Le projet immobilier situé à l’angle du boulevard de Strasbourg et de la route de Stalingrad, près de l’actuelle caserne de pompiers, a donné lieu à un important débat en Conseil municipal mardi 8 mars en raison notamment de sa densité et des expropriations qui pourraient en découler. Sa densité avait déjà fait l’objet de réserves lors de sa mise en enquête publique en 2010, afin de pouvoir dépasser les limites du POS (plan d’occupation des sols) à la fois en hauteur et en emprise au sol, dans le cadre de la loi Boutin de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion qui permet de densifier en contrepartie de construire des logements sociaux. Deux délibérations autour de ce projet ont remis ce débat en scène : l’une concernant la promesse de vente au promoteur, l’autre une procédure préalable à la déclaration d’utilité publique pour permettre des expropriations.
Inquiétudes autour de la densité du programme
Edith Heslouin (Nogent avec vous) s’est inquiétée, au vu des dernières perspectives d’architecte présentées aux Conseillers, d’une densification encore plus importante que celle annoncée l‘an passé, et a demandé quel en était le différentiel. Sur ce point, Jean-René Fontaine, adjoint au maire en charge de l’urbanisme, n’a pas répondu directement à la question, expliquant que les permis de construire n’étaient pas encore déposés, mais a indiqué que le projet actuel restait dans les limites des dérogations autorisées par la loi Boutin. Le Maire, Jacques J-P Martin a de son côté convenu que le projet différait de celui présenté en 2009. Jean-René Fontaine a alors rappelé la difficulté d’acquérir du foncier sur des zones cohérentes pour faire du logement social, et re-situé le projet dans son contexte historique.
Un projet de ZAC avorté
Dès 2003 en effet, un projet de ZAC avait été étudié qui devait englober les deux rives de la route de Stalingrad, et pas seulement la partie jouxtant la caserne de pompiers. A l’époque, ce projet avait été mal accueilli par les riverains qui avaient organisé une pétition. En conséquence, la ZAC a été abandonnée. Pour restructurer le site, la mairie et le promoteur Cogedim ont commencé à racheter les parcelles situées près de la caserne, de manière à constituer progressivement une zone susceptible d’accueillir un projet immobilier d’envergure.
Aujourd’hui, Cogedim est propriétaire des 71 et 71 bis boulevard de Strasbourg et la commune est propriétaire des 6, 6bis et 10 route de Stalingrad, du 67 boulevard de Strasbourg et d’une importante partie des 69 et 73 boulevard de Strasbourg. Les différents immeubles actuellement acquis par la commune seront revendu à la Cogedim pour un total de 1,8 millions €, dont 300 000 € seront versés en nature, sous la forme d’un équipement public de 300 m2 et de 2 places de parking. La mairie a précisé que le service des Domaines avait évalué le site à 1,7 millions €.
Expropriations “en dernier recours”
Quelques propriétés de ce secteur du Fort, délimité par le boulevard de Strasbourg, la route de Stalingrad et la rue du Fort, n’ont toutefois pas encore été revendues, faute d’accord de la part de leurs propriétaires. Afin d’obliger ces derniers à vendre, le Conseil municipal a donc voté la mise en œuvre d’une procédure préalable à la déclaration d’utilité publique sur le secteur du Fort, qui permettra de procéder à des expropriations, au prix évalué par le service des domaines. Une délibération qui a fait sourciller au sein du Conseil municipal. William Geib (PS) a demandé combien de personnes seraient concernés par les mesures d’expropriation. Le maire a indiqué que seules deux familles n’avaient pas encore accepté de vendre et qu’il espérait encore pouvoir conclure un accord à l’amiable, l’expropriation ne constituant qu’un dernier recours.
Au total, le projet actuel porte sur 8500 m2 sur 5 et 6 étages, dont 7200 m2 consacrés aux logements. Deux types de logement sont prévus : des appartements en accession à la propriété sur 4800 m2 et 113 logements étudiants sur 2400m2. Ces logements étudiants seront comptabilisés en logements sociaux. C’est le groupe Réside Etudes, spécialisé dans ce type de produits avec sa marque Les Estudines, qui prendra en charge la construction des logements étudiants. Le groupe a pour objet de construire des studios de ce type puis de les revendre à des investisseurs particuliers, tout en continuant d’en assurer la gestion. L’acquisition de ce type de logement donne en effet droit à des réductions d’impôt aux particuliers investisseurs dans le cadre de la loi Censi-Bouvard.
En dehors des 7200 m2 de logements, 160 m2 de locaux d’activités sont prévus pour la SIAF (crématorium d’animaux domestiques déjà situé rue du Fort), 830 m2 pour du commerce et 300 m2 pour un équipement public.
A la question de Philippe Sajhau (Nogent avec vous) demandant quel équipement public était prévu sur le site, le maire a indiqué que cela n’était pas encore décidé.
Concernant le nombre de places de parking prévues, question posée par Michel Gilles (Nogent avec vous), le maire a précisé qu’il correspondrait aux quotas prévus en matière de construction de logements.
De son côté, Marc Arazi (Sans étiquette) s’est interrogé sur le montant de la taxe PLD (taxe versée par les promoteurs en contrepartie du dépassement du POS). Jean-René Fontaine a indiqué qu’il n’y avait pas de PLD dans le cadre des dérogations liées à la loi Boutin puisque l’objectif de cette disposition est de rendre économiquement viable la construction de logements sociaux. Le maire a en revanche précisé que Cogedim devrait s’acquitter une taxe PLD pour la partie appartements.
William Geib s’est interrogé sur le bien-fondé de construire une résidence de logements étudiants à Nogent sur Marne, alors qu’il n’y a pas d’universités à proximité. Le maire a répondu en rappelant la proximité des RER A et RER E, et bientôt celle du métro périphérique, permettant de relier rapidement le pôle universitaire de Créteil.
Estelle Debaecker (Nogent avec vous), enfin, a regretté que la densité de ce projet soit en contradiction avec le POS de 2001.
Trois conseillers se sont abstenus (Philippe Sajhau, Estelle Debaecker et Edith Heslouin) et cinq ont voté contre (Marc Arazi, William Geib et son pouvoir, Michel Gilles et son pouvoir).
Voir tous les billets déjà consacrés à ce projet immobilier.
Ecouter le débat en Conseil municipal (placer le curseur de 1h44:30 à 2h35)
les logements étudiants de neuilly plaisance sont très récents puisqu’ils, sauf erreurs, situés dans l’ensemble immobilier ou était décathelon à la maltourné ratp
pour les temps de trajets les salariés ne sont pas différents des étudiants alors…
le droits aux facultés pour les personnes d’ages mûres existe et y a t’il un problème pour les trajets, les lieux de culture ( bibliothéques, archives, musées etc…)
des logements pour étudiants ne sont jamais vides, même quand ils sont vétustes, les besoins sont énormes ! Néanmoins j’ai vaguement l’impression que le projet Nogentais est une leurre
sauf erreur prés du AUCHAN de Neuilly plaisance ( ex MAMOUTH ) et de l’ex DECATELON il y a aussi des logements étudiants et ils apparament ils ne sont pas vides
Les étudiants, ont un vrai besoin de logements, mais dans des structures qui leurs sont adaptées. Proches de bibliothèques, musées, fac, centres de recherches…
Les classes moyennes ne peuvent plus se loger à Nogent, et que dire des petits salaires ?
Pour finir je ne suis même pas certaine qu’au final nous aurons ces fameux logements pour étudiants. Nous savons tous qu’entre les esquisses et la réalité les projets se modifient.
@11
-> du 85 bd de Strasbourg à Nanterre Université, il faut compter 1h / 1h10
->du 85 bd de Strasbourg à Jussieu, c’est 50 minutes.
->ect…
Donc le logement étudiant à Nogent n’a d’intérêt que pour diminuer l’amende.
.
Nogent a besoin de VRAIS logements sociaux et de VRAIS travaux dans les logements actuels… pas des promesses du maire.
Et aussi les divers sites de formation à Nogent qui sont à deux pas du centre ville.
De toute façon Mr JP Martin soigne son électorat vieillissant parce qu’il ne faut pas rêver, à nogent il y a des enfants de 15 ans ou alors des anciens (leurs parents) et quelques nouveaux propriétaires trentenaires avec enfants mais la tranche 18-30 ans est bien absente de la ville !
Il n’y a qu’à voir les scores de logements sociaux de toutes les villes UMP de l’ile de france, peu sont en accord avec la loi.
Pour les logements étudiants il n’y a pas que les étudiants de Créteil
Il y a ceux de Paris et même jusqu’à la Défense avec Léonard de Vinci par la ligne rer A
Ce sera mieux que les ex chambres de bonnes…
@ Laurent, soit au bas mot, 1H15 porte à porte aller et autant au retour. En même temps pour les étudiants VIP qui auront les moyens d’être logés dans des appartements étudiants de standing à Nogent-sur-Marne qui vont être comptabilisés comme logements sociaux…c’est vrai que c’est super sympa ! Le Groupe “Réside Etudes” a de bons développeurs.
Si cela peut vous apporter un élément concret, j’ai suivi une formation d’une année à l’IAE Gustave Eiffel (Créteil), ce qui m’a amené à choisir le transport pour m’y rendre. Il faut prendre le bus 317 à la gare du RER E (il traverse Champigny, St Maur) qui en semaine met environ 45 mns pour arriver à 500 m de l’université.
Voila qui est intéressant… 113 logements étudiants comptabilisés en logements sociaux. Encore un tour de passe-passe de la part Monsieur le Maire pour contourner la loi…
Il me semble que ce projet est complètement inappropriée pour une ville comme la nôtre qui ne possèdent aucune université.
Que la majorité municipale pense plutôt a construire de vrais logements sociaux pour des familles dans le besoin.
A bon entendeur…
Il ne faut pas laisser passer l’occasion d’un “Geste Architectural” qui viendra compléter toutes les réussites antérieures qui embellissent la ville. 🙂
En transport en commun, selon le site de la ratp, il faut prendre 4 bus pour rejoindre l’université de Créteil… donc 1h07 … si il n’y a pas de bouchon !
Ou bien prendre 3 métro/RER et passer par le centre de Paris.
A quoi servent 113 logements étudiant à Nogent …à part construire artificiellement des logements sociaux ?
Ces parcelles doivent être rénovées, mais pas n’importe comment.
Voici un projet extrêmement choquant, même si une partie des bâtiments tombent en ruine, il faudra regarder les recours car :
1) cela va encore rajouter un bloc de béton
2) 113 logements étudiant… pour aller à Créteil, avec le métro périphérique… en 2030. Quel absurdité.
Le Maire adore nous faire avaler des couleuvres.
3) cela va exproprier 2 familles
Merci Arazi (et les autres) d’avoir voté pour ce projet !
J’ai aussi été très étonnée de voir apparaître un projet écolo !
Si c’est comme le pôle RER, on peut toujours rêver. Entre le projet et la réalité on arrivera, comme à la piscine, à réchauffer la planète.
« Ces logements étudiants seront comptabilisés en logements sociaux »
L’interrogation soulevée par William GEIB sur la pertinence de ce projet de logements étudiants à Nogent est en effet très appropriée et vise juste, compte tenu notamment de l’éloignement des Universités.
Il faudrait éclaircir cette initiative pour éviter le sentiment d’un tour de passe-passe et surtout bien évaluer les urgences en terme de besoin de logements locaux. A étudier de près.
Rappelons les prise de position en 2009 :
Trois membres de Nogent avec vous ont voté contre (Michel Gilles, Michel Devynck et Marie-(Anne Monctchamp via son pouvoir) en expliquant qu’ils refusaient cette utilisation de la loi Boutin pour dépasser le POS tandis que Marc Arazi a voté pour
Comme quoi, il est diffciile pour certains d’avoir du courage
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