“Des classes ! des heures ! Annulation de toutes les fermetures !” ont clamé sans relâche les milliers d’enseignants grévistes hier après-midi dans le quartier de la Sorbonne. Deux sujets qui fâchent mobilisaient les manifestants : le projet de décret sur l’évaluation des enseignants ainsi que les 14 000 suppressions de postes prévues à la rentrée 2012. Au sein du rectorat de Créteil, environ 650 emplois sont concernés.
Mobilisation contre les suppressions de postes
“Nous avons eu une augmentation des élèves au collège suite au baby-boom de l’an 2000 mais l’on continue à y supprimer des postes. Je suis professeur d’allemand à Villejuif et le collège dans lequel j’enseigne n’est pas classé en ZEP, mais nous avons des cas difficiles et l’on ne peut pas assurer un enseignement convenable si nous avons trop d’élèves par classe. Dans l’Académie de Créteil, le gouvernement prévoit de réduire encore, de 350 postes dans le secondaire et 300 dans le primaire, les effectifs de la rentrée 2012“, regrette une enseignante.
Dans le premier degré (écoles primaires), 127 postes doivent supprimés dans le Val de Marne, correspondant à 66 fermetures de classes et 61 postes hors-classe (enseignants spécialisés, ré-éducateurs…)
La querelle de chiffres entre le terrain et l’administration agace aussi. “Nous avons prévu 280 élèves à la rentrée 2012 et l’inspection académique estime, elle, qu’ils seront 250. 30 élèves ont ainsi disparu de nos chiffres prévisionnels sans explications”, déplore la directrice de l’école Amédée Dunois de Boissy Saint Léger.
Un projet de décret contesté
L’autre moteur de la mobilisation concerne le projet de modification du mode d’évaluation des enseignants qui renforce le poids du chef d’établissement alors que les enseignants sont très attachés à leur indépendance vis-à-vis de celui-ci, ainsi qu’à l’évaluation sur des critères nationaux. «Avec le nouveau dispositif d’évaluation, les objectifs fixés ne seront plus nationaux mais locaux. Et nous ne serons plus évalués sur des programmes mais sur des valeurs”, se refuse Marie France Chiche, secrétaire départementale de SNUDI-FO 94 et enseignante à Maisons-Alfort.
Comme d’usage, les chiffres de la mobilisation varient selon les sources : gouvernement ou syndicats. De 3000 à 8000 personnes ont manifesté à Paris tandis que le taux de grévistes s’est situé entre 12% et 40 %.
Mardi 7 février prochain, les syndicats ont prévu une nouvelle mobilisation, dans le Val de Marne cette fois , devant l’Inspection académique de Créteil, pour protester contre les fermetures de classes dans le département à la rentrée (69 fermetures contre 53 ouvertures).
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