Pas de places en crèche ? Pourquoi ne pas en créer une, associative ? Ainsi est née à Nogent sur Marne la crèche des Petits canotiers dans les années 80, suivie d’une petite sœur, Les Moussaillons, en 2007. Un double établissement qui accueille aujourd’hui 36 berceaux, au rez-de-chaussée de la cité HBM du 124 boulevard de Strasbourg.
Implication des parents obligatoire
Chacun se charge d’une tâche : comptabilité, achats, relation avec le personnel, bricolage, tenue du planning, préparation des fêtes… et assure une permanence un matin ou un soir de la semaine, ce qui permet de proposer une amplitude horaire de 7h45 à 19h. «Cela constitue quasiment un second emploi lorsqu’il s’agit d’établir le budget ou de manager l’ensemble de l’équipe, mais l’intérêt est que nous sommes impliqués dans toutes les décisions», indique le président, Alexandre Granvillier. «Je ne m’étais jamais investi dans une association auparavant et apprécie beaucoup cette expérience même si ce n’est pas de tout repos», reconnaît le vice-président, Franck Leonhardt.
Un tarif indexé sur le barème de la CAF et corrélé au revenu
Pour les parents, les prix sont presque identiques à ceux d’une crèche municipale ou départementale (un tout petit peu en deçà en raison de l’implication des parents) et dépendent des revenus. Concrètement, il faut compter 0,05 % du revenu mensuel net imposable par heure (avec des dégressifs en fonction du nombre d’enfants et jours passés à la crèche).
Budget serré
Le financement total est réparti entre une subvention de la CAF (Caisse d’allocation familiale), une de la ville et le paiement des parents. Un budget total d’environ 250 000 € par structure qui correspond en bonne partie au salaire des professionnels de la petite enfance (7 personnes par crèche), et dont la gestion donne parfois des sueurs froides lorsque les niveaux de charge ou de subvention varient. «Plusieurs facteurs ont convergé récemment, qui ont fait trembler notre modèle de fonctionnement, explique Alexandre Granvillier. Nous avons ainsi arrêté de percevoir la subvention CNAESA pour les emplois aidés, car le dispositif ne peut durer que deux ans, et avons du nous acquitter des charges de personnel d’une entreprise de plus de dix personnes – mais nous ne sommes pas une entreprise, étant passés de 7 à 14 employés suite à l’ouverture de la seconde crèche. Du coup, nous avons du négocier en conséquence une hausse de notre subvention auprès de la ville. En contrepartie, nous avons accepté de réduire notre activité en fermant 5 semaines et en licenciant les deux adjointes. In fine, nous arrivons à un coût horaire net de moins de 6,7 € par enfant, contre 12 € en moyenne dans les crèches privées. Un taux compétitif assuré par la part de bénévolat des parents qui s’occupent entièrement de l’administration et l’absence de frais de siège.»
Voir aussi fiches avec coordonnées complètes :
Crèche des petits canotiers et des petits moussaillons
Crèche des Titounets
Très bon souvenir des Petits cannotiers où notre fille Louise a passé deux ans. Le fait de pouvoir s’impliquer dans le mode de garde de son enfant est vraiment satisfaisant … car la crèche collective a parfois un coté médico-administratif insupportable. En revanche, le recrutement des parents par les parents favorise une certaine reproduction sociale : c’était un peu bobo-land !
ce type de structure est trés intéressant. Mais il ne faut pas se réfugier derrière la volonté de certains parents à se prendre en charge pour ne pas augmenter le nombre de berceaux à Nogent. Ma fille, qui a 20ans maintenant a eu la chance de fréquenter les petits canotiers, néanmoins tous les parents ne peuvent être disponibles. Les modes d’accueils doivent être pluriels et convenir à tous. Il faut savoir que ce sont les femmes, en général, qui se retrouvent en difficulté quand les modes de garde maquent.
Au vu de l’expansion démographique de Nogent ces dernières années et de la densification de son habitat (nouveaux projets immobiliers), il est impératif que la Ville apporte un soutien massif au développement durable de telles structures.
En tant qu’adjoint chargé de la vie associative, j’avais particulièrement encouragé le prolongement de la crèche des canotiers. J’avais en outre démontré que pour la Ville le coût de ce type de structure était moins élevé que les aures modes de garde (crèche départementale, crèche municipale…).Et le service rendu plus régulier et adapté.
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