Avant de disparaître et tomber dans l’oubli à l’aube des années 1980, l’harmonie de Nogent sur Marne connut ses heures de gloire. Présente lors des cérémonie de commémoration comme le onze novembre et donnant des concerts le dimanche après-midi à la salle des fêtes Emile Zola. Elle fit même l’ouverture du Pavillon Baltard en 1977, conviée pour jouer pendant l’entracte.
Installée rue des Héros nogentais, l’harmonie de Nogent faisait aussi office d’école de musique populaire, longtemps sous l’égide de Monsieur Fauré, avec de l’instruction musicale les mercredi et samedi et des répétitions chaque jeudi . Il n’y avait pas à l’époque de conservatoire de musique à Nogent, il fallait pour cela aller à Fontenay sous Bois. Périclitant progressivement à la fin des années 1970, elle s’est éteinte au début des années 1980. Germèrent alors des projets d’école de musique qui aboutirent au conservatoire actuel Francis Poulenc, d’abord sous forme associative puis municipale depuis l’an dernier.
Une harmonie déambulatoire
Sous l’impulsion de son directeur, Michael Andrieu, une nouvelle harmonie dépendant du conservatoire devrait revoir le jour à Nogent. Elle serait déambulatoire et accompagnerait les animations de la ville, s’inscrivant en complémentarité des enseignements intra-muros du conservatoire et permettant aux instrumentistes de participer à la vie de la cité. Ce projet d’harmonie, qui pourrait se concrétiser dès l’année prochaine, a ainsi été évoqué par l’actuel directeur ainsi que la maire adjointe aux affaires culturelles, Déborah Munzer dans le numéro de novembre 2011 de la Lettre d’échanges de la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture.
C’était à la fin des années ’70, je me souviens bien de la séculaire et disparue harmonie de Nogent-sur-Marne au sein de laquelle j’étais un jeune cornettiste débutant. Je me rendais assidûment aux répétitions du jeudi, soit en vélomoteur depuis Pontault-Combault en Seine-et-Marne ou bien en covoiturage avec d’autres nomades musiciens. Car à l’époque, nous étions quelque passionnés de jouer alternativement dans plusieurs orchestre d’harmonie de l’est parisien.
Mais aussi de mémoire, de l’exiguë et vieillotte salle de répétition de la rue des Héros nogentais abritant quantité de précieuses archives de partitions orchestrées cartonnées (que sont-elles devenues ?), des commémorations du 11 Novembre sous la pluie et dans le froid devant la mairie en présence de Roland Nungesser – neveu de l’aviateur Charles Nungesser – et maire de l’époque.
Des concerts du dimanche annuels ou bisannuels dans une vétuste salle des fêtes proche également. Le public y était plutôt dispersé faute de publicité et d’intérêt pour des œuvres un tantinet surannées mais brillamment interprétées. J’ai conservé une K7 audio d’un des derniers dans un fond de tiroir, sous réserve de la retrouver et si audible encore…
Monsieur Fauré (dit le « Père Fauré » pour le jeu de mot), le dernier directeur musical de l’harmonie Nogentaise, était un homme plutôt âgé, rude et peu causant, avec la baguette ferme et exigeante. Il m’impressionnait en tant que débutant et je craignais son regard me fondre dessus… Car sitôt qu’un musicien se plantait, il lui faisait reprendre et reprendre encore jusqu’à ce soit parfait. Et ça l’était au final.
Quant à l’inauguration du Pavillon Baltard des Halles de Paris après son sauvetage in extremis puis sa reconstruction à Nogent, j’y étais aussi. Elle était animée par feus Jean Amadou et Jean Bertho. Et l’harmonie de Nogent y était présente comme vous le précisez dans l’article. Peut-être son ultime apparition publique…
Le célèbre orgue Christie du Gaumont-Palace (ex. cinéma place Clichy) a été aussi classé et sauvé au pavillon Baltard.
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