Filiale de Docapost (holding du groupe La Poste spécialiste de la gestion de documents), Docapost DPS a décidé, dans le cadre d’une restructuration de ses métiers, de fermer d’ici fin 2012 l’un des sites d’une de ses filiales (Orsid), basé à Fontenay sous Bois (Val de Marne) et employant 79 personnes.
«Il s’agit d’un redéploiement industriel de la production afin de gagner en efficacité, de consolider notre engagement dans la technologie quadrichromie continue et d’atteindre la taille critique sur le marché ultra-compétitif de l’éditique», indique Orsid dans un communiqué. Annoncée au comité d’entreprise de l’établissement la semaine dernière, cette nouvelle a suscité une vive émotion au sein du personnel.
Position des syndicats
Selon Bruno Robert, responsable syndical FO COM des filiales du groupe La Poste, qui indique avoir vu le projet de restructuration, «30 à 40 licenciements secs » seraient prévus. «C’est inadmissible. Orsid est une filiale du groupe La Poste et donc d’une entreprise publique, elle ne peut donc pas licencier. La jurisprudence AREVA l’a bien confirmé et nous comptons nous appuyer dessus pour éviter ces suppressions d’emplois en nous battant sur le terrain juridique, explique le responsable syndical. Nous sommes aussi inquiets pour le reclassement du personnel qui va se voir proposer des postes en province. Envisager un tel déménagement lorsque l’on est payé au SMIC, ce n’est pas possible ! »
Position de la direction
«Il n’est absolument pas prévu de licenciement sec mais un redéploiement des postes au sein de Docapost DPS ainsi que des autres entités du groupe La Poste, dément la porte-parole d’Orsid. 49 postes sur 79 seront redéployés au sein de Docapost DPS, dont 40 en région parisienne et 9 en province. Les 30 autres le seront au sein du groupe La Poste. Nous nous engageons à accompagner chaque salarié pour lui proposer au moins un poste d’ici la fin de l’année, en fonction de son parcours personnel.»
Pas de mouvement social mais un bras de fer juridique
Avec des visions radicalement différentes des enjeux du projet, chacun se prépare au rapport de force. Pas question toutefois de démarrer une grève. «Nous n’en avons pas les moyens. Nous préférons utiliser tous les recours juridiques. Nous ne ferons grève que si nous n’avons plus rien à perdre», motive Bruno Robert, indiquant que tous les syndicats de l’entreprise (FO, CGT, CFDT, CFTC) sont sur la même longueur d’onde.
Dans l’immédiat, les syndicats devraient plutôt jouer la montre, en commençant par contester la validité du Comité d’entreprise sensé se prononcer sur le projet. «Le CE a bien été élu mais il n’a pas été correctement installé. Il n’a pas été doté financièrement et ne dispose pas de locaux. Surtout, le bilan économique et financier de l’entreprise ne lui a pas été transmis. Alors comment peut-il se prononcer sur le projet de restructuration dans ces conditions ? », pointe Bruno Robert. «A ma connaissance, la réunion de présentation du projet au Comité d’entreprise s’est tenue dans les conditions réglementaires et l’ensemble des points obligatoires ont été abordés. Le prochain CE, prévu le 30 janvier, permettre de rentrer dans le vif du sujet, ensuite de quoi se tiendra durant 2-3 mois la procédure légale d’information-consultation », indique pour sa part la porte-parole d’Orsid.
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