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Sport | | 06/06/2012
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Grand Stade de rugby : Thiais-Orly résout son équation foncière

Grand Stade de rugby : Thiais-Orly résout son équation foncière

Alors que la Fédération Française de Rugby tranchera le 30 juin entre Thiais Orly (Val de Marne) et Ris Orangis (Essonne) pour implanter son futur grand stade de rugby de 82 000 places à pelouse et toit rétractables, et au budget estimé de quelques 600 millions d’euros, les défenseurs de la candidature val de marnaise expliquent comment ils ont résolu l’équation foncière en vue de cet enjeu considéré comme stratégique pour le territoire val de marnais situé entre l’aéroport, le MIN de Rungis et le centre commercial Belle Epine.

Mise à jour du 29/06 : Le Grand stade de rugby ne se fera pas dans le Val de Marne

Les principaux atouts de ce stade des villes, situé à seulement 6km de Paris, ne sont plus à présenter. Qu’il s’agisse de son accessibilité, avec le prolongement de la ligne 14 du métro qui arrivera au pied du site, le futur tramway T7, le projet de gare TGV, et encore l’A6-10,

A86 et RD7 pour les automobilistes. Ou qu’il s’agisse de sa proximité immédiate de l’aéroport d’Orly dont il bénéficiera à la fois en termes de transport mais aussi d’équipements et prestataires professionnels. «Grâce à l’aéroport, nous disposons déjà de 3000 chambres d’hôtel sur place et prévoyons en outre la construction d’un nouvel hôtel de luxe à proximité du site», précise Richard Dell’Agnola, député-maire de Thiais.

A l’avantage du projet val de marnais également, la moindre consommation d’énergie pour s’y rendre, grâce à sa proximité de la capitale et ses accès aux transports publics. «L’économie a été chiffrée à 13 000 tonnes équivalent CO2 par an par rapport à un site extra urbain», indique la maire d’Orly, Christine Janodet. Par site extra urbain, il faut bien sûr comprendre le site essonnien directement concurrent, à 25 km de Thiais-Orly.

Un syndicat mixte proposera un bail emphytéotique à la FFR

Restait malgré tout une difficulté inhérente au caractère urbanisé du site, à laquelle échappait le concurrent des champs, le site de Ris Orangis : la maîtrise du foncier et la capacité du territoire à proposer le terrain à des conditions avantageuses à la FFR. Un obstacle que les élus locaux de tous bords se sont attachés à lever. Concrètement, des négociations ont été menées avec les sociétés qui étaient implantées sur le site pour organiser leur transfert à proximité. Un outil de maîtrise du foncier a également été créé sous la forme d’une ZAC «Stade du Grand Paris» de 52 ha, votée le 14 octobre 2011 par l’EPA ORSA (Etablissement public associant l’Etat et les collectivités locales) et actuellement en phase de concertation. C’est dans ces 52 ha, que se situera l’emprise du stade réservée à la FFR, à savoir 15 ha.

Pour mettre à disposition ce terrain, un syndicat mixte qui réunira le Conseil général et les quatre communes limitrophes (Thiais, Orly, Chevilly Larue et Rungis), se chargera d’acquérir le foncier et de le mettre à disposition de la FFR dans le cadre d’un bail emphytéotique (bail de longue durée, légalement compris entre 18 et 99 ans).

L’acquisition des terrains par le syndicat s’effectuera grâce à une dotation financière des collectivités qui sera compensée en fin de bail, de manière à permettre des loyers très faibles à la FFR. Les collectivités locales financeront cet investissement par les recettes fiscales liées aux activités implantées, notamment concernant les droits à construire.

De son côté, la FFR qui aura 15 ha à sa disposition, consacrera 11 ha à la construction du stade et 4 ha à des équipements immobiliers annexes lui permettant de rentabiliser une partie de son investissement. Le maire de Chevilly Larue, Christian Hervy, a également indiqué que la garantie d’emprunt pour la construction du stade, par les collectivités locales, était en discussion et ne devrait pas poser de problème à partir du moment où le stade était considéré comme un équipement d’intérêt collectif.

Les défenseurs de la candidature val de marnaise ont aussi obtenu de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) le relèvement de 7 mètres de hauteur du projet, par rapport aux normes initialement prévues en raison de la proximité de l’aéroport. Ceci permet de porter le projet à 52 mètres de haut et de disposer de deux étages de loges qui constitueront des sources de revenus pour la FFR.

Quel modèle économique pour ce second grand stade du Grand Paris ?

Si la FFR porte financièrement le projet, la question du modèle économique de cet équipement à 600 millions d’euros ne s’en pose pas moins. «Le futur grand stade disposera d’une pelouse rétractable, ce qui lui permettra d’accueillir des évènements autres que sportifs, qu’il s’agisse de manifestations culturelles (concerts, festivals…) ou professionnelles comme des foires expositions, et cela tout au long de l’année grâce à son toit amovible», répond à ce sujet Laurent Garnier, vice-président du Conseil général et président de l’EPA ORSA. Concernant le risque d’une concurrence frontale avec le stade de France, l’élu indique que celui-ci ne peut pas accueillir tous les matchs de rugby en raison de matchs de football concomitants et prioritaires, qu’en outre le stade de rugby au toit amovible sera praticable toute l’année. «De plus, la région Ile de France accueille moins d’évènements que d’autres métropoles comparables et pourrait combler ce manque à gagner si elle disposait d’équipements adaptés

Quid des 14 000 emplois pressentis sur le site ?

A la clef de ce projet, le chiffre de 14 000 emplois figure dans les retombées économiques et sociales annoncées depuis le début de la promotion de candidature val de marnaise. Une promesse sur laquelle la CGT Val de Marne et Europe Ecologie Les Verts s’interrogent, s’inquiétant que des emplois liés à des évènements ponctuels remplacent une activité pérenne. Sur ce point, Christian Hervy affirme qu’il n’est pas question de supprimer les emplois existants et que toutes les entreprises amenées à déménager seront relogées dans le pôle d’Orly. «Alors que le taux d’emploi est actuellement d’une cinquantaine par hectare sur le site, il devrait passer à 500-600 emplois/ha», détaille le maire de Chevilly Larue. Concernant la nature même des emplois, il s’agira de métiers des services ou du commerce, difficiles à prévoir dans le détail tant que les futures entreprises ne se sont pas implantées.

Les champions sportifs défendent le projet

Fervents soutiens du projet de stade à Thiais-Orly, des champions du monde de boxe et de karaté (deux fois deux frères), issus de la ville de Thiais, défendent le point de vue du sportif en déplacement. “Lors que nous sommes en compétition, nous sommes concentrés sur l’objectif et apprécions de disposer d’un hôtel juste  à côté du site“, explique Davy Dona, champion d’Europe de Karaté. “Nous aimons aussi trouver de vrais restaurants à proximité, plutôt qu’un seul fast-food, car nous avons un régime très strict à suivre“, insiste Hadi Boumoula, champion du monde de boxe française, kick boxing et boxe thaï. Par contre, après la compétition, c’est sympa de sortir et de se changer les idées!”

Mise à jour du 29/06 : Le Grand stade de rugby ne se fera pas dans le Val de Marne

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