La municipalisation du conservatoire Francis Poulenc, auparavant géré sous forme associative, a été officiellement actée lors du Conseil municipal de Nogent sur Marne du 27 janvier dernier. Ce sujet, qui a donné lieu à 7 délibérations, a occupé près d’une heure de la séance. Motif de cette reprise : le budget de fonctionnement important de l’association
(environ 0,5 million €) dont plus des deux-tiers sont financés par une subvention de la ville, le reste étant payé par les adhérents. “Etant donné le montant, nous sommes quasiment en mode délégation de service public”, a indiqué le maire en séance. Un montant constitué à plus de 90 % par le paiement des salaires de la trentaine de professeurs à temps partiel et des deux administratifs.
Conséquences pour les adhérents
Pour les usagers du conservatoire, la municipalisation ne change rien dans l’immédiat. Les tarifs restent identiques pour l’année scolaire 2010-2011. Une réflexion est en revanche en cours pour instaurer un tarif progressif en fonction du quotient familial à la rentrée 2011.
Conséquences sur le budget de la ville
Financièrement, cette municipalisation devrait entraîner une légère augmentation de la masse salariale en raison du passage des personnels en statut public avec treizième mois et générer à terme quelques économies sur la gestion administrative. Pour l’année 2011, le différentiel a été évalué à environ 90 000 € car il comprend les indemnités de départ de l’ancien directeur du conservatoire, Franck Launay. Sur les autres années, ce delta pourrait être de l’ordre de 30 000 à 40 000 € supplémentaire, a indiqué le maire. Sur ces questions financières, Marc Arazi, conseiller municipal sans étiquette de la majorité, a déploré le fait qu’aucun budget prévisionnel sur 1 an et sur 3 ans n’ait été proposé pour pouvoir statuer. Un point également regretté par William Geib, conseiller municipal PS, qui s’est néanmoins réjoui de cette municipalisation et a insisté pour que le paiement en fonction du quotient familial soit étudié au plus vite. Le maire, Jacques J-P Martin, a répondu que le budget prévisionnel 2011 précis serait présenté lors du prochain Conseil municipal, dans le cadre de la préparation du budget 2011 de la ville,et qu’en attendant, les grandes masses étaient déjà connues, l’essentiel du budget reposant sur la masse salariale. Une subvention exceptionnelle de 50 000 € a également été votée pour clore le budget de l’association. Si la gestion municipale de l’établissement a démarré officiellement le 1er février, une dernière assemblée générale de l’association se tiendra le 7 février prochain pour désigner le liquidateur.
Conséquences pour le personnel
36 collaborateurs ont été repris dont 2 administratifs à temps complet, un agent d’entretien à temps partiel et 33 professeurs à temps partiel. Parmi les 33 professeurs de musique, 23 ont été recrutés en CDI et 10 en CDD. Un professeur est parti en retraite. Le directeur, Franck Launay, qui devait en effet choisir entre sa charge de professeur de flûte et son emploi de directeur, ne pouvant exercer les deux fonctions dans le cadre de son nouveau statut, a opté pour le licenciement.
Ecouter le passage du Conseil municipal concernant cette municipalisation (avancer le curseur au temps 57:16. le débat dure jusqu’au temps 1h45)
Voir les précédents articles sur la municipalisation du conservatoire
Il est regrettable de perdre un très bon professeur de flûte, ce sera pas évident d’en recruter un, et comme d’habitude le Maire en bon Dictateur n’a pas laissé le choix au directeur, il l’a tout simplement licencié!!La Musique pour tous est déjà en place avec la MJC, alors quotient familial au conservatoire c’est regrettable, vu les impôts que l’on paye…on peut s’offrir le conservatoire sans être encore fortement taxé!!
David, J’ai toujours dit que j’étais pour la municipalisation du conservatoire et je vous rappelle qu’un président n’est pas celui qui décide ! En l’occurence, les décisions sont prises par un CA et des AG.
@ annie
il aurait fallu avoir un peu de courage et expliquer aux parents que la ville n’a pas vocation à financer leurs activités culturelles dès lors qu’ils peuvent y faire face par leurs propres moyens
bien sûr, il y aurait eu des pleurs et des grincements de dents mais pour équilibrer un budget il n’existe que deux solutions diminuer les dépenses et/ou augmenter les recettes
le reste ? de la démagogie ou du clientélisme au choix …
Quel est le coût de la vidéosurveillance ?
Une caméra revient à 20 000 € environ.
Combien de caméras pour faire peur afin de rassurer ?
Combien d’emplois auraient pu être créés? Quel autre investissement possible ?
qui aime payer plus ?
surtout à un mois d’une élection !
la démagogie va bon train
et pendant ce temps le déficit en équipements publics (crèches, écoles,…) se creuse
David, Je ne suis pas pour le subvention systématique. Par contre je ne connais pas de recette miracle pour que ce conservatoire ait un fonctionnement pérenne.
@ Annie,
Je pense que nous ne nous sommes pas compris.
En l’occurrence l’une des pistes à creuser n’était certainement pas d’appliquer des tarifs moins élevés. Que la collectivité aide les plus défavorisés c’est entendu mais, pour les autres, il faut rompre avec cette mauvaise habitude de l’assistanat et de la subvention systématique.
Bien sûr mon discours est difficile à vendre …. qui aime payer plus ?
David, nous avons hérité d’une situation financière trés délicate, et malgré notre volonté de voir des tarifs moins élevés il nous était impossible de l’appliquer. Je pense que la mise en place du quotient famillial est un élément essentiel pour une politique culturelle ambitieuse. Il faudra aussi réfléchir à la restructuration de l’équipe et trouver le moyen de diversifier l’enseignement.
Concernant le directeur. Ce dernier a refusé la proposition qui lui était faite, à savoir être professeur. Il a donc négocié son départ.
Pour finir Marc a été administrateur du conservatoire. Il a donc suivi de trés près les péripéties rencontrées.
Je ne connais pas de solution miracle, mais je suis trés attachée à une culture musicale de qualité pour tous à Nogent !
La tarification est une chose mais ce que l’on enseigne en est une autre. En France, nous avons une vision classique et élitiste de la culture. Que l’on se pose enfin la question de la part à accorder aux styles musicaux qui pourraient renforcer l’assiduité des élèves.
Le groupe PSN a effectivement demandé la mise en place du quotient familial. Pour les socialistes la culture est au cœur de leur modèle de société. C’est pour cette raison que nous avons demandé et voté la municipalisation du conservatoire de musique afin d’essayer de forcer la majorité municipale à mettre en œuvre une politique culturelle en faveur du plus grand nombre de Nogentais et notamment des plus défavorisés.
Le coût budgétaire devra être arbitré avec celui de la politique sécuritaire de la majorité actuelle afin de ne pas augmenter la pression fiscale.
Vous aurez compris que c’est dans ces thèmes que doivent se dessiner les choix et priorités des Nogentais. Ce sont aussi souvent les frontières entre la gauche et la droite ou (pour répondre à David ,Michel, Bruno et d’autres) entre les gestionnaires qui ont au cœur de leur projet la gestion des collectivités au service des citoyens et ceux qui préfèrent que les citoyens soient au service de leurs projets.
Bonsoir,
Étant extérieur à la ville (quoique très proche, géographiquement parlant et sans parler appartenance politique), mais concerné par le problème, en tant que professionnel dans ce domaine, je vous soumet mon point de vue.
Il y à effectivement un choix politique à faire et un coût à la culture qui n’est pas rentabilisé au sens de “la Bourse”.
Cependant, rien n’est jamais tout blanc ou tout noir.
L’application du quotient familial semble (jusqu’à preuve du contraire) la mieux adaptée pour permettre un accès au plus grand nombre à cette facette de la culture.
Encore faut il que la fourchette des tarifs d’inscription soient adaptée (et je n’ai pas les clefs des budgets municipaux, mais il y a beaucoup de marges, à mon sens, tout est une question de choix).
Sur la réaction de Mr Jourdan (#1 et 8).
Je suis d’accord que cela soit choquant que l’on n’ait pas une politique volontariste pour régler le problème des SDF, mais c’est une constante de nos politiciens (de tous bords, pour ceux qui ont accédés au pouvoir. Les autres n’ont pas été mis à l’épreuve…).
Il ne faut cependant pas tomber dans la logique uniquement comptable.
D’une part, un certains nombre d’enfants accèdent, par ce biais, à d’autres domaines de connaissances et de réflexions qui donnent des “outils de comportement ou de réflexions” transposables et utiles dans la vie de tous les jours, d’autre part, cela permet un brassage de “cultures” (sociales, ethniques, générationnelles..) essentiel pour tout citoyen.
Tout le reste (au combien primordial) est question de la personne qui est en place (pour la direction).
De la marge de manoeuvre qu’on lui laisse (budgétairement et pédagogiquement parlant).
De sa relation avec l’équipe enseignante et sa capacité à susciter et/ou gérer les choses.
De l’équipe enseignante elle même (dans l’implication, l’acceptation des choix généraux et la motivation).
Bref! la complexité de ce qui fait la vie “moderne”: des rapports humains dans des contextes administratifs.
@ schuler
Gouverner c’est choisir.
Choisir avec des moyens limités donc arbitrer.
Pour ma part, je n’ai rien contre le conservatoire.
J’observe simplement que la subvention municipale par élève est considérable. Je pense, mais je ne suis pas en mesure de le démontrer, que cette subvention profite essentiellement à des élèves qui ne sont probablement parmi les plus nécessiteux.
L’application d’un quotient familial relève du bon sens : ceux qui auraient voulu venir mais qui ne pouvaient pas en raison du coût viendront, ceux dont les ressources sont élevées devront payer un tarif plus important mais resteront car l’enseignement est sans doute de qualité.
Voyez-vous, je suis par principe hostile au clientélisme et aux subventions dès lors qu’elles sont distribuées à l’aveuglette.
Je suis d’ailleurs plutôt surpris que les administrateurs qui se sont succédés n’aient pas essayé de modifier cela.
Annie, nous expliquera sans doute pourquoi.
Marc, se borne à réclamer un budget prévisionnel. Il aurait sans doute été mieux inspiré de s’atteler à régler les difficultés, à lui de nous expliquer son rôle et son action.
Pour ma part je pense qu’une ville comme Nogent devait se doter d’un conservatoire municipal. Vous dites que ce n’est pas une priorité et bien si la culture doit être et rester prioritaire. Nous avons les moyens d’entretenir une police municipale (quel budget ?) et des caméras de surveillance apparemment (donc des gens derrière elles pour controler) alors j’espère bien qu’il nous reste de l’argent pour la culture.
Quant aux tarifs différenciés, j’espère également que le haut de la fourchette sera raisonnable.
Pour ma part, le départ de l’actuel directeur est une bonne nouvelle, espèrons que le recrutement du nouveau donnera envie à nos enfants d’y retourner ou aux suivants d’y aller !
Le directeur était aussi professeur de flûte, il faudra donc recruter deux personnes : un directeur plus un professeur de flûte, où est l’économie !!
@David
le maire apromis qu’il n’y aura pas de surcoût
on peut lui faire confiance
quant au directeur, je ne crois pas qu’il ait choisi de partir
on a choisi pour lui
Non, il n’est pas évident que la municipalisation du conservatoire entraînera un surcoût pour les nogentais. A ce stade, on sait simplement que les charges de personel sont amenées à croître en raison de l’alignement des statuts du personnel du conservatoire sur celui des agents municipaux (si j’ai bien compris …). En revanche, sur les recettes la messe n’est pas dite. L’application quotient familial pourrait, si elle ne fait pas fuir les élèves, conduire à une hausse des recettes.
Outre ces points purement budgétaires se pose la question de la pertinence d’un subventionnement aussi important. La réponse est politique : c’est une affaire de choix. Pour ma part, je ne considère pas que cette activité est prioritaire.
Il est évident que le coût du conservatoire reviendra plus cher aux nogeantais que la subvention municipale antérieure. Voir à ce sujet, mes interventios passées. Marc Arazi demande au Maire un budget précis concernant la nouvelle gestion. Cela est impossible et le Maire de la Ville en est incapable (si cela était le cas, le budget de la Ville lui-même aurait déjà été votée, comme au Perreux dont le Maire vient d’être désigné comme le meilleur gestionnaire du département)). Encore que, dit il, la masse salariale est l’élément essentiel : une politique des tarifs sera établie, en y intégrant une modulation selon les ressources des familles. A voir. Au fait, qu’en est-il des tarifs de la piscine ?
La ville n’a pas d’argent pour les SDF mais pour les joueurs de flûte …
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