Société | | 15/10/2010
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Lycées : Blocus et intrusions musclées divisent les élèves

Manifestation lycéenne devant la gare RER E de Nogent-Le Perreux le 15 octobreSuite aux nombreux appels à la reconduction des blocages de lycées diffusés par SMS et sur le réseau Facebook, et au succès médiatique des actions d’hier, la mobilisation des lycéens a repris de plus belle ce matin, vendredi 15 octobre.

Louis Armand “bloqué”, collège Branly fermé

A Nogent-sur-Marne (94), le lycée Louis Armand (photo) était bloqué dès les premières heures par un piquet de grève qui filtre les entrées à l’aide d’une barrière de chantier, sous l’oeil des policiers de la Police Municipale, venus avec deux voitures et deux scooters. Des élèves d’un établissement voisin se sont rendus tôt le matin devant le lycée Edouard Branly, pour tenter à nouveau de mobiliser leurs camarades qu’ils n’avaient pas réussi à entraîner la veille, malgré une intrusion “musclée” jusque dans la cour du lycée. Pour éviter tout risque envers les plus jeunes, le collège de la cité scolaire Edouard Branly était d’ailleurs fermé ce vendredi par décision de sa direction.

Fermeture du collège de la cité scolaire Edouard Branly de Nogent sur Marne le 15 octobre
Le "blocus" du lycée Louis Armand de Nogent sur Marne le 15 octobre
Piquet de grève devant le lycée Louis Armand à Nogent le 15 octobre

Manifestation devant la gare du RER E

Les élèves du lycée Paul Doumer du Perreux-sur-Marne avaient fixé rendez-vous à tous les lycéens mobilisés des alentours vers 10 heures devant la gare du RER E (Eole) Nogent-le-Perreux. Dans une ambiance assez festive et bruyante, un groupe de 300 à 400 élèves dansait et sautait devant la station, alors que quelques agents arborant un équipement anti-émeute se tenaient de l’autre côté du carrefour, et que les véhicules de la police nationale, de la police municipale et même les unités chargées du stationnement restaient à proximité.

Manifestation lycéenne devant la gare RER E de Nogent-Le-Perreux le 15 octobre
Manifestation lycéenne devant la gare RER E de Nogent Le Perreux 15 octobre
La police nationale prête à faire face à toute éventualité
Voiture de la police municipale de Nogent aux abords de la manifestation lycéenne

Le lycée Paul Doumer, point de rassemblement

Quelques minutes plus tard, le cortège comptant au moins 500 élèves, s’ébranlait au pas de course pour retourner au lycée Paul Doumer (vidéos). La petite rue où la porte de l’établissement est condamnée par une barricade de poubelles et de barrières de chantier (photo), parfaitement calme et déserte quelques minutes auparavant, s’emplit d’une foule de lycéens joyeux qui s’engouffrent dans l’établisssement.

Blocus du Lycée Paul Doumer au Perreux sur Marne
Blocus du Lycée Paul Doumer au Perreux sur Marne
Blocus du Lycée Paul Doumer au Perreux sur Marne

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=05fW74KjRA8[/youtube]

Ils doivent maintenant décider si, conformément à certains projets initiaux, ils vont retourner en direction de la cité Branly et du LEP Val-de-Beauté à Nogent. Ils savent cependant que la police, qui encadre avec souplesse leurs déplacements dans tous les environs, est déterminée à ne pas les laisser renouveler les actions assez violentes de la veille pour pénétrer dans le lycée de Nogent, d’où sans doute l’appel en renfort ultérieur de sept fourgons de CRS (photo en bas de page).

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=rgS4-qloC3c[/youtube]

L’opinion lycéenne divisée

Dans les discussion des lycéens en marge des manifestations, et dans leurs échanges sur les réseaux sociaux sur Internet, l’opportunité de ces actions plus ou moins violentes est discutée avec ferveur. Elle divise les élèves, opposant ceux qui pensent pouvoir faire fléchir le gouvernement par une action coordonnée de masse, et ceux (souvent les plus jeunes) qui considèrent que sur le fond, la réforme des retraites ne les concerne pas vraiment. Ils sont également nombreux à dénoncer la forme que prennent les actions, soit parce qu’ils pensent que ces actions locales n’auront aucune influence sur la politique du gouvernement, soit parce qu’ils sont dégoûtés par les débordements gratuits qui mettent en cause la crédibilité du mouvement.

Il est indéniable que dans les appels lancés par certains jeunes sur internet, demandant à d’autres de venir bloquer “leur” lycée, sans autre raison que de semer la zizanie, la motivation semble parfois uniquement liée à la perspective de manquer des cours et de s’amuser de toute cette agitation. Pour d’autres, qui structurent et organisent le mouvement en lançant les mots d’ordres d’appel au calme et fédèrent les lycéens autour de slogans et de points de rassemblements choisis stratégiquement, c’est un mouvement bien plus engagé, politisé et sérieux. Mais la réforme des retraite n’est pas le seul catalyseur de cette agitation lycéenne à la veille des vacances de Toussaint : quand les slogans ne sont pas minimalistes, se bornant de scander le nom des établissements scolaires en grève, c’est souvent le nom de Nicolas Sarkozy qui est la cible spontanée des protestations, les revendications précises en rapport avec l’organisation du système de retaite ne venant qu’en troisième position.

Retour au calme

Le calme était revenu à la mi-journée dans tous les établissements du secteur, désertés par les manifestants qui ont emprunté en masse le RER E à la gare de Nogent-Le-Perreux pour aller rejoindre les cortèges de leurs camarades dans les villes avoisinantes, ou les manifestations à Paris (où un élève de Louis Armand a été interviewé par LCI)… Non sans avoir bloqué quelques dizaines de minute le trafic des trains en se relayant pour tirer le signal d’alarme, sous l’oeil d’un important déploiement de police et de CRS stationné autour de la gare, qui n’a finalement pas eu à intervenir de façon trop appuyée.

7 fourgons de CRS venus en renfort à la gare de RER E du Perreux

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