Après plusieurs manifestations et occupations de bâtiments publics sans succès, le collectif des travailleurs sans papiers de Vitry sur Seine, qui était à l’initiative d’une manifestation d’une soixantaine de personnes devant la préfecture de Créteil jeudi 24 novembre dernier, n’est pas reparti bredouille, reçu en délégation comme cela avait été convenu en amont de la mobilisation.
“C’est une première étape, indique Christian Schweyer, membre du bureau du collectif. Le sous-préfet à la ville, Olivier Huisman, nous a indiqué qu’il n’y aurait pas de changement sur le fond dans le traitement des dossiers mais s’est engagé à travailler sur les procédures afin d’éviter qu’il y ait des dossiers perdus ou stagnants, comme cela arrive dans un tiers des cas concernant les demandes de régularisation par le travail. Ce que nous souhaitons est aussi que la préfecture accepte de traiter les fiches descriptives (ndlr : esquisses de dossiers qui ne comprennent pas toutes les pièces et ne constituent pas des demandes officielles) afin de nous dire si oui ou non le dossier a une chance d’aboutir et d’éviter de constituer des dossiers officiels qui risquent de donner lieu à des OQTF (Ordonnance de quitter le territoire français) lors que la demande est refusée“, détaille le militant.
“Concrètement, les travailleurs sans papier se retrouvent en général dans les trois cas de figure suivants : soit ils travaillent en utilisant le nom de quelqu’un d’autre pour pouvoir être déclaré, reversant ensuite à la personne prête-nom le montant des taxes qu’elle paie pour eux, soit ils demandent à leurs employeurs de les déclarer, ce qu’elles ne font pas volontiers car elles doivent alors payer une taxe, ou bien acceptent mais en se faisant ensuite rembourser par le salarié, soit ils travaillent de manière complètement non déclarée. Ce que nous dénonçons est l’hypocrisie de cette situation qui contribue à précariser totalement cette main d’oeuvre en toute impunité“développe Christian Schweyer.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.