Président du Conseil général du Val de Marne, Christian Favier réagit au possible déménagement de l’Institut National de l’Audiovisuel de Bry sur Marne vers la Seine Saint Denis.
Nogent Citoyen : Quelle est votre position d’élu face au départ envisagé de l’INA ?
Chritsian Favier : Je le regrette et nous allons nous mobiliser pour l’éviter. Le Val de Marne est partie prenante du pôle de compétitivité Cap Digital et l’INA et la SFP (Société française de production) en sont des acteurs essentiels au sein du département. Je ne suis pas non plus favorable à un déménagement partiel qui concernerait uniquement le pôle formation car il a toute sa place dans le dispositif et le département a investi financièrement à sa création.
NC : L’école de cinéma Louis Lumière a déjà acté son départ vers le pôle audiovisuel du Nord Parisien en Seine Saint Denis. En cas de déménagement de l’INA et de la SFP, envisagez-vous de développer une autre spécialisation sur ce territoire val de marnais ?
Christian Favier : Je reste dubitatif quant au bien-fondé d’une hyper spécialisation territoriale. Les synergies entre entreprises similaires ne sont pas systématiques et lorsque le secteur d’activité souffre, c’est tout le territoire qui en pâtit. Dans le Val de Marne, nous avons des compétences bien représentées, notamment autour de la santé avec d’importants centres hospitaliers et de recherche qui participent au pôle de comptétitvité Medicen, mais il n’est pas question pour autant de ne développer que ce secteur. Nous privilégions une vision plus diversifiée.
NC : Le site actuel de l’INA est aujourd’hui insuffisamment desservi par les transports en communs. Comment y remédier ?
Christian Favier : La prolongation du Trans-Val de Marne à l’Est du département permettra prochainement de relier directement le site aux lignes de RER E et RER A grâce à des bus en site propre. Sans oublier le projet de métro trans-banlieue actuellement en cours d’élaboration.
Par exemple, un groupe d’opposition qui fait son travail
et qui sollicite le commissariat du grand emprunt national pour un appui financier sur des projets d’avenir
Quels sont les contre pouvoirs qui permettraient d’infléchir ce supposé manque de stratégie ?
Deux enseignements à tirer de cette menace de délocalisation :
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1, Le conseil général du Val de Marne n’a pas de stratégie de développement économique
Les moyens financiers sont insuffisants. Alors qu’en moyenne les départements consacrent 2,90% de leur budget au développement économique, le Val de Marne n’inscrit que 0,68% de son budget à ce titre.
L’ambition est inexistante. Le Conseil Général du Val de Marne préfère saupoudrer ses actions sur les différentes communes “amies” plutôt que de se concentrer sur un ou deux pôles d’avenir. Cela ne créé aucune dynamique et les investisseurs le voient et préfèrent aller s’installer dans les départements qui offrent des perspectives
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2, Les départements sont en compétition. La Seine Saint Denis réussit à développer son pôle audiovisuel .
Cela renvoie à la réforme des collectivités territoriale à l’horizon 2014 : est-il sain que les conseils généraux se fassent de la concurrence les uns les autres ? Cela fait l’affaire des “chasseurs de primes” au détriment des contribuables et de l’intérêt général
Cela démontre qu’il faut remettre de l’ordre dans la répartition des compétences entre collectivités territoriales (et mettre fin à la clause de compétence générale qui est source de confusion et de gaspillage)
A l’heure du e-business les entreprises innovantes ne cherchent pas à développer leur business en se rapprochant physiquement des clients mais au contraire en développant son offre, ses services. Etre à coté de ses clients pour mieux les servir c’est une idée de vieux.
Grandes inquiétudes pour l’Ina….
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