Alors que l’incinération est la principale filière d’élimination des ordures ménagères en France (40% des déchets), s’appuyant sur 127 incinérateurs, le Val de Marne arrive en tête en termes de capacité d’incinération (plus d’1,1 million de tonnes par an), et, en conséquence, de rejet de polluants dans l’atmosphère…
En témoigne la carte d’activité des incinérateurs français mise à jour par le Centre National d’Information Indépendante sur les Déchets (CNIID). Les informations sont issues des rapports annuels des sociétés exploitant les incinérateurs ainsi que la base de données de l’ADEME (Agence de l’environnement).
Rejet de CO2
Les 3 incinérateurs du département rejettent 773.560 tonnes de CO² par an, devant le Nord (654 479) et la Seine-Saint-Denis (518 170). A noter que tous les départements franciliens figurent dans les 15 premiers de la liste, à l’exception de Paris qui n’a pas d’incinérateur. Parmi les 3 installations val de marnaise, c’est le centre d’incinération d’Ivry sur Seine (à forte capacité) qui émet le plus de CO2, soit 463 843 tonnes. L’usine d’incinération de Créteil en rejette pour sa part 197 383 tonnes et celle de Rungis 112 334 tonnes.
Production de mâchefers
Le Val-de-Marne est aussi le premier producteur de mâchefers, soit 233.228 tonnes par an. Résidus solides de la combustion, les mâchefers sont valorisables si leur teneur en imbrûlés est inférieure à 5 % et s’ils contiennent peu de métaux lourds. Dans ce cas, ils sont utilisés en remblai dans les travaux publics. S’ils ne respectent pas les normes, ils sont stockés dans des décharges de déchets non dangereux.
Résidus dangereux
Concernant la production de résidus dangereux, le Val de Marne est aussi en tête, avec 26 367 tonnes par an. Ces REFIOM (Résidus de fumées d’incinération d’ordures ménagères) sont constitués de substances toxiques que l’on a évitées de laisser partir en fumée en glissant un produit qui les retient. Ces REFIOM doivent ensuite être stockés dans des décharges appropriées.
Produits toxiques issus des fumées
Il n’y a pas de chiffres précis concernant les rejets de substance chimique dangereuse (dioxine, mercure…), concernant l’ensemble du département. Seules les limites autorisées par installation sont indiquées. “Les émissions toxiques dans l’atmosphère ont diminué en volume ces dernières années mais certaines substances dangereuses n’ont pas d’effet de seuil, elles sont dangereuses quelque soit leur quantité dans l’organisme. C’est le cas notamment de la dioxine”, explique Delphine Lévi-Alvarès, chargée de mission stockage des déchets et incinération au sein du CNIID.
L’incinérateur d’Ivry sur Seine en débat
Mis en service depuis 1969, le centre d’incinération d’Ivry sur Seine doit faire l’objet d’une refonte complète. Objectif : moderniser l’installation et en améliorer le rendement économique et écologique. Un projet qui est toutefois controversé par les écologistes car il confirme le choix de l’incinération.
Liens utiles
Voir la carte et les statistiques sur les incinérateurs élaborée par le CNIID.
(à partir de la carte, des informations détaillées sont disponibles pour chaque incinérateur)
Voir le site du CNIID.
Voir le dossier de l’Institut de veille sanitaire (INVS) sur les effets des incinérateurs sur la santé.
Voir le site de l’incinérateur d’Ivry
Voir le site du collectif contre le projet de nouvel incinérateur à Ivry
Voir le site de l’incinérateur de Créteil
Eh bien, après les terrains argileux et les mouvements différentiels de terrain, le sous-dimensionnement du réseau d’assainissement, les nuisances d’Orly, nous voilà encore gâtés !
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