Consommation | | 05/03/2012
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Affaire Ikea : mobilisation en coulisse à Thiais

Affaire Ikea : mobilisation en coulisse à Thiais

Suite aux révélations du Canard Enchaîné soupçonnant Ikea France d’utiliser les données personnelles de ses clients et employés, la polémique n’en finit plus de grossir au sein des magasins. Thiais (Val de Marne) n’est pas en reste. Le syndicat Force Ouvrière (FO) de ce magasin a du reste fait partie de ceux qui ont porté le dossier devant la justice et créé une association des victimes d’Ikea.

Officiellement, les employés interpellés sur ce possible scandale préfèrent se taire. Mais Tariq, syndiqué FO au magasin Ikea de Thiais-Village, l’assure : depuis mercredi matin, les soupçons d’espionnages sont le sujet de conversation privilégié des employés du magasin entre eux. “Certains salariés sont outrés et dégoûtés par ces pratiques. Mais dans l’ensemble, nous attendons tous que la justice fasse son travail“. Une polémique qui se répecute aussi sur le comportement des clients. “Personnellement, je suis au service relation-clientèle. Certains clients refusent désormais de nous confier leur carte d’identité, indispensable pour la livraison de certains produits. D’autres viennent nous rendre la carte de financement Ikea et exigent que l’on supprime toutes les données les concernant. On a même vu des clients sortir du magasin lorsqu’ils ont vu les caméras de vidéosurveillance!

Suite au déclenchement de cette affaire, une association des victimes* a été créée. “Un délégué syndical s’occupe des intérêts des employés. Mais nous considérons que les clients sont également victimes de ces recherches, c’est pourquoi nous avons créé une association pour les défendre” précise Tariq.

Rappel du contexte

Pour rappel, l’affaire a commencé la semaine dernière avec un article du Canard Enchaîné publié le 29 février. Le journal satirique y reproduisait quelques courriels échangés entre le directeur de la gestion des risques d’Ikea France et des cabinets d’enquêtes privés concernant des demandes très ciblées comme des extraits de casier judiciaire, l’identité d’un propriétaire de véhicule grâce à son immatriculation ou à son numéro de téléphone… Des informations qui visent des employés mais aussi des clients de l’enseigne suédoise. “C’est ce qui nous a le plus surpris, nous, employés” confie Tariq. “Nous avions des doutes depuis longtemps sur l’exploitation des données personnelles des employés d’Ikea. Mais jamais nous n’avons pensé que certains cadres pouvaient également s’intéresser à nos clients!“. Pour se procurer les informations, Ikea France aurait passé un accord avec la société de sécurité privée Sûreté International depuis 2003. La société aurait notamment eu accès au controversé fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) de la police française. Ikea France aurait payé 80 euros par demande de renseignements.

Dans un communiqué publié ce matin, la direction suédoise assure “être à la disposition de la justice” pour faire la lumière sur ces pratiques. En attendant les résultats de l’enquête, elle a également “mis à disposition” Jean-François Paris, le directeur de la gestion des risques d’Ikea France.

*Le mail contact ce cette association est : assovictimesikea.ufdp@yahoo.fr

 

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