau le lundi 11 janvier (durée : 50 minutes).
A consulter également, le document présenté par le maire et le diaporama commenté par l’architecte Jean-Paul Viguier, (source : le site de la ville).
Voir aussi l’ensemble des billets déjà consacrés au réaménagement du pôle RER A.
La densité à Nogent est de 25% supérieure à celle du Perreux sur Marne. Et le quartier Leclerc est le quartier où la densité est la plus forte à Nogent.
Autre souci à creuser : le stationnement (après les travaux et pendant…). Il est bien de supprimer cette vérue qu’est le parking aérien, mais même s’il est sous utilisée, il permet d’offrir des places de stationnement qui’il faudra retrouver…
L’association Les portes de Nogent dont je suis encore administrateur devrait mieux défendre les riverains (ce qu’elle fit en 2000 avec le projet Boucle verte). Y aura t il une enquête publique ? Les nogentais doivent pouvoir s’exprimer en connaissance de causes (les petits films sont sympas, mais pour des citoyens responsables, cela ne peut pas suffire.
Depuis le conseil municipal du 8 février s’est déroulé…
Pas de vote sur le projet Pôle RER A, non retenu à l’ordre du jour.
Effectivement , le montage financier du projet est décisif et les coûts engagés conditionnent le recours au PLD qui lui-même pèse sur la volumétrie du projet.
Nogent est d’une densité très importante sur la petite couronne et particulièrement le quartier Leclerc. Le projet actuel, malgré certains aspects intéressants contribue à densifier encore.
L’engagement du Maire est formel : pas d’augmentation de la fiscalité directe locale pendant la mandature. Alors comment financer une telle opération : en recourant à la fiscalité indirecte et au fameux PLD. Mais qui dit PLD dit augmentation de la volumétrie et de la densité. Il importe d’être extrêmement vigilant sur cette question : on peut comparer avec la densité perreuxienne beaucoup plus raisonnable.
@Arena
OK, c’est rajouté sur la liste des sujets.
@c.Dubois : 😉
Je suis preneur pour que le site face un point sur le déploiement d’Opalys à Nogent sur Marne et les prévisions sur 2010
@Arena : Merci pour les liens vers le film, je les ai rajoutés dans le billet.
la 1ière partie
et la deuxième partie
http://www.youtube.com/watch?v=-6Rg1g7DvXE
http://www.youtube.com/watch?v=-6Rg1g7DvXE
Est il possible de mettre en ligne le film en question ?
Rien de changé par apport à Nungesser: la démocratie municipale n’est pas pour demain.
Le nombre des conseillers municipaux est fixé par la loi.
Il en va de même pour le montant de leurs indemnités qui font l’objet d’un plafonnement. J’ai cru comprendre qu’à Nogent on tutoyait le plafond … On pourrait dès lors espérer que les dits conseillers municipaux exercent leur mandat. A quand un compte+rendu de leur part ?
Je l’ignore, posons leur la question.
Ce qui est inquiétant pour l’avenir de NOGENT c’est que des dossiers importants à millions d’euros comme le pôle RER A sont gérés par le maitre à bord avec une désinvolture consternante, à quoi bon avoir autant de conseillers municipaux !!
J’espère que les lecteurs auront le temps d’écouter la bande son (merci à Nogent Citoyen d’assurer cette prestation)
Le projet a fait l’objet de plusieurs réunions publiques et de nombreux ateliers, mais c’était la première fois que le conseil municipal était saisi de ce projet (sans commission préalable et sans documents préparatoires !)
Et dès que l’on demande à avoir communication des informations de base , notamment les données financières qui conditionnent ensuite le nombre de m2 à construire et les marges de manoeuvre, il est répondu (exactement comme pour le transfert du parc HLM) qu’il faut savoir rester humble et faire confiance aux experts (si les experts d’Eiffage se comportent comme ceux de Valophis, vous imaginez facilement qui va se faire plumer) et ne pas remettre en cause par calcul politique le consensus (c’est à dire le projet tel qu’arrêté par le maire) !
Voilà bien résumé la conception nogentaise de la démocratie locale :
un conseil municipal mis devant le fait accompli et qui valide sans discuter
et toute demande d’exercer son rôle de conseiller municipal ne peut être que du calcul politique et le refus d’admettre sa totale incompétence (c’est probablement sur ce critère que nous avons été élus)
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