Société | | 05/11/2010
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Stations Arc Express à Saint-Maur : Non franc et massif des habitants

Près de 600 personnes dans une salle archi comble, prompte aux applaudissements et parfois aux huées… l’ambiance était particulièrement chaude hier soir, dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville de Saint-Maur des Fossés où se tenait l’une des réunions organisées dans le cadre du débat public autour du projet Arc Express (le métro périphérique de la région Ile de France).

L’un des tracés prévus par ce nouveau métro souterrain envisage en effet d’y implanter deux nouvelles stations, à Adamville et place Jean Moulin, complétées d’une interconnexion avec la  gare existante de Champigny. Les autres tracés proposent de s’ interconnecter au niveau de l’actuelle station de Saint-Maur Créteil.

Préserver le cadre de vie et l’identité de Saint Maur

Une perspective que les habitants associent avec effroi à une densification future et qu’ils rejettent massivement, leur député-maire, Henri Plagnol (UMP), en tête. Ce dernier a du reste rappelé son engagement de préserver la qualité de vie  de sa commune dès son discours d’accueil et rappelé qu’il avait voté non à la loi sur le Grand Paris à l’Assemblée nationale pour éviter d’être contraint à densifier autour des gares. Les maîtres d’ouvrage ont eu beau plaider qu’il n’y aurait pas d’impact paysager extérieur car le métro serait souterrain et qu’il y aurait juste des petites stations à l’extérieur et que ce projet permettrait d’améliorer les conditions de voyage dans le RER A en le délestant de 6 à 10 % de son trafic, cela n’a pas convaincu. «Vous prévoyez un million d’usagers sur Arc Express, comment prétendre alors qu’il s’agira de petites gares ! De plus, le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable au SDRIF (schéma directeur de la région) car il est devenu incompatible avec la loi sur le Grand Paris votée entre temps. Qu’adviendra-t-il du projet Arc Express également développé par la région ? Ne risque-t-il pas tout simplement de se faire absorber par le projet de la Société du Grand Paris qui prévoit, lui,  clairement, de densifier autour des stations ? Quelles garanties pouvez-vous réellement nous offrir ?» a ainsi interrogé le maire adjoint Sylvain Berrios. Tour à tour, élus, représentants d’associations ou simples citoyens se sont relayés pour exprimer leur refus de nouvelles gares et interconnexions, insistant sur leur souhaiter de préserver leur cadre de vie et l’identité de Saint-Maur. Un message bien enregistré par les maîtres d’ouvrages. «Nous avons bien acté le refus global de Saint-Maur d’accueillir de nouvelles gares», a ainsi indiqué le directeur des projets, Jean-François Hélas.

Détour par le plateau briard

Une solution alternative s’est dessinée, avancée par le maire et son adjoint Jacques Leroy, consistant à contourner Saint Maur pour rejoindre la ligne de RER A au niveau du plateau Briard. Une proposition apparemment bien accueillie par la population concernée dont un élu, Jean-Pierre Chaffaud, maire adjoint de Sucy en Brie, a indiqué que cela pourrait constituer une opportunité pour la ville.

Quelques voix en faveur de nouvelles stations

Trois voix se sont néanmoins élevées à contrecourant du mouvement général, huées mais aussi un peu applaudies : «Il existe aussi à Saint Maur des gens qui prennent les transports en commun pour aller travailler et il y en a même qui cherchent à se loger et ne rechigneraient pas contre quelques constructions supplémentaires. La qualité de vie passe aussi par une réduction de la pollution et des nuisances sonores occasionnées par les automobiles ainsi que la possibilité de se déplacer facilement ! »

Crainte des retombées économiques pendant les travaux

Outre la sur-urbanisation, plusieurs habitants, de Saint-Maur mais aussi Créteil, ont exprimé leur crainte concernant la période des travaux et les retombées économiques pour les commerçants riverains. Les maîtres d’ouvrage leur ont assuré qu’il y aurait alors une commission d’indemnisation pour étudier les cas de commerces ayant subi une perte de chiffre d’affaires.

Projets alternatifs ?

Au-delà des questions concernant le tracé autour de Saint-Maur, plusieurs remarques ont rejoint celles déjà exprimées lors de la première réunion départementale, à savoir un certain doute concernant la coexistence de ces deux projets, quelques uns allant jusqu’à s’interroger sur un possible phagocytage d’Arc Express par le projet de la Société du Grand Paris. D’autres citoyens ont aussi réclamé l’étude de solutions alternatives comme la construction d’un métro aérien au-dessus de l’A86 (projet de l’architecte urbaniste Roland Castro) ou la réhabilitation des rocades ferrées existantes en petite ceinture. Le président de la commission du débat public Arc Express, Jean-Luc Mathieu, a promis sur ce point qu’une réunion spécifique serait organisée pour aborder spécifiquement des projets alternatifs comme celui de Roland Castro. Un participant a également regretté que le réseau ne s’étende pas jusqu’à Vélizy, important pôle économique. Explications : le métro périphérique a vocation à relier entre elles des lignes déjà existantes, au niveau de la périphérie et plus seulement de Paris intramuros, il est ensuite aisé de prendre les correspondances comme cela se fait dans le métro parisien.

Prochaine réunion, commune cette fois-ci aux deux projets (Arc Express et réseau de transport de la société du Grand Paris) :
mercredi 10 novembre à 20 heures au gymnase Tabanelli de Champigny sur Marne.

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