Près de 80 Roms ont été expulsés mardi matin d’un campement de Créteil qui était situé sur un terrain appartenant à l’Etat, à proximité de l’A86. Quelques jours plus tôt, à l’autre bout du Val de Marne, les 120 Roms installés à Ivry sur Seine avaient en revanche obtenu un sursis,
le tribunal de Créteil ayant débouté l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) de sa plainte, celle-ci n’ayant pu apporter la preuve qu’elle était propriétaire du terrain occupé. Difficile d’évaluer précisément la population actuelle des Roms dans le département tant les campements se font et se refont ici et là, de plus en plus discrètement possible, rendant l’accompagnement de ces populations par les associations de plus en plus ardu. Un phénomène qui n’est pas spécifique au Val de Marne, ni à la France.
Les propositions de la Commission européenne
La semaine dernière, la Commission européenne a tapé du poing sur la table, en proposant au Parlement un plan d’action sur dix ans. Elle y a réaffirmé en préambule qu’il est inacceptable que 10 à 12 millions d’individus de l’Union européenne (entre 300 000 et 500 000 personnes en France) soient confrontés à l’intolérance, aux discriminations et à l’exclusion sociale au 21ème siècle. Cette population jeune (d’une moyenne d’âge de 25 ans contre 40 ans sur l’ensemble du vieux continent) doit au contraire pouvoir jouer pleinement son rôle économique. ” Selon une étude récente de la Banque mondiale, la pleine intégration des Roms sur le marché du travail pourrait engendrer des bénéfices économiques estimés à 0,5 milliard d’EUR environ par an pour certains pays“, indique le rapport de la Commission européenne.
En bref, le plan propose d’abord de mettre en place des mesures “ciblées” sur les Roms, mettant ainsi en question le principe d’égalité de traitement dans le but justement de compenser les inégalités liées à l’origine raciale ou ethnique. Quelques objectifs concrets sont ensuite énoncés comme l’achèvement de la scolarité -au moins dans le primaire- et la réduction de l’écart entre les Roms et le reste de la population en matière d’emploi, de santé, d’accès au logement et aux services de base (eau, électricité…). Pour appliquer ce cadre, il est demandé à chaque Etat de se fixer des objectifs chiffrés et atteignables d’ici 2020 et de recenser les micro-régions et quartiers les plus frappés de ségrégation.
Concernant le financement de cette politique, le rapport de la Commission européenne regrette que les fonds mis à disposition de l’Union européenne pour l’aide à la population Rom, sont restés majoritairement non-utilisés.
Voir le détail du plan proposé par la Commission européenne au parlement le 5 avril 2011. Ce plan pourrait être adopté lors de la présidence hongroise.
Que fait l’état contre les expulsions qui se banalisent en France ?
Une jeune Française, parisienne, enceinte est en instance d’expulsion inique bien qu’ayant financé son toit.
Pétition de soutien à diffuser et signer :
http://www.sos-blanqui.fr/article-petition-de-soutien-344-signatures-73214377.html.
Pour mieux cerner les conséquences de la politique de « chasse aux Roms » , ci-dessous courte video datant d’il y a 3 ans :
Où comment certaines politiques à visées court-termiste, populiste ou purement électoraliste, où la fin justifie tous les moyens, peuvent détruire des années de travail d’acteurs sociaux de terrain.
Masquer artificiellement les problèmes au lieu de s’attaquer aux sources ne fait qu’empirer et démultiplier la casse sociale. En dispersant, en stigmatisant au lieu de rassembler, on aggrave en réalité les difficultés et l’insécurité de tous.
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