Créer un service public centralisé pour les cantines des collèges du département, tel est le projet du Conseil général du Val de Marne. Objectif : travailler sur la qualité des repas, l’éducation au goût, l’unicité des prix d’un établissement à l’autre, les filières d’approvisionnement court… Pour réfléchir à toutes ces questions, une concertation a été lancée auprès des collégiens, annoncée hier matin au collège Henri Matisse de Choisy Le Roi.
Enjeu financier et social
Le Val de Marne compte 30 000 collégiens demi-pensionnaires (soit 60% des élèves scolarisés dans les collèges du département), mais les élèves vont davantage à la cantine dans les zones aisées où les parents travaillent toute la semaine. Si le prix moyen d’un repas est de 3,30 euros, les tarifs varient aussi d’un établissement à l’autre, avec au total quelques 94 tarifs différents. C’est dans ce contexte que le dispositif d’aide à la demi-pension, créé en 1990 et dont bénéficient 13600 collégiens (43% des demi-pensionnaires), doit être repensé. “Il s’agit d’un enjeu de justice sociale et d’égalité d’accès à une nourriture équilibrée”, insiste Alain Desmaret, vice-président du Conseil général en charge de l’éducation.
Enjeu écologique et gastronomique
L’autre dimension du projet s’inscrit dans une perspective de développement durable, en travaillant par exemple avec des fournisseurs de proximité, permettant au passage d’encourager l’agriculture péri-urbaine, mais aussi sur la limitation du gaspillage (20% des repas servis quotidiennement dans le Val-de-Marne partent aujourd’hui à la poubelle) et et la qualité nutritionnelle des repas, afin de prévenir les collégiens contre l’obésité, le diabète, et d’éduquer les élèves à la gastronomie française.
Catherine Albaric, principale du collège Jules Vallès de Vitry sur Seine, qui accueille 500 demi-prensionnaires chaque midi, témoigne de cette réalité. “Les collégiens, adeptes du “bifteck-frites”, le réclameraient tous les jours. Il faut continuer à leur faire découvrir des saveurs nouvelles, via la Semaine du goût ou du fruit par exemple“. Dans la cantine du collège Henri Matisse, un élève de quatrième le reconnaît. “Poulet-frites ou haricots verts, tous les jours, cela serait parfait !”
Un service centralisé est-il conciliable avec l’autonomie administrative ?
En termes de faisabilité, la création d’un service public des cantines passerait éventuellement par un appui logistique sur des cuisines centrales. Cinq sont déjà en activités dans le département et desservent 31 établissements. Il reste néanmoins à adapter ce dispositif avec l’autonomie dont disposent par statut les établissements. D’où la nécessité de consulter largement l’ensemble des parties prenantes.
Planning de concertation
Segmentée en plusieurs phases, cette concertation publique s’adressera d’abord aux collégiens, puis aux enseignants, personnel des collèges et parents d’élèves. Concrètement, seront organisés plusieurs débats publics tandis qu’une consultation numérique est également à l’étude. Les résultats de ces échanges seront restitués au cours d’une réunion publique en juin 2013, et les premières actions qui en découleront pourraient intervenir dès la rentrée de septembre 2013.
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