La montagne de déchets qui s’est accumulée à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), près de Paris, et dont l’Etat supervise l’évacuation, continue de constituer “un risque sanitaire“, a estimé lundi Joseph Rossignol, maire (Parti de Gauche) de la ville, qui affirme disposer de résultats d’analyses “alarmants“. “Je n’ai aucun élément me permettant d’être rassuré par rapport aux risques concernant la population”,
a écrit le maire dans un courrier à la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s’était rendue sur place pour dénoncer un “scandale” environnemental. “Je vous demande quelles dispositions immédiates je dois prendre m’apprêtant à évacuer les personnes se trouvant à proximité du chantier d’évacuation”, a ajouté l’édile, précisant à l’AFP qu’il se refusait à “jouer avec la vie des gens”.
Depuis mi-octobre, l’Etat a lancé les travaux d’évacuation de cette montagne de 150.000 m3 de déchets industriels qui s’étend sur 25 m de haut et 200 m de long et qui a valu à son gérant d’être condamné à 18 mois de prison avec sursis. Le coût des travaux est estimé à 14 millions d’euros.
Inquiétudes sur la présence de sulfure d’hydrogène
Dans son courrier, le maire s’inquiète du rejet dans les égouts des eaux utilisées pour circonscrire les départs de feu sur la montagne et qui seraient chargées de sulfure d’hydrogène, un gaz potentiellement mortel. “Les résultats enregistrés sur deux semaines (…) sont alarmants“, a affirmé Jospeh Rossignol qui a diligenté ses propres tests.
Selon l’édile, les eaux rejetées contiendraient 1.200 ppm (parties par
million) de sulfure d’hydrogène alors que le “risque mortel” serait atteint à
300 ppm.
La préfecture du Val-de-Marne s’est montrée plus rassurante. “Les teneurs mesurées ponctuellement, par l’entreprise diligentée par le maire, proviennent de sondes placées à l’intérieur du réseau d’évacuation des eaux pluviales, dans un milieu confiné. Il ne s’agit donc pas de teneurs mesurées à l’air libre : de ce fait il n’y a pas de risque pour la population”, a-t-elle affirmé dans un communiqué, tout en annonçant le renforcement du dispositif de traitement des eaux déjà en place sur le site afin d’abaisser “le seuil des rejets de soufre”.
La surveillance de la qualité de l’air sera également complétée par de “nouveaux dispositifs”, a ajouté la préfecture dans un communiqué transmis dans la soirée.
Le maire a pour sa part annoncé à l’AFP qu’il allait procéder à de nouvelles analyses portant sur les émanations des égouts et qu’il n’hésiterait pas “faire évacuer” une partie des habitants si la concentration de sulfure d’hydrogène dépassait 10 ppm. Les résultats devraient être connus dans les deux prochains jours.
Source AFP
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