Alors qu’une requête collective a été déposée l’an dernier devant le tribunal administratif suite au transfert du parc HLM de Nogent de l’office communal à l’office départemental, la négociation s’esquisse enfin, à quelques jours du jugement…
Signé au printemps 2009, le transfert du parc de logements sociaux de Nogent Habitat (l’office HLM de Nogent) à Valophis Habitat (l’office HLM du Val de Marne) avait pour objectif de confier leur gestion à un opérateur professionnel de niveau départemental, au parc immobilier plus important.
Cette opération a pris la forme d’un bail emphytéotique de 90 ans entre l’office HLM de Nogent sur Marne et celui du Val de Marne. Le parc immobilier, constitué de 1055 logements répartis sur 67 000 m2, a été adjugé 16,1 millions € mais l’office étant encore endetté de 17,5 millions € à la date de la transaction (fin décembre 2009), il a donc versé une soulte de 1,4 millions € à Valophis. En contrepartie, l’opérateur HLM du Val de Marne s’est engagé à réhabiliter les constructions devenues vétustes pour un montant estimé à 18 millions € à court terme et à construire 48 nouveaux logements sur le parking du 123 boulevard de Strasbourg, où se trouve déjà une barre de HLM.
Un manque à gagner évalué à environ 45 millions €
Cette construction de nouveaux HLM au 123 boulevard de Strasbourg a suscité le mécontentement d’un certain nombre de ses habitants. Une pétition a circulé et une douzaine d’entre eux se sont joints à des élus du groupe Nogent avec vous (Michel Gilles, Michel Devynck et Marie-Anne Montchamp) ainsi qu’au président de l’Association des contribuables nogentais, Nicolas Mauduit, pour lancer une requête contre cette transaction au tribunal. Les requérants réclamaient non seulement l’annulation d’une construction à cet emplacement mais aussi une revalorisation de la transaction basée sur des calculs plus proches de ceux de France Domaine. Ils souhaitaient également que Valophis intègre dans ses projections les revenus futurs générés par les 48 logements restant à construire, et pas seulement les dépenses d’investissement. En bref, le manque à gagner pour la ville est évalué pour les requérants à quelques 45 millions €.
Valophis propose une rallonge de 8 millions €
Lancée fin 2009, la requête devrait donner lieu à un jugement très prochainement, à moins que les deux parties ne trouvent un accord. C’est dans ce contexte qu’une première réunion de concertation a eu lieu le 25 octobre dernier. Suite à cette rencontre, Valophis a envoyé une proposition la semaine dernière. L’office HLM du Val de Marne s’engage à ne pas construire de nouveaux logements au niveau du 123 boulevard de Strasbourg et à trouver d’autres sites dans la ville, il estime ce surcoût du foncier à acquérir de l’ordre de 2 millions €. Il s’engage également à réaliser des travaux à hauteur de 24 millions € au lieu de 18 millions €, indiquant que l’état des lieux est plus dégradé qu’il ne le pensait au départ. Il accepte ensuite de prendre en compte les loyers générés par les nouveaux logements construits. Au total, Valophis s’engage donc à dépenser 8 millions supplémentaires. En contrepartie, l’opérateur de HLM du Val de Marne laisse entendre que les travaux ne pourront pas commencer tant que la requête judiciaire sera en cours.
Le parking du 123 boulevard de Strasbourg dépend de Fontenay
Ce compromis devrait désormais être négociée entre les quinze requérants. Pour Michel Gilles, il s’agit d’une avancée qui doit se discuter même si le compte n’y est pas encore : «Certains des engagements proposés par Valophis ne leur coûtent pas cher. Par exemple, il a été mis en évidence sur le cadastre que le parking du 123 boulevard de Strasbourg n’appartient pas la commune de Nogent sur Marne mais à celle de Fontenay sous Bois, étant simplement mise à disposition par le Fort de Nogent. Il n’est donc de toutes façons pas possible d’y construire des HLM. Et concernant les dépenses de travaux à géométrie variable, cela rappelle les méthodes d’Eiffage…»
De nouveaux logements rue Théodore Honoré ?
Les 48 logements ne pouvant être construits sur le parking du 123 boulevard de Strasbourg, une partie des futurs appartements pourraient être accueillis sur un site qui accueille actuellement un centre de services techniques de la ville dans la rue Théodore Honoré, en face de l’école Guy Môquet. Cette parcelle serait alors complétée de l’un des terrains voisins. Plus petit, le terrain ne pourrait toutefois accueillir qu’une trentaine de logements. A suivre.
Voir aussi l’ensemble des billets déjà publiés sur ce sujet.
@Nicolas Mauduit, corrigé les chiffres, merci.
Etant proprietaire dans la zone ou la mairie semble vouloir concentrer ses projets de logements sociaux. J’avoue ma colère face à une densification accélérée ses dernieres années, devant des projets qui vont dénaturer le quartier et diminuer la valeur de mon appartement.
En l’absence de PLU, le Maire improvise et agit au coup par coup…Dans le secteur indiqué, quatre chantiers sont prévus (le plus important étant celui de l’avenue Galliéni) : avec un potentiel global de 1 000 habitants supplémentaires. Si l’on ajoute les projets confiés à EIFFAGE…La densification à Nogent atteindrait, dans les deux années qui viennent, un rythme jamais égalé.
Quelques précisions concernant les données relatives à ce bail et le courrier de Valophis du 10/12/2010:
– ce ne sont pas 63000 mais 67 000 m2 qui sont concernés par ce transfert (pour l’essentiel des surfaces habitables, plus des locaux commerciaux pour 1640m2);
– la durée du bail actuel est de 90 ans, pas 99;
– la “rallonge” n’est pas de 26M€ mais de 8M€ (que Valophis détaille dans son courrier selon 2M€ de frais fonciers pour construire les 48 logements ailleurs que dans le parking du 123 bv de Strasbourg, et 6M€ identifiés comme surcouts de réhabilitation – ces engagements restant à confirmer). Les travaux déjà prévus au bail actuel se répartissent approximativement selon un peu moins de 10M pour les HBM, 6.5M pour la construction de 48 logements, et 1.3M pour la réhabilitation de l’immeuble 4, soit un total de 18M€ d’engagement sur travaux d’investissement.
L’équilibre entre une valorisation objective du patrimoine HLM de Nogent et les engagements proposés par Valophis n’est pas atteint, ni même le chemin “à moitié parcouru”.
Comme indiqué dans le paragraphe rapportant le propos de Michel Gilles, le compte n’y est pas encore…
Si malheureusement il est seul, en conseil municipal ceux qui ne dorment pas votent les yeux fermés.
Le maire n’est pas seul, la majorité municipale dans son ensemble est responsable de tous les errements.
Quand on voit que le maire a cédé la totalité du parc hlm pour 16 MILLIONS ET QUE VALOFIS PROPOSE A L’AMIABLE 26 MILLIONS EN PLUS, C’EST A DIRE 6 MOIS DE BUDGET DE LA VILLE, IL Y A DE QUOI SE TAPER LA TETE CONTRE UN MUR!!!!! C’EST INOUI!!
COMMENT UN MAIRE PEUT-IL COMMETTRE DE TELLES ERREURS D’APPRECIATION??? SUR LE DOS DES NOGENTAIS!!! J’ATTENDS DES EXPLICATIONS COMME TOUS LES NOGENTAIS.
à Julie Larouze: “aménager un jardin” !!! ce propos dénote chez vous une totale ignorance de l’existence à Nogent (et hélas ailleurs aussi) d’une maladie qui atteint, après leur élection, les élus de la majorité municipale: la bétonite. Tout espace est ou sera constructible, en respectant le POS, qui sera modifié en conséquence si besoin est. C’est ainsi depuis les années Nungesser, et Martin est son digne successeur.
@ Bruno Morfin 1 et 3: si je traduis bien votre “« on va droit dans le mur “, “on” c’est le maire et le “mur” c’est le recours qui serait donc, selon vous, couronné de succès ? Pourquoi avoir été aussi sibyllin ?
Ceci dit, je souhaite que votre pronostic soit bon.
Comment avoir pu avoir l’idée saugrenue de construire 48 LOGEMENTS sur le parking du 123 BOULEVARD DE STRASBOURG???il faudrait plutot y amenager un jardin.!! Encore merci a monsieur GILLES pour sa clairvoyance face a
une majorité municipale amorphe. ET oui le projet eiffage elaboré dans les memes conditions est lui aussi mal parti!!!!
Par son refus de sivre les recommandations des nogentais concernant le projet, le Maire va se retrouver dans l’obligation ou contraint de renoncer au projet lui-même ….
à Bruno Morfin: vous écrivez “on va droit dans le mur”
– Qui est “on” ? Quel mur ?
-Merci.
Cette proposition faite par Valophis montre deux choses :
-que le résultat du recours à venir ne fait aucun doute : les requérants ont eu raison de déposer leur recours. Les sommes concédées (rallonge de 26 M€ ) par Valpohis sont considérables : comment se fait-il qu’une telle cession se soit déroulée dans les conditions que nous savons ?
-Le maire et son équipe avaient totalement cautionné cette cession ! Cela montre l’improvisation du maire en termes de gestion municipale : il est évident que nous allons aussi dans le mur dans le cadre du projet EIFFAGE, tel que le maire l’a accepté ou que l’opérateur lui a imposé…
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