Société | Val-de-Marne | 09/03/2011
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Le Front National espère 3 cantons dans le Val de Marne

A défaut de meetings publics, qu’il juge inefficaces, le responsable Val de Marne du Front national, Dominique Joly, accompagné de quelques candidats, donnait ce matin une conférence de presse dans le cadre des élections cantonales 2011. Alors que les derniers sondages donnent Marine Le Pen en tête du premier tour des présidentielles de 2012, un enthousiasme non feint émanait de cet exercice de communication. «Le 20 mars prochain, le ras le bol va déferler, Le Front républicain pour faire barrage à un FN facho, c’est fini ! Les gens ne croient plus à cela. Nous allons mettre en œuvre la révolution nationale contre l’UMPS qui dirige la France depuis 30 ans», a ainsi proclamé le chef de file départemental, candidat à Villeneuve Saint Georges.

Faisant délibérément un enjeu national de ces élections locales, le FN s’appuie sur deux leviers : l’écœurement des citoyens qui se sentent délaissés par les politiques au pouvoir et la personnalité charismatique de Marine Le Pen. Par rapport à la politique nationale, le responsable frontiste énumère dans des termes choisis les raisons de sa colère : «augmentation des taxes, injustice sociale, islamisation, immigration, européisme, mondialisme, déferlante migratoire, affaire Woerth, reculade des députés UMP concernant la déchéance de la nationalité en cas de meurtre d’un policier… »

Concernant l’effet de persuasion de Marine Le Pen, les chiffres témoignent. «En décembre dernier, nous avons enregistré 4000 adhésions au niveau national dans la nuit qui a suivi l’émission ‘A vous de juger’ d’Arlette Chabot, avec Marine», pose Dominique Joly. Marine Le Pen sourit donc sur tous les tracts. Et dans la plupart des cantons du département, les documents du Front National n’ont même pas pris la peine de dévoiler le visage de leur candidat, préférant d’emblée afficher celui de la future candidate aux élections présidentielles. «Nous voulons symboliser la vague bleu marine et notre enjeu se situe au niveau national», insiste Dominique Joly. Marine, elle, ne devrait toutefois pas se déplacer dans le département pour ces élections, sauf peut-être au second tour s’il y a quelqu’un à encourager.

Le profil des adhérents ? «Il n’y a pas vraiment de tendance. Cela rentre vraiment de partout !» Au total, le parti d’extrême droite revendique aujourd’hui 25 000 adhérents dans l’hexagone. Dans le Val de Marne, le chiffre est secret mais le responsable départemental indique que les effectifs ont quintuplé entre septembre 2009 et mars 2011 et que les invitations aux manifestations départementales internes sont envoyées à 500 personnes.

La «préférence nationale» dans le Val de Marne

Et le Val de Marne dans tout cela ? Interrogé sur son programme pour le département, Dominique Joly indique souhaiter renforcer la partie sociale (aides, prêts départementaux à taux zéro, maisons de retraite…), installer des agents de sécurité dans les collèges, diminuer les dépenses de fonctionnement, en particulier de communication. «Nous voulons mettre fin au détournement de l’argent du contribuable utilisé pour la ‘Propagande Schlafen‘ comme la campagne ‘Le Val de Marne j’y tiens’, ainsi que le copinage donnant lieu à des subventions plus importantes aux villes de gauche». Le Front souhaite aussi appliquer la préférence nationale en réservant les logements sociaux aux personnes de nationalité française ou de l’Union européenne. «Car je préférerai toujours ma sœur à ma cousine, etc. Et tant pis si nous sommes attaqués sur le plan juridique ou constitutionnel, cela provoquera le débat.» En matière de politique culturelle, le FN souhaite valoriser le patrimoine et concernant le développement économique, son responsable botte en touche : «Je connais mal les budgets. Difficile d’accéder aux dossiers lorsque l’on ne fait pas partie du Conseil

Pas de réunion publique

Pour faire campagne, les 25 candidats frontistes du département, âgés de 20 à 80 ans et de toutes professions, du boucher “laïque” à l’ancien président de la Cour d’appel de Paris, ont privilégié une campagne courte et des échanges en petit comité : porte à porte, bouche à oreille, réunions chez les uns chez les autres et quelques marchés. Aucune réunion publique n’est prévue dans le Val de Marne. «Cela ne sert à rien, il n’y a pas assez de monde qui se déplace aux meetings d’un seul parti. Et lors du débat public entre candidats aux régionales, organisé en 2010 par l’association du Forum politique nogentais, j’ai constaté que la majorité des participants étaient déjà partisans.» Pas question donc pour le FN de perdre du temps en prises de risque superflues. Cette année, le parti a décliné l’invitation du Forum politique nogentais à venir confronter en public son projet avec les autres candidats locaux.

«Ceux qui feront la différence sont ceux qui réussiront à mobiliser leur électorat»

De toute façon, le travail sur le terrain consiste plus à fidéliser les nouvelles recrues et les motiver pour venir voter le jour J qu’en attirer de nouvelles, cette mission étant remplie au niveau national par Marine Le Pen. Le FN préfère donc chouchouter ceux qui ont franchi le pas. «Nous avons organisé une crêpes partie qui a réuni 80 personnes, cite Dominique Joly. Le 20 mars prochain, ceux qui feront la différence sont ceux qui réussiront à mobiliser leur électorat. La présence au second tour peut se jouer à quelques voix. Je l’ai expérimenté lors de législatives dans le Val d’Oise en 1997. Dans l’après-midi, j’ai appelé quelques amis pour qu’ils viennent voter. Quatre d’entre eux sont rentrés plus tôt de week-end et je suis resté en lice au second tour à trois voix près, provoquant une triangulaire qui a fait perdre son siège à Raymond Lamontagne (RPR) au profit de Yves Cochet (Les Verts) ! »

Trois cantons espérés dans le Val de Marne

Dans le Val de Marne, le Front national est particulièrement confiant sur les communes de Villeneuve Saint Georges et Valenton. «Peut-être aurons nous aussi une bonne surprise à Choisy le Roi. De manière intuitive, je prévois un meilleur score dans les cantons de gauche et populaires que dans les cantons de droite, plus huppés. Nous visons en tout cas plus de 10 % dans tous les cantons et le quota des 12,5 % d’inscrits pour passer le second tour risque de se retourner contre ses initiateurs…»

Voir tous les articles consacrés aux élections cantonales des 20 et 27 mars 2011.

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