C’est un double coup de tonnerre pour le maire de Saint Maur des Fossés et député de la 1ere circonscription du Val de Marne, Henri Plagnol. Mis en minorité en tant que maire par son propre groupe au sein de son Conseil municipal, c’est son élection en tant que député en juin 2012 que l’élu vient de voir annulée ce jour.
Le Conseil constitutionnel a confirmé ce jeudi 18 octobre l’annulation de cette élection, lors de laquelle Henri Plagnol avait choisi pour suppléant Jacques Leroy, déjà remplaçant de sénateur, ce qui est interdit par le code électoral. Voir le communiqué du Conseil Constitutionnel. Henri Plagnol n’est pas le seul dans cette situation, Patrick Devedjean, élu dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine, subit le même sort. Les deux députés avaient tenté de faire valoir que cet article du code électoral est anti-constitutionnel, en posant une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), mais le Conseil constitutionnel en a décidé autrement.
Député depuis 2001, Henri Plagnol avait été confortablement réélu au second tour des élections législatives de juin 2012 avec près de 57% des voix contre le socialiste Akli Mellouli. Ce dernier, qui avait demandé à être promu député d’office, a en revanche vu sa demande rejetée par le Conseil constitutionnel.
Des élections législatives partielles devront donc être organisées à nouveau dans la première circonscription du Val de Marne (Bonneuil-sur-Marne, Champigny-sur-Marne Ouest, Créteil Nord, Saint-Maur-des-Fossés). Pour Henri Plagnol, ce qui devait n’être qu’une formalité en juin 2012 grâce à l’investiture UMP, risque de ne plus l’être. L’ancien député UMP a depuis rejoint le groupe de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo à l’Assemblée nationale. Surtout, sa disgrâce interne au niveau local risque de changer la donne.
Pascale Luciani candidate ?
Pascale Luciani, qui s’était présentée contre lui en juin 2012 et fait partie de la nouvelle majorité constituée en début de semaine, a indiqué qu’elle était de nouveau prête à se présenter. “J’espère que nous nous organiserons cette fois pour ne pas mettre dans les mêmes mains les responsabilités de maire et de député, et je continue de militer pour qu’il y ait plus de femmes en politique. Mais une réunion est prévue sur cette question et c’est l’ensemble de l’équipe qui décidera“, précise-t-elle. (voir sa déclaration sur son site de campagne)
Le PS se réjouit
Du côté du parti socialiste, l’heure est à la réjouissance alors que le candidat Akli Mellouli était l’un des auteurs de recours contre l’élection d’Henri Plagnol. “Monsieur Plagnol ne connait apparemment pas la loi, ce qui est bien ennuyeux pour quelqu’un qui prétend être législateur de notre pays. La 1ère circonscription du Val-de-Marne mérite d’être représentée par un député qui saura respecter la loi française. Monsieur Plagnol, en outre, n’est même plus légitime dans sa propre ville de Saint-Maur-des-Fossés, puisqu’il vient d’être mis en minorité par son équipe municipale il y a quelques heures. Le Parti socialiste du Val-de-Marne se félicite de la décision du Conseil constitutionnel et appelle les habitants de la 1ère circonscription à faire confiance au candidat soutenu par le Parti socialiste lors de la prochaine élection législative partielle“, indique ainsi un communiqué du premier fédéral et sénateur-maire d’Alfortville, Luc Carvounas.
Henri Plagnol garde un “moral d’enfer”
Le principal intéressé, quant à lui, a déclaré à l’AFP rester confiant : “Je veux faire de cette élection partielle un référendum contre le gouvernement de M. Ayrault, pour lui adresser un carton rouge grâce à l’union de la droite et du centre. (…) Je pars en campagne dès aujourd’hui avec un moral d’enfer pour faire aussi bien qu’en juin où j’avais recueilli 57% des suffrages.“
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